[CRITIQUE] : Creaturas
Réalisateur : Carlos Vermut
Acteurs : Nacho Sánchez, Zoe Stein, Aitziber Garmendia,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Espagnol, Roumain.
Durée : 1h55min.
Synopsis :
Nacho est un concepteur à succès de jeux vidéo, spécialisé dans la création de monstres. Lorsqu'une jeune fille s'intéresse à lui, il imagine une nouvelle créature qui, bien que virtuelle, ne va pas tarder à chambouler leur réalité.
Critique :
Force est d'admettre que l'on quitte rarement une salle obscure comme on quitte celle dans laquelle on a vécu la dernière expérience cinématographique du cinéaste madrilène Carlos Vermut, manipulateur de symbole qui use, entre autres, de l'allégorie et de la métaphore pour aborder des sujets durs voire dérangeants.
Typiquement l'exemple d'un genre de cinéma où, comme le dit si bien Apollo Creed, " ça passe où ça casse " (honte à toi si tu n'as pas la réf), quand bien même pour l'auteur de ses mots, cela casse bien plus souvent que de raison.
Mais il y a quelque chose de profondément fascinant, qui titille notre appétence malsaine pour le sinistre et les horreurs de l'homme, dans la noirceur vertigineuse qui se tapis dans le moindre recoin de son odyssée au cœur de la psyché humaine, dans sa manière de confronter son auditoire au monstre que certains portent en eux, cherchant désespérément à ne pas le laisser sortir.
Passé une introduction qui brouille savamment les pistes (et créé même un semblant d'empathie envers sa figure centrale), Creaturas ne prend pas forcément de gants pour aborder un sujet hautement tabou - la pédophilie -, jouant la carte du ressenti, définitivement plus troublant (d'autant qu'il use intelligemment du hors-champ), pour mettre en images de manière explicite les pulsions malades d'un concepteur de jeu vidéo à succès, Julián, qui trouve dans le monde virtuel un refuge presque cathartique pour canaliser ce qu'il ressent, pour résister et ne pas les laisser s'exprimer ses abominations dans la réalité.
Un monstre dans le cyberespace, qui crée des monstres et laisse libre court à sa perversion, mais point dans un réel où il vit inquiet, tourmenté par cette lutte pour échapper à lui-même, pour vaincre le (son) mal...
Dénué de tout jugement putassier, noué autour d'une vraie réflexion sur le réel et l'irréel, Creaturas se fait un intense et austère thriller psychologique sous fond de portrait méticuleusement clinique et tragique d'un homme malade et en quête d'une rédemption chimérique, d'une conformité qui ne lui sera jamais permise (impressionnant Nacho Sánchez).
Une séance inquiétée et inquiétante mais surtout douloureusement inconfortable et glaciale.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Nacho Sánchez, Zoe Stein, Aitziber Garmendia,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Espagnol, Roumain.
Durée : 1h55min.
Synopsis :
Nacho est un concepteur à succès de jeux vidéo, spécialisé dans la création de monstres. Lorsqu'une jeune fille s'intéresse à lui, il imagine une nouvelle créature qui, bien que virtuelle, ne va pas tarder à chambouler leur réalité.
Critique :
Dénué de tout jugement putassier, noué autour d'une vraie réflexion sur le réel et l'irréel, #Creaturas se fait un intense et austère thriller psychologique sous fond de portrait méticuleusement clinique d'un homme malade en quête d'une rédemption qui ne lui sera jamais permise. pic.twitter.com/gnLQKXIMFE
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 1, 2024
Force est d'admettre que l'on quitte rarement une salle obscure comme on quitte celle dans laquelle on a vécu la dernière expérience cinématographique du cinéaste madrilène Carlos Vermut, manipulateur de symbole qui use, entre autres, de l'allégorie et de la métaphore pour aborder des sujets durs voire dérangeants.
Typiquement l'exemple d'un genre de cinéma où, comme le dit si bien Apollo Creed, " ça passe où ça casse " (honte à toi si tu n'as pas la réf), quand bien même pour l'auteur de ses mots, cela casse bien plus souvent que de raison.
Mais il y a quelque chose de profondément fascinant, qui titille notre appétence malsaine pour le sinistre et les horreurs de l'homme, dans la noirceur vertigineuse qui se tapis dans le moindre recoin de son odyssée au cœur de la psyché humaine, dans sa manière de confronter son auditoire au monstre que certains portent en eux, cherchant désespérément à ne pas le laisser sortir.
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Passé une introduction qui brouille savamment les pistes (et créé même un semblant d'empathie envers sa figure centrale), Creaturas ne prend pas forcément de gants pour aborder un sujet hautement tabou - la pédophilie -, jouant la carte du ressenti, définitivement plus troublant (d'autant qu'il use intelligemment du hors-champ), pour mettre en images de manière explicite les pulsions malades d'un concepteur de jeu vidéo à succès, Julián, qui trouve dans le monde virtuel un refuge presque cathartique pour canaliser ce qu'il ressent, pour résister et ne pas les laisser s'exprimer ses abominations dans la réalité.
Un monstre dans le cyberespace, qui crée des monstres et laisse libre court à sa perversion, mais point dans un réel où il vit inquiet, tourmenté par cette lutte pour échapper à lui-même, pour vaincre le (son) mal...
Dénué de tout jugement putassier, noué autour d'une vraie réflexion sur le réel et l'irréel, Creaturas se fait un intense et austère thriller psychologique sous fond de portrait méticuleusement clinique et tragique d'un homme malade et en quête d'une rédemption chimérique, d'une conformité qui ne lui sera jamais permise (impressionnant Nacho Sánchez).
Une séance inquiétée et inquiétante mais surtout douloureusement inconfortable et glaciale.
Jonathan Chevrier