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[CRITIQUE] : Jeunesse, mon amour


Réalisateur : Léo Fontaine
Avec : Manon Bresch, Matthieu Lucci, Dimitri Decaux, Yves-Batek Mendy,
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h10min

Synopsis :
Après plusieurs années, un groupe de jeunes adultes se retrouve. L'époque du lycée est révolue, mais les amis tentent d'en raviver l'esprit et les liens. Lors de cet après-midi hors du temps, où les souvenirs et non-dits refont surface, chacun prend conscience de ce qui a changé.



Critique :



Au-delà des évasions légères de Cédric Klapisch ou des quelques simili-comédies potaches directement inspirées/pompées du côté du cinéma ricain, on ne peut pas réellement dire que le septième art hexagonal c'était montré sensiblement habile dans ses incursions au cœur d'un teen movie (avec des adolescents comme des jeunes adultes), dominé de la tête et des épaules par nos camarades de l'autre côté de la Manche et de l'Atlantique.

Copyright Wayna Pitch

Reste que quelques irréductibles gaulois ont tentés avec brio, de corriger le tir avec des péloches hautement recommandables (on pense instinctivement à Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona, À l'Abordage de Guillaume Brac, le magnifique Falcon Lake de Charlotte Le Bon où même Les Météorites de Romain Laguna).
On peut décemment ajouter à cette petite liste le premier long-métrage sensiblement personnel de Léo Fontaine, Jeunesse, mon amour, évasion aussi douce et épurée que perfectible et sous influences (Rohmer, Dolan, Kasdan,...), vissé sur les retrouvailles tout en confrontations, en mélancolie et en amertume d'une poignée d'amis qui ne serait plus revu depuis une époque du lycée désormais révolue.

En cherchant à renouer des liens que le temps a distendu, cette belle petite galerie de personnalités (taillés un brin à la serpe) va autant se perdre dans la beauté chimérique du souvenir et de la nostalgie, que dans la cruelle réalité du regret, ou les non-dits comme les rivalités refont surface et explosent en plein visage.

Copyright Wayna Pitch

On roule sur du velours donc (même dans son cocktail entre dialogues très/trop écrits, et quelques moments d'improvisation), et rien n'est fait pour que cela pète dans la soie de l'originalité mais qu'importe, Fontaine et sa caméra dynamique tisse une jolie chronique sur l'amitié soumise au poids du temps et de l'âge adulte, constat doux-amer et crédible d'une réalité qui vient briser l'embellissement des souvenirs.
Un premier film douloureux et touchant, qui aurait sans doute mérité un petit peu plus de gras au montage, pour tenir au corps de son auditoire et marquer sa rétine.


Jonathan Chevrier