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[CRITIQUE] : La nuit se traîne


Réalisateur : Michiel Blanchart
Avec : Jonathan Feltre, Romain Duris, Jonas Bloquet, Natacha Krief,…
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Ce soir-là, Mady, étudiant le jour et serrurier la nuit, voit sa vie basculer quand il ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d'une affaire de grand banditisme. Au cœur d’une ville en pleine ébullition, Mady n'a qu'une nuit pour se tirer d'affaires et retrouver la trace de Claire, celle qui a trahi sa confiance. Le compte à rebours est lancé...



Critique :



Le passage du court-métrage au long-métrage reste toujours une étape pouvant être risquée pour les réalisateurs, notamment dans la gestion du récit et du développement de la durée. Il faut ainsi admettre que l’auteur de ces lignes était fortement impatient de voir comment Michiel Blanchart allait gérer ce pas au vu de la grande qualité de son T’es morte, Hélène. Suivant un homme hanté par son ex décédée, ce court-métrage parvenait à trouver un humour macabre dans le contexte toujours aussi douloureux du deuil. Ce cœur le distinguait de ce qui aurait pu se limiter à un essai horrifique à la Sam Raimi (qui a logiquement aimé ce court), ce qu’il n’est jamais d’ailleurs par l’unicité du style de Blanchart.

Copyright 2024 - Mika Cotellon - DAYLIGHT INVEST – FORMOSA PRODUCTIONS – QUAD FAM – GAUMONT – FRANCE 3 CINEMA - A PRIVATE VIEW – RTL BELGIUM – VOO

Alors quid de cett Nuit se traîne ? La première chose à souligner ici est l’efficacité de la narration. En quelques minutes, le récit pose son contexte comme avec sa manifestation anti-policiers et la personnalité de son héros, Many (incarné avec conviction par Jonathan Feltre). L’enchaînement des événements se fait alors sans réel temps mort en parvenant à une caractérisation réussie par l’action plus que par le propos. La durée limitée du récit (toute une nuit) apporte une certaine urgence dans l’action, urgence appuyée par l’usage de drones de manière réjouissante (à l’image de l’apparition du titre, peut-être l’une des plus significatives dans le domaine). On peut rajouter à cela le traitement de Bruxelles, cinématographique à souhait dans son traitement visuel.

Michiel Blanchart se révèle alors en totale maîtrise visuelle, ce qui ne surprend pas quand on a vu T’es morte, Hélène. Le côté grainé de l’image sied aux intentions du long-métrage, tout en conférant une esthétique nocturne prenante. Cette aisance se retrouve également dans les séquences orientées action, que ce soit un affrontement brutal dans un appartement ou dans les courses-poursuites en centre-ville. La sécheresse de certains moments se couple à une installation de la spatialité réussie, notamment dans un bordel. On se demande alors ce que le réalisateur pourra faire avec un plus gros budget encore vu la teneur visuelle déjà renversante de certaines séquences.

Copyright 2024 - Mika Cotellon - DAYLIGHT INVEST – FORMOSA PRODUCTIONS – QUAD FAM – GAUMONT – FRANCE 3 CINEMA - A PRIVATE VIEW – RTL BELGIUM – VOO

Le passage du format court au long-métrage de Michiel Blanchart s’avère dès lors totalement réussi. La nuit se traîne constitue un premier film énergique, dynamique, drôle et particulièrement bien mené dans son action, son utilisation de Bruxelles et d'un contexte policier lourd d’actualité en fond un titre plus qu’efficace. Voilà un bon actioner bien rôdé parvenant à accomplir ses promesses de bien belle manière. De quoi ajouter un nom de plus à une nouvelle vague de cinéma belge particulièrement riche et diverse.


Liam Debruel