[CRITIQUE] : La Espera
Réalisateur : F. Javier Gutiérrez
Acteurs : Víctor Clavijo, Ruth Díaz, Pedro Casablanc,...
Distributeur : Shadowz
Budget :-
Genre : Drame, Épouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h38min
Synopsis :
Eladio, un gardien de ferme, accepte un pot-de-vin d’un chasseur. Quelques semaines plus tard, sa vie entière s’effondre. Ce qui semblait être un tournant favorable du destin va se transformer en une macabre descente aux enfers dans laquelle Eladio verra sa santé mentale mise à l’épreuve.
Critique :
Tout amateur de cinéma horrifique connaît ne serait-ce que de nom, le cinéaste andalou F. Javier Gutiérrez, que l'on avait découvert à travers son plutôt chouette Tres Días, petite bête de festivals vissé sur un concept aussi simple qu'efficace (la mise en scène d'une apocalypse imminente sur Terre, avec l'arrivée d'une météorite appelée à tout détruire sur son passage), avant que le bonhomme ne mette neuf ans avant de s'attaquer au film dit de la " confirmation ", Le Cercle : Rings, suite directe et faisandée au remake de Gore Verbinski qui, contre toute attente, avait réussi à trouver son public en salles - honte à vous.
Mais revenons-en à nos moutons où plutôt, au troisième effort du bonhomme, de retour sur ses terres natales : La Espera, vrai morceau de terreur psychologique sous fond de culpabilité et de deuil, aussi fascinant qu'il perd un brin de sa puissance passé une seconde moitié où ses choix narratifs maladroits se font de plus en plus criants.
Flanquée dans l'Espagne des 70s encore écrasée par Franco, la narration colle aux basques d'Eladio, un gardien de ferme isolée en pleine campagne andalouse, contraint de conclure un accord et d'accepter un pot-de-vin pour augmenter le nombre de postes de chasse de 10 à 13, pas un petit détail puisque cela compromet potentiellement la sécurité de tous les habitants du domaine.
Ce deal se fait alors une véritable boîte de Pandore, le point de départ d'une spirale infernale où il va perdre son fils puis sa femme - qui ne pouvait plus vivre sans la chair de sa chair -, avant de se noyer dans un océan de culpabilité et de folie, livré qu'il est à son propre chagrin et à sa propre paranoïa...
Méthodique autant dans sa manière de placer tous ses dominos avant de les faire valser avec fureur, autant que d'articuler sa mise en scène au plus près du visage et du corps de son malheureux protagoniste (outil simple et efficace pour rendre palpable son isolement progressif et pesant), Gutierrez se fait un peu moins affûté dans son écriture, tant il exploite trop fébrilement les conséquences de la cupidité et du sentiment de libre arbitre (voire même l'influence des différences de classes, à peine brossée), au sein d'une société espagnole à la révérence, historique comme culturelle, catholique plus qu'affirmée.
Embaumé dans la photographie léchée et contemplative de Miguel Ángel Mora, porté par un Victor Clavijo joliment insaisissable, La Espera, pas exempt de quelques maladresses donc, n'en reste pas moins une prenante dissection du deuil et de la culpabilité, comme moteur de comportements autodestructeurs et encore plus pour une humanité livrée à elle-même.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Víctor Clavijo, Ruth Díaz, Pedro Casablanc,...
Distributeur : Shadowz
Budget :-
Genre : Drame, Épouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h38min
Synopsis :
Eladio, un gardien de ferme, accepte un pot-de-vin d’un chasseur. Quelques semaines plus tard, sa vie entière s’effondre. Ce qui semblait être un tournant favorable du destin va se transformer en une macabre descente aux enfers dans laquelle Eladio verra sa santé mentale mise à l’épreuve.
Critique :
Porté par la prestation habitée d'un Victor Clavijo joliment insaisissable, #LaEspera, pas exempts de quelques couacs, n'en reste pas moins une prenante dissection du deuil et de la culpabilité, comme moteur de comportements autodestructeurs pour une humanité livrée à elle-même. pic.twitter.com/Lj9PWnyfxY
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 31, 2024
Tout amateur de cinéma horrifique connaît ne serait-ce que de nom, le cinéaste andalou F. Javier Gutiérrez, que l'on avait découvert à travers son plutôt chouette Tres Días, petite bête de festivals vissé sur un concept aussi simple qu'efficace (la mise en scène d'une apocalypse imminente sur Terre, avec l'arrivée d'une météorite appelée à tout détruire sur son passage), avant que le bonhomme ne mette neuf ans avant de s'attaquer au film dit de la " confirmation ", Le Cercle : Rings, suite directe et faisandée au remake de Gore Verbinski qui, contre toute attente, avait réussi à trouver son public en salles - honte à vous.
Mais revenons-en à nos moutons où plutôt, au troisième effort du bonhomme, de retour sur ses terres natales : La Espera, vrai morceau de terreur psychologique sous fond de culpabilité et de deuil, aussi fascinant qu'il perd un brin de sa puissance passé une seconde moitié où ses choix narratifs maladroits se font de plus en plus criants.
Flanquée dans l'Espagne des 70s encore écrasée par Franco, la narration colle aux basques d'Eladio, un gardien de ferme isolée en pleine campagne andalouse, contraint de conclure un accord et d'accepter un pot-de-vin pour augmenter le nombre de postes de chasse de 10 à 13, pas un petit détail puisque cela compromet potentiellement la sécurité de tous les habitants du domaine.
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Ce deal se fait alors une véritable boîte de Pandore, le point de départ d'une spirale infernale où il va perdre son fils puis sa femme - qui ne pouvait plus vivre sans la chair de sa chair -, avant de se noyer dans un océan de culpabilité et de folie, livré qu'il est à son propre chagrin et à sa propre paranoïa...
Méthodique autant dans sa manière de placer tous ses dominos avant de les faire valser avec fureur, autant que d'articuler sa mise en scène au plus près du visage et du corps de son malheureux protagoniste (outil simple et efficace pour rendre palpable son isolement progressif et pesant), Gutierrez se fait un peu moins affûté dans son écriture, tant il exploite trop fébrilement les conséquences de la cupidité et du sentiment de libre arbitre (voire même l'influence des différences de classes, à peine brossée), au sein d'une société espagnole à la révérence, historique comme culturelle, catholique plus qu'affirmée.
Embaumé dans la photographie léchée et contemplative de Miguel Ángel Mora, porté par un Victor Clavijo joliment insaisissable, La Espera, pas exempt de quelques maladresses donc, n'en reste pas moins une prenante dissection du deuil et de la culpabilité, comme moteur de comportements autodestructeurs et encore plus pour une humanité livrée à elle-même.
Jonathan Chevrier