[CRITIQUE] : Pompo the cinephile
Réalisateur : Takayuki Hirao
Acteurs : Hiroya Shimizu, Konomi Kohara, Ai Kakuma, Dimitri Storoge,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Animation, Comédie.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h34min
Synopsis :
Bienvenue à Nyallywood, la Mecque du cinéma où Pompo est la reine des films commerciaux à succès. Le jour où elle décide de produire un film d'auteur plus personnel, elle en confie la réalisation à son assistant Gene. Lui qui en rêvait secrètement sera-t-il à la hauteur ?
Critique :
Il est rare de voir le cinéma d'animation se pencher sur le septième art (oui, on a quand-même tous en tête le monument Millennium Actress de Satoshi Kon) voire, plus largement, sur le concept même du fantasme du septième art, sur la création cinématographique et même sur la définition de la cinéphilie, à une heure où le terme, furieusement galvaudé sur les réseaux sociaux par des " passionnés " qui n'ont de passion que le ratio de leur audience virtuelle, est cela dit plus frontalement abordé par le cinéma en prise de vue réelle.
Adaptation condensée des six volumes du manga éponyme de Shogo Sugitani, Pompo the cinephile de Takayuki Hirao - tout est dans le titre -, incarne donc une petite curiosité gentiment attrayante, d'autant qu'il nous rappelle, sur le papier (bon, de loin mais quand-même), au bon souvenir du magnifique et désopilant Bowfinger de Frank Oz et de son apologie de l'art de la débrouille et de la bricole extrême (hommage à peine masqué à feu Roger Corman), cette fois plus centrée sur l'illusion perpetuelle créé par la mécanique de la machine à rêve Hollywoodienne, et une relecture animée et idéalisée autant de la réalité que du système.
On est donc catapulté au cœur de la ville fictive de Nyallywood, version fictive et méchamment surréaliste d'Hollywood, cloué aux basques de Pompo, une dirigeante de studio prodige au corps d'enfant, qui s'est spécialisée dans la production de films commerciaux (du bis donc), mais se lance désormais dans la production risquée d'un film d'auteur plus personnel sur le vieillissement et le sentiment de perte, confié à son assistant et réalisateur débutant, Gene.
Sucré et beurré comme un kouign-amann dans sa parabole sur la magie inspirante et vibrante du cinéma, qui véhicule définitivement beaucoup trop de clichés pour son bien, Pompo the cinephile s'avère une séance aussi solaire que bancale, que ce soit de part son montage elliptique, qui ne fait qu'accentuer un rythme déjà gentiment rushé, mais aussi et surtout une écriture un poil trop fragile, des difficultés terriblement prosaïques rencontrés pour mener la production à bien (dont il survole de nombreux passages essentiels) au manque sérieux de nuance dans sa manière d'aborder les rouages de l'industrie - sans compter des personnages gentiment unidimensionnels.
Et pourtant, difficile dans le même temps de totalement renier l'enthousiasme communicatif que dégage cette ode méta à l'imaginaire et à la création qui, sous couvert de sa naïveté, recèle néanmoins de jolies moments.
Petit meh donc.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Hiroya Shimizu, Konomi Kohara, Ai Kakuma, Dimitri Storoge,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Animation, Comédie.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h34min
Synopsis :
Bienvenue à Nyallywood, la Mecque du cinéma où Pompo est la reine des films commerciaux à succès. Le jour où elle décide de produire un film d'auteur plus personnel, elle en confie la réalisation à son assistant Gene. Lui qui en rêvait secrètement sera-t-il à la hauteur ?
Critique :
Sucré et beurré comme un kouign-amann dans sa parabole sur la magie inspirante du cinéma autant que dans sa vision idéalisée d'Hollywood, qui véhicule définitivement beaucoup trop de clichés pour son bien,#PompoTheCinephile s'avère malgré elle une séance aussi solaire que bancale pic.twitter.com/3QFXecRJPE
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 3, 2024
Il est rare de voir le cinéma d'animation se pencher sur le septième art (oui, on a quand-même tous en tête le monument Millennium Actress de Satoshi Kon) voire, plus largement, sur le concept même du fantasme du septième art, sur la création cinématographique et même sur la définition de la cinéphilie, à une heure où le terme, furieusement galvaudé sur les réseaux sociaux par des " passionnés " qui n'ont de passion que le ratio de leur audience virtuelle, est cela dit plus frontalement abordé par le cinéma en prise de vue réelle.
Copyright 2020 Shogo Sugitani |
Adaptation condensée des six volumes du manga éponyme de Shogo Sugitani, Pompo the cinephile de Takayuki Hirao - tout est dans le titre -, incarne donc une petite curiosité gentiment attrayante, d'autant qu'il nous rappelle, sur le papier (bon, de loin mais quand-même), au bon souvenir du magnifique et désopilant Bowfinger de Frank Oz et de son apologie de l'art de la débrouille et de la bricole extrême (hommage à peine masqué à feu Roger Corman), cette fois plus centrée sur l'illusion perpetuelle créé par la mécanique de la machine à rêve Hollywoodienne, et une relecture animée et idéalisée autant de la réalité que du système.
On est donc catapulté au cœur de la ville fictive de Nyallywood, version fictive et méchamment surréaliste d'Hollywood, cloué aux basques de Pompo, une dirigeante de studio prodige au corps d'enfant, qui s'est spécialisée dans la production de films commerciaux (du bis donc), mais se lance désormais dans la production risquée d'un film d'auteur plus personnel sur le vieillissement et le sentiment de perte, confié à son assistant et réalisateur débutant, Gene.
Copyright 2020 Shogo Sugitani |
Sucré et beurré comme un kouign-amann dans sa parabole sur la magie inspirante et vibrante du cinéma, qui véhicule définitivement beaucoup trop de clichés pour son bien, Pompo the cinephile s'avère une séance aussi solaire que bancale, que ce soit de part son montage elliptique, qui ne fait qu'accentuer un rythme déjà gentiment rushé, mais aussi et surtout une écriture un poil trop fragile, des difficultés terriblement prosaïques rencontrés pour mener la production à bien (dont il survole de nombreux passages essentiels) au manque sérieux de nuance dans sa manière d'aborder les rouages de l'industrie - sans compter des personnages gentiment unidimensionnels.
Et pourtant, difficile dans le même temps de totalement renier l'enthousiasme communicatif que dégage cette ode méta à l'imaginaire et à la création qui, sous couvert de sa naïveté, recèle néanmoins de jolies moments.
Petit meh donc.
Jonathan Chevrier