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[CRITIQUE] : Super papa


Réalisatrice : Léa Lando
Acteurs : Ahmed Sylla, Ismaël Bangoura, Zabou Breitman, Louise Coldefy, Claudia Tagbo,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min.

Synopsis :
Pour les 8 ans de son fils Gaby, Tom, lui offre sans le vouloir un livre… qui ne contient que des pages blanches. Devant la déception de Gaby et pour ne pas perdre la face, Tom prétend qu’il s’agit d’un livre magique : il suffit d’y écrire ses rêves pour qu’ils se réalisent. Voilà comment, totalement dépassé, Tom va tout mettre en œuvre pour exaucer les rêves de son fils, même les plus fous !



Critique :



La comédie française est constamment vue comme morte, en train de gésir dans un coin de la production cinématographique mondiale comme si elle pouvait être limitée à un flot incessant de titres ratés. Nous n’allons pas nier qu’il existe en effet un nombre certain d’exemples bien mauvais mais cette réflexion semble ignorer aussi bien les grandes réussites que les titres, plus modestes dans leur ambition, qui cherchent juste à divertir le public avec une base émotionnelle concrète, à défaut d’être totalement aboutie, à l’instar de ce Super Papa.

Copyright SND

Premier long-métrage en tant que réalisatrice de Léa Lando, Super Papa suit Tom, un humoriste perpétuellement en quête du succès qui se retrouve à s’occuper de son fils de 8 ans quand son ancienne compagne décède. Suite à une énième bavure de sa part, il lui offre pour son anniversaire un livre vide en faisant croire que l’objet exauce les souhaits. Ce résumé, assez simple, permet de mettre en évidence l’envie de développer une comédie populaire avec un potentiel d’idées assez loufoques, à défaut de révolutionner le genre.

Paradoxalement, le manque de fantaisie dans l’accomplissement de ces souhaits devient un avantage, ancrant le long-métrage dans une volonté de réalité économique qui permet d’esquiver le lourdingue attendu. Si on aurait pu espérer un peu plus d’éclat dans la mise en scène (une scène « d’espionnage » manque ainsi de pêche, la réalisation est peu inventive), il n’empêche que le film parvient à avancer tranquillement, bien aidé par la gouaille d’Ahmed Sylla dans le rôle principal, et d’un fond émotif qui aboutit réellement dans une séquence assez touchante dans ce qu’elle met en parallèle la perte de la mère et la quête de maturité du protagoniste principal.

Copyright SND

Si le film n’a jamais l’ambition d’éclater sa base pourtant prometteuse, Super Papa trouve dans sa modestie un intérêt assez sympathique, provoquant un amusement non feint devant certains gags. C’est en tout cas un nouvel exemple que la comédie française ne se constitue pas uniquement de titres lourdingues et que même des titres à l’ambition plus mesurée peuvent avoir le capital sympathie pour faire passer un bon moment, peut-être pas le plus mémorable, mais assez sincère dans ses intentions pour qu’on ne s’y ennuie pas.


Liam Debruel