Breaking News

[CRITIQUE] : La Belle affaire


Réalisatrice : Natja Brunckhorst
Acteurs : Sandra Hüller, Max RiemeltRonald Zehrfeld, Ursula Werner,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Allemand.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
1990, en pleine réunification complexe des deux Allemagne, les ouvriers d’un même quartier d’ex-RDA se retrouvent sans emploi. Ils découvrent un jour l’emplacement de milliers de billets est-allemands voués à être détruits. Ils ont trois jours pour s’en emparer et convertir l’argent en Deutsche Mark, en montant l’affaire qui changera leur vie.



Critique :



Si par chez nous, la comédie a une furieuse tendance à se moquer lorsqu'elle se retourne vers le passé (on ne dit pas d'ailleurs qu'elle le fait bien, les exemples récents sont suffisamment évocateurs pour se faire une réponse mais, en tout cas, c'est souvent ce même prisme qui est choisit), chez nos voisins italiens comme allemands - mais pas que -, nostalgie ne rime pas toujours avec moquerie, quand bien même l'ambiance introspective appelle autant à l'humour qu'à un regard introspectif.

Copyright Peter Hartwig

En ce sens, La Belle affaire de la réalisatrice Natja Brunckhorst n'incarne pas tant un petit miracle qu'un joli travail d'orfèvre dans sa manière de nous ramener à une heure mi-difficile, mi-optimiste - la chute du mur de Berlin -, pour nous compter une histoire aussi folle que vraie : en pleine réunification des deux Allemagne, une petite troupe d'ouvriers d’un même quartier d’ex-RDA qui se retrouvent sans emploi, ont accès à un entrepôt rempli de milliers de billets est-allemands voués à être détruits.
Ils ont trois jours pour s’en emparer et convertir l’argent en Deutsche Mark, en montant l’affaire qui changera leur vie.

Toute l'essence même de la comédie, réside sur ce concept à la fois simpliste et utopique, mais propice à un regard un tant soit peu satirique : voir le « petit peuple » sur lequel se jouent le jeu d'échiquier des gouvernants, défendre coûte que coûte leur modèle économique comme une occasion unique de tromper l'ordre établit, et de goûter aux joies d'un bonheur qui leur était jusqu'ici refuser.
Un propos facile comme dit plus haut, mais le pouvoir qui réside dans l'optimisme d'un esprit de communauté, dans une union collective indéfectible, convoque le souvenir d'une comédie pas si lointaine qui n'était pas encore totalement polluée par le cynisme du réel.

Copyright Peter Hartwig

Alors évidemment, tout n'est pas parfait dans La Belle affaire, notamment à travers une narration pas toujours adroite qui s'embourbe autant dans une romance périphérique à trois cœurs dispensable (qui colore un peu artificiellement ses personnages), que dans un final expéditif et tout en glucose, mais le charme qu'il convoque, renforcé par une distribution totalement vouée à sa cause (Queen Sandra Hüller comme l'excellent Max Riemelt), en font une séance douce et optimiste hautement recommandable, parfaite pour un été qui commence gentiment à se faner.


Jonathan Chevrier





***

P.S. : n'oublie pas de nous suivre sur tous tes réseaux sociaux favoris :