[CRITIQUE] : Together
Réalisateur : Michael Shanks
Acteurs : Alison Brie, Dave Franco, Damon Herriman, Jack Kenny,....
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain, Australien.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Tim et Millie sont ensemble depuis des années quand ils décident de tout abandonner pour s’installer à la campagne. Alors que les tensions sont déjà vives, une force surnaturelle transforme leur rêve en cauchemar, menaçant leur relation, leur amour… et jusqu’à leur intégrité physique.
Au cœur d'une été cinématographique 2025 particulièrement riche en sympathiques bandes horrifiques (profitons-en, les prochains mois ne s'annoncent pas aussi glorieux), Together, estampillé premier long-métrage de Michael Shanks (nope, pas le gars de Stargate-SG1), avait tout du petit dessert bien piquant, sorte de comédie dramatico-romantico-noire sauce body horror atmosphérique, vissé sur les vicissitudes d'un couple Alison Brie/Dave Franco, marié dans la vraie vie (ce qui ajoute une couche supplémentaire non-négligeable, de mise en abyme), dont le rapprochement croissant déjouait tout autant les lois de la physique que de la perversité.
Typiquement le genre de petites péloches indés et troubles - adoubée par Sundance pour ne rien gâcher -, théorisant sur les recoins sombre de l'amour et la vie de couple, qui pouvait nous captiver au plus haut point.
Bonne pioche, tant il est à la fois l'une des expériences les plus macabres mais également, paradoxalement, l'une des plus romantiques du moment, Shanks jouant habilement avec l'alchimie métatextuelle comme l'authenticité évidente des rapports entre ses deux vedettes, pour construire une romance étrangement - et le mot est faible - belle et vibrante sur un couple, Tim et Millie (une enseignante et un musicien en difficulté, traumatisé par une tragédie familiale, le second hésitant furieusement à épouser l'autre dans une séquence de demande particulièrement gênante), en proie à des problèmes relationnels causés par une codépendance profondément toxique.
Deux âmes vulnérables à l'union sensiblement en bout de course qui, plutôt que de résoudre leurs soucis par la communication et l'écoute, décident de les fuir en quittant la jungle urbaine pour un environnement plus sain, en espérant qu'un nouveau cadre sera le point de départ d'une seconde vie à deux où ils se lâcheront plus - douce ironie.
Lors d'une randonnée, ils se retrouvent piégés dans une violente tempête et trouvent refuge dans une grotte dont ils ressortiront transformés d'une manière qu'ils ne parviennent pas vraiment à expliquer : ils perdent lentement mais sûrement le contrôle de leurs corps, qui se tendent physiquement et organiquement l'un vers l'autre, dans une attirance/fusion surnaturelle irrésistible et terrifiante...
Porté à bout de bras par une merveilleuse Alison Brie, qui sert de ciment au film (et compense gentiment le jeu plus limité de son époux), Together, même s'il laisse l'impression tenace qu'il aurait pu aller beaucoup plus loin (dans son drame relationnel, à travers les disputes comme les angoisses du couple, mais aussi et surtout dans son horreur, avec les conséquences macabres de cette attirance organique), n'en reste pas moins une étonnante proposition qui n'a jamais peur de bifurquer vers le grotesque le plus complet dans sa parabole plus où moins (surtout) subtile - et un poil criarde -, sur la nature même d'une relation toxique, entre sacrifice de soi pour l'autre, anxiété (et le manque d'estime de soi) et codépendance (ici redéfinit d'une manière totalement inédite et savoureusement dépravée).
Une déconstruction macabre et empathique même si gentiment convenue dans sa manière de célébrer tout autant leur affection sincère, que les ressentiments enfouis qui se sont irrémédiablement développés au fil du temps, dans un mouvement qui le rapproche moins de la viscéralité glaciale d'un film de David Cronenberg, que celle plus (sur)explicative d'un Ari Aster - en moins affûté avec ses quelques raccourcis faciles, notamment dans son final.
Clairement pas le film parfait pour un premier rendez-vous donc, mais une séance tordue et dérangeante comme on les aime.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Alison Brie, Dave Franco, Damon Herriman, Jack Kenny,....
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain, Australien.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Tim et Millie sont ensemble depuis des années quand ils décident de tout abandonner pour s’installer à la campagne. Alors que les tensions sont déjà vives, une force surnaturelle transforme leur rêve en cauchemar, menaçant leur relation, leur amour… et jusqu’à leur intégrité physique.
Au cœur d'une été cinématographique 2025 particulièrement riche en sympathiques bandes horrifiques (profitons-en, les prochains mois ne s'annoncent pas aussi glorieux), Together, estampillé premier long-métrage de Michael Shanks (nope, pas le gars de Stargate-SG1), avait tout du petit dessert bien piquant, sorte de comédie dramatico-romantico-noire sauce body horror atmosphérique, vissé sur les vicissitudes d'un couple Alison Brie/Dave Franco, marié dans la vraie vie (ce qui ajoute une couche supplémentaire non-négligeable, de mise en abyme), dont le rapprochement croissant déjouait tout autant les lois de la physique que de la perversité.
Typiquement le genre de petites péloches indés et troubles - adoubée par Sundance pour ne rien gâcher -, théorisant sur les recoins sombre de l'amour et la vie de couple, qui pouvait nous captiver au plus haut point.
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Copyright NEON / Germain McMicking |
Bonne pioche, tant il est à la fois l'une des expériences les plus macabres mais également, paradoxalement, l'une des plus romantiques du moment, Shanks jouant habilement avec l'alchimie métatextuelle comme l'authenticité évidente des rapports entre ses deux vedettes, pour construire une romance étrangement - et le mot est faible - belle et vibrante sur un couple, Tim et Millie (une enseignante et un musicien en difficulté, traumatisé par une tragédie familiale, le second hésitant furieusement à épouser l'autre dans une séquence de demande particulièrement gênante), en proie à des problèmes relationnels causés par une codépendance profondément toxique.
Deux âmes vulnérables à l'union sensiblement en bout de course qui, plutôt que de résoudre leurs soucis par la communication et l'écoute, décident de les fuir en quittant la jungle urbaine pour un environnement plus sain, en espérant qu'un nouveau cadre sera le point de départ d'une seconde vie à deux où ils se lâcheront plus - douce ironie.
Lors d'une randonnée, ils se retrouvent piégés dans une violente tempête et trouvent refuge dans une grotte dont ils ressortiront transformés d'une manière qu'ils ne parviennent pas vraiment à expliquer : ils perdent lentement mais sûrement le contrôle de leurs corps, qui se tendent physiquement et organiquement l'un vers l'autre, dans une attirance/fusion surnaturelle irrésistible et terrifiante...
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Copyright NEON / Germain McMicking |
Porté à bout de bras par une merveilleuse Alison Brie, qui sert de ciment au film (et compense gentiment le jeu plus limité de son époux), Together, même s'il laisse l'impression tenace qu'il aurait pu aller beaucoup plus loin (dans son drame relationnel, à travers les disputes comme les angoisses du couple, mais aussi et surtout dans son horreur, avec les conséquences macabres de cette attirance organique), n'en reste pas moins une étonnante proposition qui n'a jamais peur de bifurquer vers le grotesque le plus complet dans sa parabole plus où moins (surtout) subtile - et un poil criarde -, sur la nature même d'une relation toxique, entre sacrifice de soi pour l'autre, anxiété (et le manque d'estime de soi) et codépendance (ici redéfinit d'une manière totalement inédite et savoureusement dépravée).
Une déconstruction macabre et empathique même si gentiment convenue dans sa manière de célébrer tout autant leur affection sincère, que les ressentiments enfouis qui se sont irrémédiablement développés au fil du temps, dans un mouvement qui le rapproche moins de la viscéralité glaciale d'un film de David Cronenberg, que celle plus (sur)explicative d'un Ari Aster - en moins affûté avec ses quelques raccourcis faciles, notamment dans son final.
Clairement pas le film parfait pour un premier rendez-vous donc, mais une séance tordue et dérangeante comme on les aime.
Jonathan Chevrier