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[CRITIQUE] : Belle Enfant


Réalisateur : Jim
Acteurs : Marine Bohin, Baptiste Lecaplain, Marisa BerensonCaroline Bourg,...
Distributeur : Octopolis
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Émily, jeune femme fantasque qui peine à devenir adulte, s’est détachée de sa famille dysfonctionnelle depuis longtemps. Lorsqu’elle apprend la tentative de suicide de sa mère, Émily décide de la rejoindre avec ses sœurs, en Italie… mais découvre que tout ceci n’était qu’une mise en scène, destinée à les rassembler dans une belle villa face à la mer. Furieuse, Emily s’enfuit dans Gênes où elle rencontre l’étrange Gabin, qui va l’aider à affronter les secrets de cette famille pas comme les autres.



Critique :



Il n'y a rien de plus grisant que de se lancer à la découverte des nouvelles voix qui peuvent irriguer un cinéma, et encore plus un cinéma de sensation prompte à nous offrir des séances mémorables et immersifs, comme nous le démontre la jolie galerie de productions issues d'un septième art hexagonal qui, quoiqu'en diront les mauvaises langues, est particulièrement en verve et prompt à dénicher de nouveaux faiseurs de rêves, ces dernières années.

Nouvelle preuve en ce mercredi très calme en sorties fraîches (mais riche en ressorties Pagnolesques), avec Belle Enfant, premier long-métrage du bédéaste Jim, qui passe du papier glacé à une pellicule bien moins propice au champ des possibles, mais dont il pare de la même générosité et de la même bienveillance, flanqué qu'il est au cœur d'un cadre italien aussi ensoleillé que chaleureux, et dont les prémisses tragiques (une tentative de suicide qui ne sera in fine qu'un mensonge maternel) laisse in fine place à une comédie familiale un peu trop légère pour son bien.

Copyright Octopolis / Mia Films

Sensiblement cousu de fil blanc tant il implique de ne pas regarder de trop près les coutures de son canevas comico-dramatique (il survole beaucoup ses thématiques - la dépression en tête -, manque cruellement de spontanéité dans ses interactions/dialogues), la narration, oscillant entre l'étude de personnage assez nuancée et le récit familial dense, visse sensiblement son attention sur la relation difficile d'une petite entité sororale, tiraillée entre rancœurs, tensions et désir de rédemption, irriguant les veines d'une oeuvre somme toute banale et à la prévisibilité assumée, dont le carnet de route balisé est à peine bousculé par un rebondissement romantique.

Ça casse pas trois ailes à un poulet donc dans sa mise en images douce-amère d'une famille dysfonctionnelle et meurtrie, un petit bout de cinéma sans gras autour et poussif avant même l'arrivée de son dernier virage, malgré une distribution plutôt investie et solaire.
Mais comme on dit chez nous, sur une après-midi de galère entre deux séances peut-être plus recommandables à caler (choix plutôt maigre cette semaine, encore une fois), ça fait clairement le café.


Jonathan Chevrier