[CRITIQUE] : Matria
Réalisateur : Álvaro Gago
Acteurs : María Vázquez, Santi Prego, Soraya Luaces,...
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h39min.
Synopsis :
Dans un village de pêcheurs galicien, Ramona est ouvrière. Son usine est rachetée et les salaires sont à la baisse. Quand Ramona se rebelle contre cette ultime humiliation, elle est licenciée sur-le-champ. Prête à tout pour garantir l'avenir de sa fille, elle enchaîne alors les petits boulots à un rythme effréné... mais jusqu'à quand ?
Critique :
Il y a une honnêteté brutale, une vérité universelle puissante qui se dégage du drame social un brin expérimental Matria d'Álvaro Gago, véritable tranche de vie sensiblement inscrit autant dans l'ombre du magnifique À Plein Temps d'Éric Gravel, que du cinéma des frères Dardenne et, plus directement, de leur Deux Jours, Une Nuit, où une Marion Cotillard aussi désespérée que combative, se lançait dans un combat pour sauver son job, alors que l'entreprise dans laquelle elle travaille, a profité de son absence (une douloureuse dépression) pour obliger les salariés à choisir entre une prime et sa réintégration.
Il y a la même urgence qui se dégage dans la lutte de Ramona, ouvrière grande gueule (dans le bon comme dans le mauvais sens du terme) et véritable tornade humaine d'un petit village de pêcheurs galicien, au nord-ouest de l’Espagne, qui a eu la mauvaise idée de se réveiller contre l'humiliation imposée par ses employeurs, une usine dont le rachat a revu à la baisse des salaires déjà bien bas.
Licenciée sur-le-champ, elle va devoir enchaîner alors les petits boulots à un rythme effréné pour continuer à (sur)vivre et garantir un minimum d'avenir.
Sa lutte contre une précarité qui la menace telle une épée de Damoclès, armée de son courage, de son caractère bien trempé et de sa résilience sans borne, est le cœur même du long-métrage, fable social et réaliste façon ode contre l'adversité et l'injustice sociale, à la fois digne et douloureuse, dominée par l'énergie vivifiante d'un combat fatigué et fatiguant pour préserver l'essentiel, dont la mise en scène, pleine de tendresse et toujours au plus près de sa fascinante protagoniste (viscéralement incarné par une María Vázquez merveilleusement solaire) n'a jamais peur de pointer les faiblesses comme les fêlures, accentuant de facto le visage réaliste et crédible de son histoire.
Expurgé de tout fatalisme putassier, marqué par une écriture juste dont chaque évènement/rebondissement est dégainé avec un pragmatisme qui refuse tout misérabilisme facile, Matria se fait une œuvre étouffante et authentique, évidemment politique mais également féministe dans sa célébration d'une solidarité sororale vitale (même au cœur d'une relation mère/fille compliquée).
Un beau portrait de femme dont le cœur et le courage se heurtent à la dureté impassible du réel.
Jonathan Chevrier
Acteurs : María Vázquez, Santi Prego, Soraya Luaces,...
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h39min.
Synopsis :
Dans un village de pêcheurs galicien, Ramona est ouvrière. Son usine est rachetée et les salaires sont à la baisse. Quand Ramona se rebelle contre cette ultime humiliation, elle est licenciée sur-le-champ. Prête à tout pour garantir l'avenir de sa fille, elle enchaîne alors les petits boulots à un rythme effréné... mais jusqu'à quand ?
Critique :
Marqué par une écriture juste dont chaque évènement/rebondissement est dégainé avec un pragmatisme qui refuse tout misérabilisme facile,#Matria se fait une œuvre étouffante et authentique, un beau portrait de femme dont le cœur et le courage se heurtent à la dureté froide du réel pic.twitter.com/t5A0ZpooB9
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 4, 2024
Il y a une honnêteté brutale, une vérité universelle puissante qui se dégage du drame social un brin expérimental Matria d'Álvaro Gago, véritable tranche de vie sensiblement inscrit autant dans l'ombre du magnifique À Plein Temps d'Éric Gravel, que du cinéma des frères Dardenne et, plus directement, de leur Deux Jours, Une Nuit, où une Marion Cotillard aussi désespérée que combative, se lançait dans un combat pour sauver son job, alors que l'entreprise dans laquelle elle travaille, a profité de son absence (une douloureuse dépression) pour obliger les salariés à choisir entre une prime et sa réintégration.
Copyright Les Alchimistes |
Il y a la même urgence qui se dégage dans la lutte de Ramona, ouvrière grande gueule (dans le bon comme dans le mauvais sens du terme) et véritable tornade humaine d'un petit village de pêcheurs galicien, au nord-ouest de l’Espagne, qui a eu la mauvaise idée de se réveiller contre l'humiliation imposée par ses employeurs, une usine dont le rachat a revu à la baisse des salaires déjà bien bas.
Licenciée sur-le-champ, elle va devoir enchaîner alors les petits boulots à un rythme effréné pour continuer à (sur)vivre et garantir un minimum d'avenir.
Sa lutte contre une précarité qui la menace telle une épée de Damoclès, armée de son courage, de son caractère bien trempé et de sa résilience sans borne, est le cœur même du long-métrage, fable social et réaliste façon ode contre l'adversité et l'injustice sociale, à la fois digne et douloureuse, dominée par l'énergie vivifiante d'un combat fatigué et fatiguant pour préserver l'essentiel, dont la mise en scène, pleine de tendresse et toujours au plus près de sa fascinante protagoniste (viscéralement incarné par une María Vázquez merveilleusement solaire) n'a jamais peur de pointer les faiblesses comme les fêlures, accentuant de facto le visage réaliste et crédible de son histoire.
Copyright Les Alchimistes |
Expurgé de tout fatalisme putassier, marqué par une écriture juste dont chaque évènement/rebondissement est dégainé avec un pragmatisme qui refuse tout misérabilisme facile, Matria se fait une œuvre étouffante et authentique, évidemment politique mais également féministe dans sa célébration d'une solidarité sororale vitale (même au cœur d'une relation mère/fille compliquée).
Un beau portrait de femme dont le cœur et le courage se heurtent à la dureté impassible du réel.
Jonathan Chevrier