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[CRITIQUE] : Le Comte de Monte-Cristo


Réalisateurs : Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte
Avec : Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte, Pierfrancesco Favino, …
Distributeur : Pathé
Budget : 42,9M€
Genre : Aventure, Historique
Nationalité : Français
Durée : 2h58min.

Synopsis :
Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.


Critique :



Depuis l’année dernière se joue le Dumas Cinematic Universe, grâce à Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte. Ainsi, Les Trois Mousquetaires, épopée épique et politique avait été adaptée en deux parties, plus ou moins réussies. Mais le box-office ne trompe pas et voit apparaître un nouveau souffle dans le film français à grand spectacle. C’est au tour d’Edmond Dantès, humble et jeune marin, de se voir incarner sous les traits d’un acteur français renommé. Pierre Niney devient Le Comte de Monte-Cristo, pour trois heures de film sous le signe de la vengeance.

Copyright 2024 CHAPTER 2 – PATHE FILMS – M6 FILMS – FARGO FILMS

« I’m Vengeance » disait le Batman de Robert Pattinson. Une phrase qu’Edmond Dantès aurait pu emprunter à la suite du complot orchestré à son encontre. La comparaison a du sens à la vue de la bande-annonce du film. Le souffle héroïque qui s’en dégage est voulu. Et pourquoi pas, après tout. Le Comte de Monte-Cristo a tout du super-héros ou du super-vilain. Son récit suit une trajectoire de transformation et de réactions semblables. On retrouve également une volonté d’expliquer chaque intention du personnage, dans un récit linéaire et surtout très efficace, à l’instar des films super-héroïques contemporains. Et même si on pourrait se plaindre que le film décomplexifie tout le propos du livre, le résultat est sans appel : le plaisir est là.

Les deux points critiqués par le public et la presse, à propos des Trois Mousquetaires, étaient l’image brunâtre et une shaky-cam incessante. Le duo de scénariste a, cette fois, décidé de prendre les commandes de la mise en scène, laissant derrière eux Martin Bourboulon. Un choix judicieux tant l’image, impeccable, et la mise en scène, ronflante mais diablement efficace, se mettent aux services de ce film à grand spectacle. Rien ne dépasse, aucune fausse note, aucun dialogue malencontreux. Pierre Niney et le reste du casting débitent avec aisance leur ligne de dialogue, légèrement compassée, mais qui va de pair avec la volonté des deux réalisateurs de ne pas se laisser aller à la touche d’humour habituelle, la cerise sur le gâteau marvelesque.

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Si on rapproche aisément Le Comte de Monte-Cristo au film de super-héros, on peut aussi le rapprocher d’une production française, la série Lupin, où l’on voit Omar Sy s’approprier l’aura d’Arsène Lupin pour ses méfaits. Car si l’histoire d’Alexandre Dumas s’articule autour de la dissimulation, ce n’est cependant pas la voie choisie par Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte, qui ne pouvaient ou ne voulaient pas soustraire le visage de Pierre Niney à nos regards trop longtemps. La série en quatre épisodes de Josée Dayan prenait un malin plaisir à déguiser Depardieu pour mieux lui faire enlever son faux nez, avec grandiloquence. Le film ne choisit donc pas la duperie, et nous fait les complices du Comte, comme on devine chaque déguisement d’Assane Diop dans Lupin. L’important n’est pas le déguisement mais les desseins du personnage. La relation d’Edmond avec son masque s’apparente plus à celle que vit Bruce Wayne, une part d’ombre pour réclamer justice, bien qu’elle soit ici beaucoup plus personnelle. On devine Edmond derrière le masque (on devine même Pierre Niney derrière Edmond, mais ça, c’est un autre problème), comme on voit apparaître le Comte sur le visage d’Edmond, même sans masque. Une double personnalité qui fait éclore les aspects sinistres du Comte. Une scène, délicieusement gothique, suscite l’horreur chez les personnages qui sentent un piège se refermer sur eux, alors que le Comte s’amuse de leur regard horrifié.

Le Comte de Monte-Cristo nous offre un film à la hauteur des attentes actuelles. Du beau spectacle, peut-être un peu lisse, mais calibré pour plaire au plus grand nombre. Et, on l’avoue sans peine, le plaisir est au rendez-vous.


Laura Enjolvy


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