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[CRITIQUE/RESSORTIE] : Tirez sur le pianiste


Réalisateur : François Truffaut
Avec : Charles Aznavour, Marie Dubois, Nicolas Berger, Michèle Mercier, Boby Lapointe, Alice Sapritch,...
Distributeur : Carlotta Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h23min

Date de sortie : 24 novembre 1960
Date de ressortie : 7 août 2024

Synopsis :
Charlie Kohler, pianiste dans un petit bar, commence à avoir des ennuis lorsque deux gangsters s'en prennent à son frère qui se réfugie sur son lieu de travail. Dans le même temps, Léna, la serveuse est amoureuse de Charlie alors que ce dernier cache un sombre passé auquel la jeune femme va tenter de le soustraire.



Critique :



Parallèlement à sa rétrospective en deux temps 5 héroïnes de François Truffaut, qui met donc à l'honneur quelques-unes des plus grandes figures féminines du bonhomme, à travers quatre séances en versions toutes pimpantes (une restauration 4K au poil) : Deux anglaises et le continent (1971), La Femme d’à côté (1981) et Vivement dimanche ! (1983) - et d'ici septembre La Peau Douce (1964) -, Carlotta Films fait grimper la gourmandise d'un petit cran supplémentaire avec la ressortie, également en version restaurée, du brillant Tirez sur le Pianiste (1960).

À peine un an après son baptême du feu, Les Quatre Cents Coups (1959), film furieusement autobiographique et premier coup de maître, Truffaut remet le couvert et adapte à sa sauce, tout en légèreté maîtrisée, le roman éponyme de David Goodis (Down There / Shoot the Piano Player, 1956), en tranchant son aura de polar noir pour lui préférer un versant resolument plus humoristique et un détachement général enchanteur.

© LES FILMS DE LA PLÉIADE / CARLOTTA FILMS

On y suit les atermoiements d'Édouard Saroyan, jadis ancien un pianiste de concert populaire qui, à la suite du suicide de son épouse Thérésa, est devenu un petit pianiste de bar sans histoire - et sous le pseudonyme de Charlie Kohler.
Jonglant entre les cœurs de Clarisse, une amie prostituée et la serveuse Léna, son quotidien un peu trop tranquille est bousculé par l'arrivée impromptue de son frangin Chico, poursuivi par deux complices déjantés avec qui il a fait un mauvais coup, et bien décidé à s'en prendre également au pianiste...

Entre le polar à la beauté flamboyante, et la comédie dramatico-onirique enchanteresse, multipliant les rebondissements et les disgressions, entremêlant vérité et grotesque avec ferveur, le film se fait une satire (très) plaisante et tendre même si parfois maladroite, et incarnée à la perfection par un Charles Aznavour qui verra dès lors, sa carrière décoller aussi bien sur grand écran, que derrière un micro outre-Atlantique.
Une (re)découverte immanquable.


Jonathan Chevrier