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[CRITIQUE] : Creation of the Gods I


Réalisateur : Wuershan
Avec : Bo HuangFei HsiangLi XuejianYu Xia,…
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Drame, Fantastique, Historique.
Nationalité : Chinois.
Durée : 2h28min

Synopsis :
Creation of the Gods est l'adaptation d'une des plus grandes légendes chinoises. Le Prince Yin Shou tente de monter sur le trône du royaume des Shang dans le sang avec l’aide de sa maîtresse Su Daji elle-même sous l'emprise du Démon Renard. Le sage taoïste Jiang Ziya descendu du Mont sacré Kunlun et Ji Fa, jeune guerrier élevé par Yin Shou, s’allient pour combattre le tyran.



Critique :



À l'instar de plusieurs épopées animées ces dernières années, Creation of the Gods I de Wuershan a lui aussi pour vocation - louable - d'incarner une initiation ludique pour le spectateur occidental, à la connaissance de l'une des plus mémorables épopées issus de la culture/littérature chinoise (ici L’Investiture des dieux (Fengshen yanyi), roman publié au tournant du XVIIe siècle et attribué à Xu Zhonglin), le tout passé à la moulinette de la relecture cinématographique moderne et d'une esthétique sous-CGI qui l'est tout autant.

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Une tâche un brin ingrate sur le papier, tant ce premier opus d'une wannabe trilogie se doit, au-delà de respecter son matériau d'origine, de captiver l'attention et l'imaginaire de son auditoire (surtout occidental) tout en créant un univers visuel dense et époustouflant, susceptible de se démarquer d'un tout-venant Hollywoodien - mais pas que -, auquel il serait instinctivement comparé.
Pas le genre de proposition sur laquelle il est facile de faire la fine bouche d'habitude donc, d'autant qu'ici Wuershan fait preuve d'une aisance et d'une maîtrise technique marquée, rendant le moindre morceau de bravoure et/où empoignade musclée, certes réduit au minimum et même sous une sur-présence de SFX (qui viennent masquer une colorimétrie férocement terne), aussi emballant qu'épique et furieusement barbare.

Ambitieux visuellement, c'est sensiblement du côté de sa narration, foisonnante (la quête tout en démons, Dieux, sages taoïstes et valeureux guerriers, sous la dynastie Shang, du prince tyran Yin Shou pour s'emparer du trône des Shang dans le sang avec l’aide de sa maîtresse Su Daji elle-même sous l'emprise du Démon Renard, et contre qui le sage taoïste Jiang Ziya descendu du Mont sacré Kunlun et Ji Fa, jeune guerrier élevé par Yin Shou, vont se combattre) que le film a une fâcheuse tendance à perdre un brin son spectateur, le cinéaste visant moins l'épure qu'une introduction au chausse-pied (pensez plus Le Hobbit que Le Seigneur des Anneaux).

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Foutraque et décousu donc, voire même un poil trop redondante pour son bien, cette fable politico-mythologico-familiale gentiment barrée et avec un gros doigt de surnaturel, n'en reste pas moins charmante et, même si écrasée par le cahier des charges inhérents à tout opus d'introduction, laisse planer l'idée que toutes les pièces s'emboîteront sans doute parfaitement à la vision de ses suites.
En espérant qu'elles héritent elle aussi, d'une exploitation en salles par chez nous...


Jonathan Chevrier