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[CRITIQUE] : Methgator


Réalisateur : Christopher Ray
Acteurs : LaRonn Marzett, Ray Acevedo, Vanesa Tamayo, Patrick Labyorteaux,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Action, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
En Floride, un alligator s'aventure hors du bayou. Ayant dévoré une quantité astronomique d'amphétamines, il commence à semer la terreur autour de lui.



Critique :



Quoiqu'on en dise, faire un vrai mauvais film est un art froutement difficile qui demande non pas une paresse, mais bien une véritable propension à, parfois au-delà de toute volonté, empiler les mauvais choix dans une sorte de partie bigger than life de Tetris où personne ne gagne réellement, même avec le plus parfait des alignements.

Et à quelques heures de découvrir ce qui pourrait bien être l'une - si ce n'est LA - plus grosse claque horrifique de l'année (Longlegs de Oz Perkins), quoi de mieux pour se préparer et garder l'équilibre de la force cinéphilique, que de se farcir une bonne boite de thon à l'huile allemande (ou espagnol, pas de jaloux) de chez Lidl, qui sent bon la rouille et la chaussette ?
Faites entrer l'accusé donc, Methgator de Christopher Ray (monsieur L'Attaque du requin à deux têtes, à trois têtes où encore Mega Shark vs. Kolossus, respect), pur produit made in The Asylum sorti en catimini par la case VOD c'est jours-ci, et tellement hors des radars que personne n'en a entendu parler - sauf nous, sadiques que nous sommes.

Alors oui, c'est comme le Port-Salut, c'est écrit dessus (même pas pardon) que ce n'est pas la séance de l'année, ni même la meilleure séance de ton pire samedi soir (y'a quand-même bagarre avec The Voices et Bigflo et Oli en juges... ne compare pas trop longtemps dans ta tête, c'est dangereux) mais, en même temps, comment se plaindre puisque l'on sait exactement ce vers quoi on se dirige.
Bah oui quoi, c'est du The Asylum, une production qui ne ment donc absolument pas sur sa marchandise, aussi stupide et assumée soit-elle : celle d'incarner un mockbuster involontairement comique et intentionnellement con comme la lune (c'est une expression, nous ne la connaissons pas personnellement), bâti sur une blague déglinguée - un alligator avale sans mâcher un bon kilo meth -, dont l'exécution devient fastidieuse avant même le virage du premier quart d'heure.

Copyright The Asylum / Mini Nation Pictures

Noué autour d'un pitch suffisamment déglingué pour attirer les spectateurs - dont nous - fans de propositions un poil déviante et décérébrée (dans une Floride qui vote Trump, un alligator s'aventure hors du bayou après avoie dévoré une quantité astronomique d'amphétamines, et commence à bouffer tout ce qui bouge), le film se veut comme un proto-Cocaine Bear (il serait entré en production avant... suspension d’incrédulité, bonsoir), avec un alligator toxico-dinguo un peu plus agressif que la moyenne, qui ne vient pas accoster la population locale pour quémander agressivement de l'argent pour une nouvelle dose, mais bien casse une croûte sans fin, jusqu'à ce qu'indigestion s'en suive.
Parce que oui attends, ça tombe bien, y'a une fête/festival/prétexte pourri qui se passe dans les parages, donc il y a plein de gens à zigouiller (tu l'as vu, l'hommage subtil non pas à Jaws, mais à Sous la seine ?)

Et mine de rien, le film a une qualité assez folle : ça défouraille assez vite, puisqu'il faut une poignée de secondes au reptile pour être défoncé (petit joueur), et qu'il se lance dans un carnage bordélique à souhait.
Et même si les effets sont plus où moins réussis (comprendre : mi-abominable, mi-pas trop dégueulasse), quand la bestiole est là, le - maigre - spectacle fait son office et s'avère plutôt drôle surtout que, comme souvent, les cinéastes de la firme ont définitivement plus d'idées turbo-débiles que de moyens pour les mener à bien.

Alors certes, ce n'est peut-être pas aussi fun que le navrant The Flood de Brandon Slagle (l'absence de Casper Van Dien et Louis Mandylor au casting y joue beaucoup), mais on trépigne déjà à l'idée d'un métaverse où le MethGator viendrait créer une ligue des monstres toxicomanes, aux côtés du Crack-odile, du Chameau-beuh et du Bonob-opoïdes.
Ouais, il en faut peu pour être heureux dans le giron du DTV, très peu...


Jonathan Chevrier