[CRITIQUE] : Zénithal
Réalisateur : Jean-Baptiste Saurel
Avec : Vanessa Guide, Franc Bruneau, Cyril Gueï, Xavier Lacaille, Rebecca Finet, Anaïde Rozam,...
Distributeur : The Jokers Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min.
Synopsis :
Ensemble depuis 10 ans, Francis et Sonia ne se comprennent plus. Alors qu’ils essayent de sauver leur couple, Francis se retrouve accusé du meurtre de son ancien rival Ti-Kong. Fuyant la police, il tombe entre les griffes d’un chirurgien en roue libre, prêt à tout pour défendre la domination masculine. Sonia passe alors à l’action pour secourir Francis, son couple, et rétablir la paix entre les sexes. Après l’ère du génital… l’heure du zénithal a sonné.
Critique :
À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon très souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne, potentiellement, tenter de faire son trou et démontrer la richesse et l'éclectisme de notre production, qui ne demande qu'à être soutenu - surtout en salles -, d'autant plus quand il se veut comique.
Car la comédie est, sans doute, le genre cinématographique aussi bien le plus difficile à aborder, que le plus ingrat, et encore plus au sein d'une production hexagonale où il est facile de tirer sur une ambulance sans roues, sans vitres et sans moteur.
Et s'il est difficile de faire rire tout le monde, ça l'est d'autant plus d'être drôle, et encore plus (définitivement trop de plus dans cette phrase) à une époque où le politiquement correct se fait de plus en plus despotique.
S'essayant à cet exercice ô combien complexe, qui plus est sur le terrain foutrement casse-gueule de la farce potacho-débridée et déglinguée, sur lequel beaucoup se sont gentiment plantés ses dernières années, Jean-Baptiste Saurel s'en sort plutôt avec les honneurs via Zénithal, extension de son court-métrage " culte " La Bifle, trip turbo-incelo-absurde puisque férocement vissé sous la ceinture, qui se paye le luxe de faire s'enlacer politique et politiquement incorrect dans un cocktail in fine bien plus subtil (prenez des guillemets) que bourrin.
Partant d'un pitch barré (l'insécurité d'un mec dont le couple est à la dérive, et qui voit débarquer l'ex-acteur porno/champion de kung-fu/compagnon de sa compagne, revenir dans sa vie, avant d'être accusé de son meurtre par " décabitation ") pour s'autoriser toutes les sorties de routes non-sensiques possibles (des scientifiques voulant détruire la lune comme le Dr Denfer, des influenceurs sushis,...), et enchaîner 200 gags à la minute, sans pour autant mettre de côté sa réflexion légère sur la masculinité toxique, les rapports hommes/femmes et la dynamique de genres; Zénithal, tout en rupture de ton, ne fait pas toujours mouche et c'est inexplicablement quand il met le paquet (même pas pardon) sur son penchant graveleux, qu'il masque le mieux ses maladresses d'écriture criantes (ses personnages - surtout féminins - taillés à la serpe en tête).
C'est bas du front donc, souvent pachydermique dans ses effets mais aussi et surtout inventif (même dans sa mise en scène), atypique et généreux, petit OFNI au sein d'une comédie hexagonale qui, habituellement, tue un peu trop hâtivement dans l'œuf tout ce qui ne suit pas les normes.
Pas de quoi devenir culte (quoique, sait-on jamais), mais amplement suffisant pour justifier sa séance en salles.
Jonathan Chevrier
Avec : Vanessa Guide, Franc Bruneau, Cyril Gueï, Xavier Lacaille, Rebecca Finet, Anaïde Rozam,...
Distributeur : The Jokers Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min.
Synopsis :
Ensemble depuis 10 ans, Francis et Sonia ne se comprennent plus. Alors qu’ils essayent de sauver leur couple, Francis se retrouve accusé du meurtre de son ancien rival Ti-Kong. Fuyant la police, il tombe entre les griffes d’un chirurgien en roue libre, prêt à tout pour défendre la domination masculine. Sonia passe alors à l’action pour secourir Francis, son couple, et rétablir la paix entre les sexes. Après l’ère du génital… l’heure du zénithal a sonné.
Critique :
Atypique et généreux même si pas dénué de maladresses, #Zénithal ou trip turbo-absurde férocement vissé sous la ceinture, qui se paye le luxe de faire s'enlacer politique et politiquement incorrect dans un cocktail in fine bien plus subtil (prenez des guillemets) que lourdaud. pic.twitter.com/XOZENguXqI
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 22, 2024
À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon très souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne, potentiellement, tenter de faire son trou et démontrer la richesse et l'éclectisme de notre production, qui ne demande qu'à être soutenu - surtout en salles -, d'autant plus quand il se veut comique.
Car la comédie est, sans doute, le genre cinématographique aussi bien le plus difficile à aborder, que le plus ingrat, et encore plus au sein d'une production hexagonale où il est facile de tirer sur une ambulance sans roues, sans vitres et sans moteur.
Copyright Louis Lepron |
Et s'il est difficile de faire rire tout le monde, ça l'est d'autant plus d'être drôle, et encore plus (définitivement trop de plus dans cette phrase) à une époque où le politiquement correct se fait de plus en plus despotique.
S'essayant à cet exercice ô combien complexe, qui plus est sur le terrain foutrement casse-gueule de la farce potacho-débridée et déglinguée, sur lequel beaucoup se sont gentiment plantés ses dernières années, Jean-Baptiste Saurel s'en sort plutôt avec les honneurs via Zénithal, extension de son court-métrage " culte " La Bifle, trip turbo-incelo-absurde puisque férocement vissé sous la ceinture, qui se paye le luxe de faire s'enlacer politique et politiquement incorrect dans un cocktail in fine bien plus subtil (prenez des guillemets) que bourrin.
Partant d'un pitch barré (l'insécurité d'un mec dont le couple est à la dérive, et qui voit débarquer l'ex-acteur porno/champion de kung-fu/compagnon de sa compagne, revenir dans sa vie, avant d'être accusé de son meurtre par " décabitation ") pour s'autoriser toutes les sorties de routes non-sensiques possibles (des scientifiques voulant détruire la lune comme le Dr Denfer, des influenceurs sushis,...), et enchaîner 200 gags à la minute, sans pour autant mettre de côté sa réflexion légère sur la masculinité toxique, les rapports hommes/femmes et la dynamique de genres; Zénithal, tout en rupture de ton, ne fait pas toujours mouche et c'est inexplicablement quand il met le paquet (même pas pardon) sur son penchant graveleux, qu'il masque le mieux ses maladresses d'écriture criantes (ses personnages - surtout féminins - taillés à la serpe en tête).
Copyright Louis Lepron |
C'est bas du front donc, souvent pachydermique dans ses effets mais aussi et surtout inventif (même dans sa mise en scène), atypique et généreux, petit OFNI au sein d'une comédie hexagonale qui, habituellement, tue un peu trop hâtivement dans l'œuf tout ce qui ne suit pas les normes.
Pas de quoi devenir culte (quoique, sait-on jamais), mais amplement suffisant pour justifier sa séance en salles.
Jonathan Chevrier