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[CRITIQUE] : Nouveau monde


Réalisateur : Vincent Cappello
Avec : Rohid RahimiSandor FuntekMujib Rahimi, Iris Bry,…
Distributeur : 120 Prods
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h15min.

Synopsis :
Rohid, un jeune réfugié Afghan à Paris, doit trouver du travail pour envoyer de l'argent à sa mère, menacée de mort par les talibans. Alors qu'il étudie avec persévérance la langue française et tente de s'intégrer, son petit frère reste anesthésié par leur périple. Rohid croise la route de Sandor, charismatique et débrouillard, avec qui il multiplie les petits boulots. Pas à pas, il reprend espoir de se faire une place dans ce nouveau monde.



Critique :



Le cinéma hexagonal a toujours su plus où moins habilement (la nuance est importante) s'inspirer de l'actualité et de sujets sociétaux sensibles et/où bouillants, pour nourrir des oeuvres ayant - principalement - pour but de jouer la carte du didactisme, quant elles ne sont pas il est vrai, pipées dès le départ par une vision totalement hors sujet.

Sensiblement au coeur des débats, et pas uniquement du côté de la droite (tout court, extrême compris), les questions de la migration et de l'intégration ne sont pas étrangère dans notre actualité quotidienne mais aussi et surtout, dans nos salles obscures.
De la romance intime Ils sont vivants de Jérémie Elkaïm, le drame socialo-maladroit Les Engagés d'Emilie Frèche (mais moins maladroit que Quelques jours pas plus de Julie Navarro) où encore le survival tendu Les Survivants de Guillaume Renusson, voire même le thriller sous tension avec à la fois Le Prix du Passage de Thierry Binisti, et La Tête froide de Stéphane Marchetti.
Nouvelle preuve en date avec le plus posé Nouveau Départ, estampillé premier long-métrage du scénariste et wannabe cinéaste Vincent Capello (qui brigue également ici la casquette de directeur de la photographie), dont on avait découvert la plume avec le délicat drame familial Sol de Jézabel Marques.

© 120 Prods

Il visse ici sa caméra sur un jeune débrouillard qui tente de survivre comme il le peut dans une existence qui, jusqu'ici, ne lui a pas fait de cadeau : Rohid, un jeune réfugié Afghan échoué Paris, et qui se doit d'enchaîner les petits boulots pour envoyer de l'argent à sa mère, menacée de mort par les talibans.
Littéralement au four et au moulin, il étudie avec persévérance la langue française et tente de s'intégrer (là où son frère ne s'est jamais réellement remis de leur périple), avec l'espoir d'un lendemain meilleur.

Sans péter dans la soie de l'originalité mais avec un cœur au bon endroit et une interprétation solide de sa distribution vedette (mention à l'excellent Rohid Rahimi), ce premier effort tendre et sensiblement épuré, tient admirablement bien la route dans son portrait complexe et réaliste d'un jeune homme tiraillé entre ses aspirations et ses obligations, entre son désir de rester connecté au monde qu'il a quitté, et celui de pleinement s'intégrer à sa nouvelle terre d'accueil, la seule capable de lui offrir un espoir d'avenir.
Une jolie séance donc, sensible et humaniste.


Jonathan Chevrier


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