[CRITIQUE] : Paradise is burning
Réalisateur : Mika Gustafson
Acteurs : Bianca Delbravo, Dilvin Asaad, Marta Oldenburg, Mitja Siren,...
Distributeur : Epicentre Films
Budget : -
Genre : Comédie, Comédie Dramatique, Drame.
Nationalité : Suédois, Italien, Danois, Finlandais.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Dans une région ouvrière de Suède, trois jeunes sœurs se débrouillent seules, laissées à elles-mêmes par une mère absente. Une vie joyeuse, insouciante et anarchique loin des adultes mais interrompue par un appel des services sociaux qui souhaitent convoquer une réunion. L’aînée va alors devoir trouver quelqu’un pour jouer le rôle de leur mère…
Critique :
L'insouciance de l'enfance nous fait parfois espérer des choses plutôt folles, voire même franchement dangereuses quand bien même nous n'en avons, encore une fois, nullement conscience.
L'idée de vivre sans parents aux alentours est un fantasme aussi commun qu'absurde, cette idée de vouloir goutter à plus de liberté là où, cruellement, de nombreux enfants vivent eux-mêmes le revers de la médaille de cette absence, que ce soit par la tragédie où par les affres d'une parentalité défaillante et irresponsable.
C'est, justement et assez joliment, l'un des sujets au coeur du premier long-métrage du wannabe cinéaste suédois Mika Gustafson, Paradise is Burning, coming-of-age movie punk au féminin et à trois âmes, trois sœurs livrées à elles-mêmes par leur mère absente, sous la chaleur d'un été anarchique et sauvage, presque fondateur, où l'insouciance est pourtant constamment menacé par la dureté d'une réalité qui étouffe souvent (toujours ?) les frissons de liberté interdits.
Mais ni Laura (16 ans), ni Mira (12 ans) et Steffi (7 ans), toutes à des âges cruciaux de la vie et dont la sororité est le produit traumatisé d’une séparation radicale avec le monde des adultes, n'ont forcément demandé a goûter cette euphorie éphémère et ce, même si elles l'embrassent avec une gourmandise affirmée, elles qui maintiennent en place tant bien que mal le foyer familial jusqu'à ce que les services sociaux, alertés de loin par cette situation, décident de couper court à cette bulle enchantée et menace de les séparer...
Du simple et familier récit de passage abrupte à l'âge adulte filmé avec urgence, Gustafson y juxtapose donc autant un hymne doux et anarchique aux joies d'une jeunesse entravée de toute convention et livrée à elles-mêmes, qu'une charge à peine voilée envers les ingérences institutionnelles d'une société (monde) qui punit la marge plus qu'elle ne lui vient en aide.
Sensiblement vissé sur les émotions de l'aînée des trois gamines, en plein éveil des sens, figure forte mais continuellement en fuite, détruisant tous les espaces domestiques qui croisent sa route tout en cherchant continuellement du sens à leur perméabilité, Gustafson privilégié l'élan dynamique du portrait au récit dramatique, nourrit par l'énergie de ses jeunes héroïnes et la manière dont elles appréhendent autant les espaces que les personnes qui les entourent, la maison familial à la fois précaire et incertaine dans sa vérité, se faisant in fine plus menaçante que les lieux extérieurs dont elles affranchissent les frontières par leur vision frénétique et désordonnée de leur existence.
Où comment l'urgence de leur jeune existence s'opposent, se percutent à la paralysie et à l'hypocrisie des conventions du monde adulte.
Au plus près des corps et des visages (renforcé par la superbe photographie de Sine Vadstrup Brooker), pour mieux alimenter autant le sentiment claustrophobique à la fois de lutte et de quête désespéré du plaisir et de l'affranchissement de tout, et encore plus d'un pouvoir qui ne cherche qu'à circonscrire les genres, les familles et les sentiments; Paradise is Burning se fait un premier effort à la fois brut et tendre, naturel et un poil insolite.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Bianca Delbravo, Dilvin Asaad, Marta Oldenburg, Mitja Siren,...
Distributeur : Epicentre Films
Budget : -
Genre : Comédie, Comédie Dramatique, Drame.
Nationalité : Suédois, Italien, Danois, Finlandais.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Dans une région ouvrière de Suède, trois jeunes sœurs se débrouillent seules, laissées à elles-mêmes par une mère absente. Une vie joyeuse, insouciante et anarchique loin des adultes mais interrompue par un appel des services sociaux qui souhaitent convoquer une réunion. L’aînée va alors devoir trouver quelqu’un pour jouer le rôle de leur mère…
Critique :
Joli coming-of-age movie punk et sororal que #ParadiseIsBurning, qui du simple récit de passage abrupte à l'âge adulte filmé avec urgence, vire gentiment vers l'hymne doux et anarchique aux joies de la jeunesse, avec même une charge envers les ingérences la société suédoise. pic.twitter.com/8hBOpfE9g0
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 27, 2024
L'insouciance de l'enfance nous fait parfois espérer des choses plutôt folles, voire même franchement dangereuses quand bien même nous n'en avons, encore une fois, nullement conscience.
L'idée de vivre sans parents aux alentours est un fantasme aussi commun qu'absurde, cette idée de vouloir goutter à plus de liberté là où, cruellement, de nombreux enfants vivent eux-mêmes le revers de la médaille de cette absence, que ce soit par la tragédie où par les affres d'une parentalité défaillante et irresponsable.
Copyright Epicentre Films |
C'est, justement et assez joliment, l'un des sujets au coeur du premier long-métrage du wannabe cinéaste suédois Mika Gustafson, Paradise is Burning, coming-of-age movie punk au féminin et à trois âmes, trois sœurs livrées à elles-mêmes par leur mère absente, sous la chaleur d'un été anarchique et sauvage, presque fondateur, où l'insouciance est pourtant constamment menacé par la dureté d'une réalité qui étouffe souvent (toujours ?) les frissons de liberté interdits.
Mais ni Laura (16 ans), ni Mira (12 ans) et Steffi (7 ans), toutes à des âges cruciaux de la vie et dont la sororité est le produit traumatisé d’une séparation radicale avec le monde des adultes, n'ont forcément demandé a goûter cette euphorie éphémère et ce, même si elles l'embrassent avec une gourmandise affirmée, elles qui maintiennent en place tant bien que mal le foyer familial jusqu'à ce que les services sociaux, alertés de loin par cette situation, décident de couper court à cette bulle enchantée et menace de les séparer...
Copyright Epicentre Films |
Du simple et familier récit de passage abrupte à l'âge adulte filmé avec urgence, Gustafson y juxtapose donc autant un hymne doux et anarchique aux joies d'une jeunesse entravée de toute convention et livrée à elles-mêmes, qu'une charge à peine voilée envers les ingérences institutionnelles d'une société (monde) qui punit la marge plus qu'elle ne lui vient en aide.
Sensiblement vissé sur les émotions de l'aînée des trois gamines, en plein éveil des sens, figure forte mais continuellement en fuite, détruisant tous les espaces domestiques qui croisent sa route tout en cherchant continuellement du sens à leur perméabilité, Gustafson privilégié l'élan dynamique du portrait au récit dramatique, nourrit par l'énergie de ses jeunes héroïnes et la manière dont elles appréhendent autant les espaces que les personnes qui les entourent, la maison familial à la fois précaire et incertaine dans sa vérité, se faisant in fine plus menaçante que les lieux extérieurs dont elles affranchissent les frontières par leur vision frénétique et désordonnée de leur existence.
Où comment l'urgence de leur jeune existence s'opposent, se percutent à la paralysie et à l'hypocrisie des conventions du monde adulte.
Copyright Epicentre Films |
Au plus près des corps et des visages (renforcé par la superbe photographie de Sine Vadstrup Brooker), pour mieux alimenter autant le sentiment claustrophobique à la fois de lutte et de quête désespéré du plaisir et de l'affranchissement de tout, et encore plus d'un pouvoir qui ne cherche qu'à circonscrire les genres, les familles et les sentiments; Paradise is Burning se fait un premier effort à la fois brut et tendre, naturel et un poil insolite.
Jonathan Chevrier