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[CRITIQUE] : En attendant la nuit

Réalisatrice : Céline Rouzet
Acteurs : Mathias Legoût HammondCéleste Brunnquell, Élodie Bouchez, Jean-Charles Clichet,...
Budget : -
Distributeur : Tandem
Genre : Drame, Fantastique.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h44min

Synopsis :
Philémon est un adolescent pas comme les autres : pour survivre, il a besoin de sang humain. Dans la banlieue pavillonnaire un peu trop tranquille où il emménage avec sa famille, il fait tout pour se fondre dans le décor. Jusqu'au jour où il tombe amoureux de sa voisine Camila et attire l’attention sur eux…




Critique :



Plus encore que n'importe quelle autre figure monstrueuse, le vampire, et par extension son mythe - pas uniquement - cinématographique, est profondément impérissable dans le sens où il est, définitivement, le seul à pouvoir se renouveler, se réinventer, proposer quelque chose de différent que le tout commun, pour le meilleur comme (surtout) pour le pire.

Copyright Tandem

Sensiblement populaire ses derniers mois dans les salles obscures, d'autant qu'elle nous revenu par deux fois avec deux séances originales et hautement recommandables - Le Vourdalak d’Adrien Beau et Vampire humaniste cherche suicidaire consentant d'Ariane Louis-Seize -, elle y est également doublement célébré en ce moment même, avec le sympathique et gore Abigail du tandem Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett,  mais également donc En attendant la nuit, estampillé premier long-métrage de fiction de la wannabe cinéaste Céline Rouzet, un teen movie qui aimerait sincèrement dépasser sa condition, mais qui ne s'en donne jamais totalement les moyens.

Point de déclinaison Twilight-esque pourtant ici, malgré quelques traits (romantiques - avec son triangle amoureux aussi prétexte que prévisible - comme familiaux - et leur méthode plutôt astucieuse pour nourrir leur ado -, sans oublier un cadre très américain) qui laisseraient présager du contraire, mais bien une vision emprunt d'un peu plus de hauteur, sur un vampirisme perçu comme un mal à la fois physique et existentiel dans la veine d'un Martin de feu George A. Romero, confronté à la problématique du conformisme social, où l'adolescence flirte déjà avec la marginalité, sans avoir à être frappé par le sceau d'une soif irrépressible de sang, et d'une bestialité réprimée.

Copyright Tandem

Mais les bonnes intentions ne font pas fondamentalement un bon film - et inversement -, et il est un peu trop vite évident que la vision de Rouzet manque cruellement de mordant dans sa relecture convenue et pas assez complexe du réel, tout autant que dans son exploration des codes du coming of age (ou le fantastique n'est finalement qu'un prétexte plus qu'un leitmotiv), même s'il offre à Elodie Bouchez le rôle formidable d'une mère capable de tout pour nourrir son enfant (comme toute mère, toute espèce confondue).
Une petite occasion manquée donc.


Jonathan Chevrier


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