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[CRITIQUE] : Garfield : Héros malgré lui


Réalisateur : Mark Dindal
Acteurs : avec les voix (VF) de Kyan Khojandi, Thierry Desroses, Cyprien Fiassé, Louis Garrel,... / (VO) de Chris Pratt, Nicholas Hoult, Samuel L. Jackson, Hannah Waddingham, Ving Rhames, Angus McCloud, Snoop Dogg,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.

Synopsis :
Garfield, le célèbre chat d'intérieur, amateur de lasagnes et qui déteste les lundis, est sur le point d'être embarqué dans une folle aventure ! Après avoir retrouvé son père disparu, Vic, un chat des rues mal peigné, Garfield et son ami le chien Odie sont forcés de quitter leur vie faite de confort pour aider Vic à accomplir un cambriolage aussi risqué qu'hilarant.



Critique :



De temps en temps, quand l'ennui guette où qu'une folle envie de se faire du mal pointe le bout de son nez, tout cinéphile un minimum avertit aime se faire du mal avec un mauvais film bien gras, une séance de la honte sous forme de rééquilibrage des ratios, car purifier sa cinéphilie c'est important.

Les adaptations de bandes dessinées, et encore plus celles qui mélangent prises de vues réelles et CGI, est un vrai vivier en la matière, sorte de filtre plein de calcaires où le diptyque Garfield (au même titre que celui des Schtroumpfs chapeauté par le tâcheron Raja Gosnell), sublimé par le doublage de Cauet, en est le millésime absolu, mise en images amorphe d'un matériau d'origine lui-même furieusement limité, vissé sur les atermoiements existentiels et gustatifs d'un chat grincheux et paresseux, que le cinéma a bêtement voulu transformer en un héros " d'action ".

Copyright © 2023 Project G Productions, LLC

Mais parce qu'il n'y a pas de mauvais concept dans l'esprit des majors Hollywoodiennes - juste des mauvais exécutants, à priori -, Sony Pictures persiste et signe dans cette mauvaise voie (parce que totalement en contradiction avec son modèle source) en concoctant un reboot sauce mi-origin story, mi-pompage plus ou moins assumé de Chicken Run, The Garfield Movie, opus aussi inoffensif et vain qu'il est uniquement tourné vers nos petites têtes blondes.

Cauchemar sans fin visant à rafraîchir l'histoire du plus connu des chats tigrés de la pop culture (il n'a pas été abandonné par son cher papounet, qui était parti chercher de la bouffe quand le crédule et facilement manipulable, l'a recueilli), le film est tout du long noué autour d'une intrigue prétexte (un kidnapping qui n'est que la face immergée de l'iceberg, où Garfield et son pater vont autant se confronter aux cicatrices du passé, qu'à une méchante chatte revancharde) à la morale tout autant légère (oui, il y a un fossé et de vraies inégalités sociales entre les animaux de compagnie et les autres... qui l'eût cru ?), que son final est sirupeux as hell (passé un deus ex machina à coups de pizza, tout le monde sous le même toit, avec un Jon millionnaire qui paye 10 ans de bouffe chaque mois pour ses animaux).

Copyright © 2023 Project G Productions, LLC

C'est maigre, rachitique même - pas comme son héros poilu -, et ce n'est pas son humour morose et à peine sarcastique, qui viendra changer la donne.
Bref, privilégiez une autre séance, et encore plus à la maison, en dégustant vos lasagnes...


Jonathan Chevrier