[CRITIQUE/RESSORTIE] : La Chute de l'empire romain
Réalisateur : Anthony Mann
Avec : Alec Guinness, Christopher Plummer, Sophia Loren, Stephen Boyd, James Mason, Omar Sharif,...
Distributeur : Solaris Films
Budget : -
Genre : Historique, Péplum.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 3h08min
Date de sortie : 30 avril 1964
Date de ressortie : 14 août 2024
Synopsis :
L'empereur romain Marc Aurèle sent la mort approcher et désigne Livius pour lui succéder. Mais son fils Commode refuse de s'effacer : il fait assassiner son père et s'empare du trône. Livius va tenter de s'opposer à lui. C'est le début d'une époque troublée pour Rome, qui va entamer son déclin.
Critique :
La Chute de l'empire romain ou l'itinéraire d'une double chute, cinématographique donc (tout est dans le titre) mais surtout douloureusement réelle, avant dernier long-métrage d'un Anthony Mann qui s'en ira quelques années plus tard (pendant le développement de Maldonne pour un espion), qui se fera un échec cuisant (il figure toujours, douloureusement, au panthéon des films les moins rentables de toute l'histoire du cinéma) au sein d'une industrie des rêves se remettant déjà difficilement, du coût exorbitant du monument Cléopâtre.
Un comble, pour ce qui est sans l'ombre d'un doute l'un des meilleurs efforts de son cinéaste, et sans qui le Gladiator de Ridley Scott, qui lui doit énormément, n'aurait sans doute jamais exister (une douce ironie qui se poursuivra jusqu'à l'engagement au casting de feu Richard Harris, en Marc Aurèle, là où il devait ici incarner Commode), quand bien même le prisme qu'il choisit est diamétralement opposé - le soulèvement des hommes et les gladiateurs pour Scott, l'anatomie politique et institutionnelle, historiquement plus fidèle, qui mènera plus tard à la chute de Rome pour Mann.
Exploration tragique et lancinante du thème charnière de la filmographie du papa de L'Homme de la plaine (l'effondrement, infiniment pessimiste, de tout ordre social), le film se veut une épopée historique moderniste et philosophique dans l'ombre des œuvres de Visconti et Lean (jusque dans la théâtralité un poil exacerbée du premier), vissé qu'il est sur les prémisses de la crise du troisième siècle, aux derniers instants du règne l'empereur et philosophe romain Marc Aurèle, avant le règne de son fils sanguinaire et violent, Commode (un incroyable Christopher Plummer) dont la folie destructrice mènera l'empire littéralement au bord du gouffre.
Abordant les rapports humains avec la même distance froide que ses affrontements brutaux (et maladroit), dans une apocalypse morale et humaine certes très volubile mais d'une densité narrative grisante (la complexité des personnages et de leurs liens, est assez extraordinaire), La Chute de l'empire romain incarne une impressionnante et tragique péplum au cœur du chaos, la - presque - chute d'un empire qui marque elle, la véritable chute de tout un genre phare du vieil Hollywood.
Jonathan Chevrier
Avec : Alec Guinness, Christopher Plummer, Sophia Loren, Stephen Boyd, James Mason, Omar Sharif,...
Distributeur : Solaris Films
Budget : -
Genre : Historique, Péplum.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 3h08min
Date de sortie : 30 avril 1964
Date de ressortie : 14 août 2024
Synopsis :
L'empereur romain Marc Aurèle sent la mort approcher et désigne Livius pour lui succéder. Mais son fils Commode refuse de s'effacer : il fait assassiner son père et s'empare du trône. Livius va tenter de s'opposer à lui. C'est le début d'une époque troublée pour Rome, qui va entamer son déclin.
Critique :
Abordant les rapports humains avec la même distance froide que ses affrontements brutaux, au coeur d'un chaos moral et humain certes volubile mais d'une densité narrative incroyable, #LaChuteDeLEmpireRomain incarne un beau péplum tragique et philosophique à la distribution royale pic.twitter.com/djaQi90J7u
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 18, 2024
La Chute de l'empire romain ou l'itinéraire d'une double chute, cinématographique donc (tout est dans le titre) mais surtout douloureusement réelle, avant dernier long-métrage d'un Anthony Mann qui s'en ira quelques années plus tard (pendant le développement de Maldonne pour un espion), qui se fera un échec cuisant (il figure toujours, douloureusement, au panthéon des films les moins rentables de toute l'histoire du cinéma) au sein d'une industrie des rêves se remettant déjà difficilement, du coût exorbitant du monument Cléopâtre.
Un comble, pour ce qui est sans l'ombre d'un doute l'un des meilleurs efforts de son cinéaste, et sans qui le Gladiator de Ridley Scott, qui lui doit énormément, n'aurait sans doute jamais exister (une douce ironie qui se poursuivra jusqu'à l'engagement au casting de feu Richard Harris, en Marc Aurèle, là où il devait ici incarner Commode), quand bien même le prisme qu'il choisit est diamétralement opposé - le soulèvement des hommes et les gladiateurs pour Scott, l'anatomie politique et institutionnelle, historiquement plus fidèle, qui mènera plus tard à la chute de Rome pour Mann.
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Exploration tragique et lancinante du thème charnière de la filmographie du papa de L'Homme de la plaine (l'effondrement, infiniment pessimiste, de tout ordre social), le film se veut une épopée historique moderniste et philosophique dans l'ombre des œuvres de Visconti et Lean (jusque dans la théâtralité un poil exacerbée du premier), vissé qu'il est sur les prémisses de la crise du troisième siècle, aux derniers instants du règne l'empereur et philosophe romain Marc Aurèle, avant le règne de son fils sanguinaire et violent, Commode (un incroyable Christopher Plummer) dont la folie destructrice mènera l'empire littéralement au bord du gouffre.
Abordant les rapports humains avec la même distance froide que ses affrontements brutaux (et maladroit), dans une apocalypse morale et humaine certes très volubile mais d'une densité narrative grisante (la complexité des personnages et de leurs liens, est assez extraordinaire), La Chute de l'empire romain incarne une impressionnante et tragique péplum au cœur du chaos, la - presque - chute d'un empire qui marque elle, la véritable chute de tout un genre phare du vieil Hollywood.
Jonathan Chevrier