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[CRITIQUE] : Gondola


Réalisateur : Veit Helmer
Avec : Mathilde Irrmann, Nino Soselia, Niara Chichinadze, Zviad Papuashvili,...
Distributeur : Destiny Films
Budget : -
Genre : Romance.
Nationalité : Allemand, Géorgien.
Durée : 1h22min

Synopsis :
Dans les montagnes de Géorgie, un téléphérique relie un village à une petite ville dans la vallée. Deux jeunes femmes, Iva et Nino, y sont employées et leurs cabines se croisent une fois toutes les demi-heures, ce qui leur occasionne à chaque fois un moment de bonheur et de fête.



Critique :



Il y a une singularité vraiment enthousiasmante qui se dégage du cinéma du cinéaste hanovrien Veit Helmer, un savant mélange de douce étrangeté, de fantaisie burlesque et de poésie plus ou moins  gentiment poussée, toujours ancré dans une sorte d'univers parallèle à notre propre réalité, régit par sa propre cohérence, sa propre logique, sa propre poésie.

Toutes les clés étaient d'ailleurs donnés dès son premier long-métrage,Tuvalu, petit bout de cinéma tendre et désenchanté, dominé par un magnifique Denis Lavant, campant un homme un brin lunaire usant de son imagination pour persuader son vieux père aveugle du succès public de leur piscine, appelée à être rasée par son frère.

Copyright jip film & verleih

Gondola, son dernier effort en date, suit évidemment cette même logique, merveille de comédie intemporelle et romantique, vissée sur le lien délicat et sensoriel qui unit deux employées d'un téléphérique (véritable personnage du film à part entière) qui relie un village à une petite ville des montagnes géorgiennes.
Chaque voyage dans cette petite gondole au plus près des nuages, leur permet de se croiser - toutes les trente minutes - et de rompre la monotonie de leur travail par quelques petits instants de bonheur, sorte de flirt inventif et tout en hauteur, surveillé par un grossier patron un peu trop jaloux...

Sans dialogue mais point muet, entre la comédie burlesque et la romance émerveillée littéralement coupée du monde (il n'y a aucune technologie récente qui faciliterait le rapprochement entre ses deux héroïnes, ce qui est ici une véritable bénédiction), où le cinéma de Jacques Tati voire de Jean-Pierre Jeunet - jusque dans le score de Malcolm Arison et Sóley Stefánsdóttir - ne sont évidemment jamais loin, Gondola est une véritable bulle réconfortante et sucrée, au romantisme aussi prononcé que son minimalisme est affirmé (à peine quatre-vingt minutes au compteur).

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Ça ne révolutionne rien donc - et ça n'affirme jamais vouloir le faire -, mais ça fait un bien fou, tant on en ressort charmé autant par la tendresse folle qui s'en émane, que par la partition exaltée du tandem Mathilde Irrmann et Nino Soselia.


Jonathan Chevrier


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