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[CRITIQUE] : Le Livre de Clarence


Réalisateur : Jeymes Samuel
Avec : Lakeith Stanfield, Omar Sy, Anna Diop, James McAvoy, RJ Cyler, Alfre Woodard, Caleb McLaughlin, David Oyelowo, Micheal Ward,...
Distributeur : - (Sony Pictures Home Entertainment)
Budget : -
Genre : Aventure, Drame, Historique.
Nationalité : Américain
Durée : 2h09min

Synopsis :
Clarence, un habitant de Jérusalem, décide de tirer profit de l'influence grandissante du Messie pour son profit personnel.



Critique :



Il n'y a pas de genre plus dominant et représentatif de l'âge d'or Hollywoodien, que le western, chantre paternaliste, idéaliste de la conquête et de la masculinité - souvent blanche - imposante et courageuse face à une menace sauvage - très souvent - étrangère.

Un versant résolument représentatif d'une certaine Amérique que ne suivait pas - volontairement - Jeymes Samuel pour son premier long-métrage, The Harder They Fall (qui était une réponse directe à son premier court-métrage They Die by Dawn), tant le wannabe cinéaste usait certes de tous les composants qui rendent le genre si emblématique (dont des scènes d'action intense et une violence brutale et décomplexée) pour mieux se les réapproprier avec panache, tout en y accrochant une composante essentielle : une quête de vérité, masquée sur les écrans et oubliée dans les livres d'histoires : selon le Smithsonian, un cow-boy sur quatre aux XVIIIe et XIXe siècles, était noir, ce que la production Hollywoodienne n'a que pas ou peu montré au fil des décennies.

Moris Puccio/Sony Pictures

Deux ans plus tard, le bonhomme persiste et signe avec une exploration de l'autre monument de l'âge d'or d'Hollywood, le péplum, toujours mué par la même vision passionnée de le représenter comme il aurait toujours voulu qu'il soit : respectueux mais irrévérencieux, drôle mais viscéral et brutal, moderne et férocement Black.
Le Livre de Clarence, plus ambitieux et donc plus prompt à se gameller, suit les atermoiements d'un " messie escroc ", Clarence - exceptionnel LaKeith Stanfield -, qui n'a foi en rien, mais n'est définitivement pas contre la gloire et l'argent qui va avec ce titre improvisé (en mode joue-la, littéralement, comme Jésus de Nazareth aka Benedict Cumberbatch), d'autant qu'il accumule les dettes au sein d'une Jérusalem sous occupation romaine.

Tout un programme donc, pour un cocktail charmant et gentiment frappé qui oscille un peu trop maladroitement entre l'odyssée biblique sérieuse et la satire Monty Python-esque (avec un gros doigt de love story plus où moins fraîche), à tel point qu'il semble plus avoir le popotin coincé entre plusieurs pellicules qu'autre chose, malgré sa complexité et de sa richesse évidentes.
Dommage, tant Samuel réussit une nouvelle fois là où peu de nouveaux cinéastes reussisent : divertir tout en poussant à la réflexion son auditoire.


Jonathan Chevrier