[CRITIQUE] : Un Jour Fille
Réalisateur : Jean-Claude Monod
Avec : Marie Toscan, Iris Bry, Thomas Scimeca, Thibault de Montalembert,…
Distributeur : KapFilms
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min
Synopsis :
XVIIIe siècle. Anne, grandie fille, doit « changer d’habit » en raison de son attirance pour les femmes. Devenue homme, il se marie, et vit une grande histoire d’amour avec sa nouvelle épouse jusqu’à ce que son passé le rattrape...L’histoire vraie et bouleversante d’Anne Grandjean née intersexe, et de son procès retentissant, qui interroge encore aujourd’hui toutes nos certitudes...
Critique :
Il n'y a rien de plus grisant que de se lancer à la découverte des nouvelles voix qui peuvent irriguer un cinéma, et encore plus un cinéma de sensation prompte à nous offrir des séances mémorables et immersifs, comme nous le démontre la jolie galerie de productions issues d'un septième art hexagonal qui, quoiqu'en diront les mauvaises langues, est particulièrement en verve et prompt à dénicher de nouveaux faiseurs de rêves, ces dernières années.
Nouvelle preuve en date avec le premier long-métrage de Jean-Claude Monod, Un jour fille, mise en images de la véritable histoire d'Anne Grandjean, née hermaphrodite mais contrainte à changer de genre en raison de son attirance pour les femmes, et du scandale retentissant qui a entouré son procès.
Car si elle a pu s'émanciper, changer de nom et devenir homme sous le prénom de Jean-Baptiste, aimer puis épouser une femme dans un équilibre entre affirmation et épanouissement de soi, la réalité de son époque l'aura très vite rattrapée, et elle n'aura jamais la chance de vivre dignement sa vie, puisqu'elle sera dénoncé puis traînée en justice parce qu'elle a " osé " froisser les traditions et les mœurs.
C'est son parcours, à la fois merveilleusement romanesque et profondément tragique - auquel il se permet de légères modifications -, au sein d'un cadre historique des plus absurdes dans ses limites et ses contradictions, ainsi que son portrait joliment complexe, que le cinéaste dresse avec une douceur et une modestie rares, préférant célébrer le doute philosophique et humain, à la rugosité arbitraire de la vérité scientifique et religieuse.
Protéiforme (romance troublée, drame historique et procédural, le récit identitaire, ,...) et faisant admirablement fît d'un budget au ras des pâquerettes, Un jour fille impressionne par sa puissance et sa justesse, emporté par l'impressionnante prestation de Marie Toscan.
Un film important sur un sujet aussi bien actuelle que peu abordé.
Jonathan Chevrier
Avec : Marie Toscan, Iris Bry, Thomas Scimeca, Thibault de Montalembert,…
Distributeur : KapFilms
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min
Synopsis :
XVIIIe siècle. Anne, grandie fille, doit « changer d’habit » en raison de son attirance pour les femmes. Devenue homme, il se marie, et vit une grande histoire d’amour avec sa nouvelle épouse jusqu’à ce que son passé le rattrape...L’histoire vraie et bouleversante d’Anne Grandjean née intersexe, et de son procès retentissant, qui interroge encore aujourd’hui toutes nos certitudes...
Critique :
Préférant célébrer avec justesse et force, le doute philosophique et humain, plutôt que la rugosité arbitraire de la vérité scientifique, sociale et religieuse, #UnJourFille se fait une séance romanesque et nécessaire, emporté par l'impressionnante prestation de Marie Toscan. pic.twitter.com/TBDGOklquQ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 11, 2024
Il n'y a rien de plus grisant que de se lancer à la découverte des nouvelles voix qui peuvent irriguer un cinéma, et encore plus un cinéma de sensation prompte à nous offrir des séances mémorables et immersifs, comme nous le démontre la jolie galerie de productions issues d'un septième art hexagonal qui, quoiqu'en diront les mauvaises langues, est particulièrement en verve et prompt à dénicher de nouveaux faiseurs de rêves, ces dernières années.
Copyright KapFilms |
Nouvelle preuve en date avec le premier long-métrage de Jean-Claude Monod, Un jour fille, mise en images de la véritable histoire d'Anne Grandjean, née hermaphrodite mais contrainte à changer de genre en raison de son attirance pour les femmes, et du scandale retentissant qui a entouré son procès.
Car si elle a pu s'émanciper, changer de nom et devenir homme sous le prénom de Jean-Baptiste, aimer puis épouser une femme dans un équilibre entre affirmation et épanouissement de soi, la réalité de son époque l'aura très vite rattrapée, et elle n'aura jamais la chance de vivre dignement sa vie, puisqu'elle sera dénoncé puis traînée en justice parce qu'elle a " osé " froisser les traditions et les mœurs.
C'est son parcours, à la fois merveilleusement romanesque et profondément tragique - auquel il se permet de légères modifications -, au sein d'un cadre historique des plus absurdes dans ses limites et ses contradictions, ainsi que son portrait joliment complexe, que le cinéaste dresse avec une douceur et une modestie rares, préférant célébrer le doute philosophique et humain, à la rugosité arbitraire de la vérité scientifique et religieuse.
Copyright KapFilms |
Protéiforme (romance troublée, drame historique et procédural, le récit identitaire, ,...) et faisant admirablement fît d'un budget au ras des pâquerettes, Un jour fille impressionne par sa puissance et sa justesse, emporté par l'impressionnante prestation de Marie Toscan.
Un film important sur un sujet aussi bien actuelle que peu abordé.
Jonathan Chevrier