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[CRITIQUE] : Les Pistolets en plastique


Réalisateur : Jean-Christophe Meurisse
Acteurs : Laurent Stocker, Delphine BarilCharlotte Laemmel, Vincent Dedienne, Nora Hamzawi, Jonathan Cohen, Gaëtan PeauAnthony Paliotti, Philippe Rebbot, Juana Acosta, Romane Bohringer,...
Distributeur : Bac Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min

Synopsis :
Léa et Christine sont obsédées par l'affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu'elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d'être arrêté dans le Nord de l’Europe…



Critique :



Jean-Christophe Meurisse avait clairement annoncé la couleur avec son premier court-métrage mais aussi son premier long-métrage, Il est des nôtres puis Apnée : son cinéma n'est absolument pas fait pour tout le monde, et encore moins aux âmes sensibles tant la radicalité de son humour burlesque, outrancier et peu complice, tape frontalement - même si pas adroitement - sur tout ce qui bouge et avant tout et surtout, là où ça fait mal.

Pour son troisième effort, Oranges Sanguines, le bonhomme, plus armé d'une massue cruelle et aveugle que d'une vraie envie d'offrir une expérience aussi étrange et absurde, dressait un portrait jamais totalement drôle mais furieusement cynique et nihiliste de la France d'aujourd'hui; une tentative désinvolte de satire qui déraillait à mi-chemin, sans jamais savoir comment retrouver le droit chemin.
Pas la joie donc, quand bien même il était joliment imbibé par l'aura du Nouvel Hollywood (jusqu'à citer clairement Taxi Driver) et pensé comme une vraie oeuvre provocatrice, au coeur d'une comédie hexagonale qui les compte sur les doigts d'une main méchamment amputée.

Copyright Bac Films

Ambiance donc avant de découvrir son nouveau bébé, Les Pistolets en plastique, adoubé par la dernière réunion cannoise, nouvelle comédie noire où il pousse le bouchon du bon goût encore un peu plus loin : s'inspirer de la toujours vivace médiatiquement, affaire Xavier Dupont de Ligonnès, pour mieux fustiger autant notre fascination malsaine pour les affaires criminelles retentissantes, que pour sonder notre rapport à une violence (pas uniquement physique) de plus en plus exacerbée en nos terres.

Tout en fil d'histoires éclatées (toutes liées à Ligonnès, d'une enquête amateur à Nantes en passant par une fausse arrestation outre-Manche, en passant par une supposé exil en Argentine), le film se fait sensiblement moins trash que ses aînés mais épouse leur même incapacité à rendre son humour un tant soit peu organique, entre moqueries de classe et titillage du politiquement correct/incorrect, passé quelques numéros de funambules assez exceptionnels (l'inestimable Vincent Dedienne, une nouvelle fois).
La même limonade donc, moins acide et provocante mais pas forcément plus digeste.


Jonathan Chevrier