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[CRITIQUE] : Sans un Bruit : Jour 1


Réalisateur : Michael Sarnoski
Acteurs : Lupita Nyong'oJoseph QuinnAlex WolffDjimon Hounsou,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Drame, Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min

Synopsis :
Découvrez comment notre monde est devenu silencieux.



Critique :



Un jeu amusant (on s'amuse avec peu... laissez-nous) consiste à comparer entre-eux les innombrables films dépeignant la fin imminente et/où consommée du monde, avec la question cruciale de savoir : pourrait-on y survivre où non ?

Si l'on met volontairement de côté les blockbusters de destruction massive de Roland Emmerich, où la survie est déjà mise à rude épreuve dans une salle obscure, la saga Sans un Bruit initiée par John Krasinski, n'arborait pas la formule la plus turbo-teubée ni la plus glauque du panier (pas de cannibalisme comme dans La Route, pas de Queen Sarah Paulson hystérique comme dans Bird Box), et s'avérait même plutôt efficace pour peu qu'on ne s'arrête pas trop (du tout) sur ses facilités déconcertantes.

Copyright Paramount Pictures Brasil

Avec ses extraterrestres à l'ouïe ultra-sensible attaquant/bouffant de l'humain par la traque du son (et dont on ne saura rien d'autre, parce que tais-toi), obligeant une famille à ne plus péter gaiement au vent sous risque de finir six pieds sous terre, le John dégainait une épouvante sous influence plutôt efficace, même si enrobé dans un drame familial aux relans catholico-conservateur mignon à t'en faire rougir Mel Gibson, conçu non seulement pour les personnes bien préparées, mais aussi et surtout pour ceux qui croient en la résilience de l’humanité, même un clou dans le pied.

Un petit bout d'horreur où une famille survivaliste et inconsciente en pleine expension (un môme de perdu, un bébé de gagné), flanquée dans une ferme rockwellienne qui a fait péter le nombre d'hectares suite à l'extinction de l'humanité, survit grâce à des règles simples : marcher pieds nus, avoir des réflexes de ninjas, parler le langage des signes et accuser les enfants - surtout s'ils sont handicapés - en cas de grosses galères (genre la mort).
Pas de souci de bouffe, de machine à laver ni d'hygiène corporelle : même le sexe reste une option, tant que le silence règne, surtout quand on accouche...
Bref, de la pure dystopie americaine et utopique en somme, au sentimentalisme très appuyé, qui a permis à une Paramount Pictures bien en galère de franchises populaires, de se trouver une nouvelle machine à pognon entre deux déconvenues avec ses Autobots.

Copyright Paramount Pictures

Passé une suite mineure qui jouait encore un peu plus avec la suspension de l'incrédulité de son auditoire, bonjour le prequel, échoué à Michael Sarnoski (l'excellent Pig, qui reprenait le flambeau à un Jeff Nichols qui n'est pas resté longtemps à la tête du projet) et sobrement intitulé Jour 1 (pourquoi s'emmerder ?), où l'on abandonne la famille Abbott pour deux nouveaux personnages pas attachant pour un sou, bloqués en pleine apocalypse, au coeur d'une New-York qui a décidément tout vécu cette année, même les atermoiements de vieux chasseurs de fantômes sur le retour, tout en arthrose mais ayant suffisamment de mobilité dans les doigts pour compter les billets vert.

Sans surprise, le cahier des charges, plus light que l'original, est peu ou prou le même qu'un disaster movie lambda (avec des petites frayeurs conventionnelles à la clé) et l'origine des petites bestioles extraterrestres n'est pas forcément plus développée que par le passé (un comble pour un prequel), symbole parfait d'une nouvelle production prétexte (le " Jour 1 " servait déjà de terreau à l'introduction du second film) qui n'a même plus peur d'affirmer ses incohérences (ses personnages principaux ont toujours un totem d'immunité) ni d'assumer le fait n'avoir plus rien à raconter depuis le climax du second opus (on sait comment les vaincre, ciao), au point d'embrasser l'idée d'un spectacle total, bruyant et criard, à l'opposé de ses bases - malgré son prisme intime.

Copyright Paramount Pictures Brasil

Impossible de s'attacher à ses personnages (malgré l'abattage sincère de sa distribution et d'une Lupita Nyong'o en mode " feel bad Steve Carrell " dans Little Miss Sunshine; pire, le chat est limite bien mieux mis en avant qu'eux), dont les motivations sont ridicules (one word : pizza), ses extraterrestres deviennent soudainement insensibles au bruit et même la mise en scène de Sarnoski, sans énergie et rythmée au Havlane, s'avère tellement impersonnelle et mécanique dans ses effets - puisque calquée sur celle déjà sans ampleur de Krasinski -, que rien ne semble fait pour sortir le spectateur de sa torpeur.

Bref, quand les extraterrestres, comme le film, arrivent en ville, changer de trottoir et n'allez pas en salles.


Jonathan Chevrier


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