[CRITIQUE] : La Partition
Réalisateur : Matthias Glasner
Acteurs : Lars Eidinger, Corinna Harfouch, Lilith Stangenberg, Ronald Zehrfeld,...
Distributeur : Bodega Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Allemand.
Durée : 3h00min.
Synopsis :
Tom, chef d'orchestre à Berlin, est sur le point de devenir le père de l'enfant de son ex-femme. Sa sœur Ellen, entame une liaison avec un homme marié, avec qui elle partage une passion pour l'alcool. Leurs parents déclinent physiquement et se sentent délaissés par leurs enfants. Alors qu'ils tentent de renouer des liens, les non-dits empêchent la famille Lunies de se réconcilier.
Critique :
Quoi de mieux pour démarrer sa rentrée et reprendre du bon pied notre retour accrue dans les salles, entre deux, trois séances d'une saison des festivals qui commence gentiment mais sûrement à s'activer, qu'une bonne grosse odyssée allemande de trois heures, sous fond de famille dysfonctionnelle, d'héritage psychologique et émotionnelle brisés, et même de création artistique, de mortalité et de deuil ?
N'y voyez aucun cynisme (pas le temps), mais une question dont le sérieux est, au moins, à la hauteur de la belle promesse qu'incarne le nouvel effort du magnifique La Grâce (la lente et douloureuse déliquescence d'un mariage qui, sous le poids d'une tragédie et d'une culpabilité cachées à tous, commence étonnamment à recoller les morceaux d'une union pensée comme perdue).
Alors oui, pour les quelques cinéphiles pas franchement avertis qui ne se seront pas mouillé la nuque en enchaînant avec gourmandise les sorties et autres (surtout) ressorties cet été, le choc thermique risque d'être salé à la vision de l'imposant La Partition de Matthias Glasner, comédie dramatico-tentaculaire à la structure il est vrai pas toujours solide et cohérente, vissée sur les tribulations du clan Lunies, alors que ses figures tutélaires, la matriarche Lissy et le patriarche Gerd, luttent contre une santé déclinante (elle lutte amèrement contre un cancer, un diabète agressif et une quasi-cécité; lui contre une démence carabinée) et que leurs enfants, déjà fermement engagés dans les vicissitudes de la vie d'adulte, Tom et Ellen, émotionnellement distants avec eux, luttent eux-mêmes contre leurs démons personnels et autodestructeurs - une bonne crise de la quarantaine pour le premier, chef d'orchestre, et un alcoolisme costaud pour la seconde, hygiéniste dentaire, beaucoup trop fêtarde pour son bien.
Épique et embaumé par un humour noir dévastateur, cette exploration méticuleuse et vivace des rapports humains et familiaux sous fond d'angoisse intergénérationnelle, qui marche tout du long plutôt habilement sur une corde raide tonale qui évite à la fois le rire moqueur, et le pathos putassier, aura la patience des moins téméraires autant par l'irrégularité irritante de son rythme, que par son émotion un brin forcée.
Mais d'autres, dont nous, y trouveront une jolie catharsis dans l’absurdité de ces morceaux de vie partagés avec un aplomb mordant.
Trois heures joliment investis dans une salle obscure, et avec le fantastique Tatami de Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv, gageons que cette rentrée ciné démarre vraiment bien.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Lars Eidinger, Corinna Harfouch, Lilith Stangenberg, Ronald Zehrfeld,...
Distributeur : Bodega Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Allemand.
Durée : 3h00min.
Synopsis :
Tom, chef d'orchestre à Berlin, est sur le point de devenir le père de l'enfant de son ex-femme. Sa sœur Ellen, entame une liaison avec un homme marié, avec qui elle partage une passion pour l'alcool. Leurs parents déclinent physiquement et se sentent délaissés par leurs enfants. Alors qu'ils tentent de renouer des liens, les non-dits empêchent la famille Lunies de se réconcilier.
Critique :
Jolie séance que #LaPartition, comédie dramatico-tentaculaire de trois heures façon odyssée épique et à l'humour noir dévastateur, sur les tribulations d'une famille dysfonctionnelle dont la caméra scrute méticuleusement autant les maux que leurs angoisses intergénérationnelles. pic.twitter.com/g65hzOTOSk
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 4, 2024
Quoi de mieux pour démarrer sa rentrée et reprendre du bon pied notre retour accrue dans les salles, entre deux, trois séances d'une saison des festivals qui commence gentiment mais sûrement à s'activer, qu'une bonne grosse odyssée allemande de trois heures, sous fond de famille dysfonctionnelle, d'héritage psychologique et émotionnelle brisés, et même de création artistique, de mortalité et de deuil ?
N'y voyez aucun cynisme (pas le temps), mais une question dont le sérieux est, au moins, à la hauteur de la belle promesse qu'incarne le nouvel effort du magnifique La Grâce (la lente et douloureuse déliquescence d'un mariage qui, sous le poids d'une tragédie et d'une culpabilité cachées à tous, commence étonnamment à recoller les morceaux d'une union pensée comme perdue).
Copyright Port au Prince, Senator Film, Schwarzweiss Film, Wild Bunch, Foto Peter Hartwig |
Alors oui, pour les quelques cinéphiles pas franchement avertis qui ne se seront pas mouillé la nuque en enchaînant avec gourmandise les sorties et autres (surtout) ressorties cet été, le choc thermique risque d'être salé à la vision de l'imposant La Partition de Matthias Glasner, comédie dramatico-tentaculaire à la structure il est vrai pas toujours solide et cohérente, vissée sur les tribulations du clan Lunies, alors que ses figures tutélaires, la matriarche Lissy et le patriarche Gerd, luttent contre une santé déclinante (elle lutte amèrement contre un cancer, un diabète agressif et une quasi-cécité; lui contre une démence carabinée) et que leurs enfants, déjà fermement engagés dans les vicissitudes de la vie d'adulte, Tom et Ellen, émotionnellement distants avec eux, luttent eux-mêmes contre leurs démons personnels et autodestructeurs - une bonne crise de la quarantaine pour le premier, chef d'orchestre, et un alcoolisme costaud pour la seconde, hygiéniste dentaire, beaucoup trop fêtarde pour son bien.
Épique et embaumé par un humour noir dévastateur, cette exploration méticuleuse et vivace des rapports humains et familiaux sous fond d'angoisse intergénérationnelle, qui marche tout du long plutôt habilement sur une corde raide tonale qui évite à la fois le rire moqueur, et le pathos putassier, aura la patience des moins téméraires autant par l'irrégularité irritante de son rythme, que par son émotion un brin forcée.
Copyright Port au Prince, Senator Film, Schwarzweiss Film, Wild Bunch, Foto Peter Hartwig |
Mais d'autres, dont nous, y trouveront une jolie catharsis dans l’absurdité de ces morceaux de vie partagés avec un aplomb mordant.
Trois heures joliment investis dans une salle obscure, et avec le fantastique Tatami de Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv, gageons que cette rentrée ciné démarre vraiment bien.
Jonathan Chevrier