[CRITIQUE] : Petites Mains
Réalisateur : Nessim Chikhaoui
Acteurs : Corinne Masiero, Lucie Charles-Alfred, Marie-Sohna Condé, Salimata Kamate,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h27min
Synopsis :
Rien n’avait préparé Eva à l’exigence d’un grand hôtel. En intégrant l’équipe des femmes de chambres, elle fait la connaissance de collègues aux fortes personnalités : Safietou, Aissata, Violette et Simone. Entre rires et coups durs, la jeune femme découvre une équipe soudée et solidaire face à l’adversité. Lorsqu’un mouvement social bouscule la vie du palace, chacune de ces « petites mains » se retrouve face à ses choix.
Critique :
Il faut croire que de l'écriture des aléas comico-familiaux des Tuches, à celle des aternoiements d'éducateurs au sein d'établissements spécialisées dans l'accueil temporaire de mineurs en difficulté, il n'y avait qu'un pas.
Ou plutôt qu'une plume, en l'occurrence celle de Nessim Chikhaoui, qui a été capable d'opérer ce grand écart digne de JCVD pour son premier long-métrage, Placés, directement inspiré de sa propre expérience personnelle puisqu'il a lui-même été, pendant dix ans, un éducateur spécialisé auprès d'une jeunesse à qui la vie n'a résolument pas fait de cadeau.
Une jolie fable dynamique, réflexive et humaniste faisant autant la part belle à ses personnages hauts en couleur qu'à un vrai sentiment, honnête et jamais inquisiteur, de réalisme social vibrant, sensiblement dans l'ombre du cinéma pas toujours adroit il est vrai, du tandem Nakache/Toledano.
Deux ans plus tard, le voilà confronté à la dure épreuve du dit film de la confirmation, territoire sinueux pour lequel il s'ajoute une difficulté supplémentaire : la présence de Corinne Masiero en vedette, étincelante quand elle est bien dirigée (mais passablement irritante dans le cas inverse), elle qui semble de plus en plus enfermée dans une réplique constante du rôle qui l'a fait exploser : Capitaine Marleau (ce qui, finalement, n'est pas le cas ici, loin de la même, tant elle compose une prestation d'une sobriété étonnante).
Tout en énergie - involontairement - contradictoire sur le papier malgré une sincérité et une authenticité évidentes, Petites Mains trompe néanmoins en bonne partie le mauvais sort en incarnant une plongée immersive et haute en couleurs dans le quotidien d'une équipe soudée et solidaire de femmes de chambres officiant dans un grand hôtel.
Un petit bout de cinéma socialement pertinent même si assez léger (il s'inspire directement du vrai combat et des mouvements de grèves tout en persévérance, menés par les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles) qui, à défaut d'être une comédie enlevée et expurgé de tout pathos, réserve une belle galerie de personnalités touchantes et plaisantes à suivre, dans cette modeste et digne célébration de ses figures aussi exploitées et invisibles quelles sont essentielles.
Un agréable et humain feel good movie donc, même si un plus grand film (documentaire ?) se cachait dans l'ombre.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Corinne Masiero, Lucie Charles-Alfred, Marie-Sohna Condé, Salimata Kamate,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h27min
Synopsis :
Rien n’avait préparé Eva à l’exigence d’un grand hôtel. En intégrant l’équipe des femmes de chambres, elle fait la connaissance de collègues aux fortes personnalités : Safietou, Aissata, Violette et Simone. Entre rires et coups durs, la jeune femme découvre une équipe soudée et solidaire face à l’adversité. Lorsqu’un mouvement social bouscule la vie du palace, chacune de ces « petites mains » se retrouve face à ses choix.
Critique :
#PetitesMains ou un petit bout de cinéma socialement pertinent et sensiblement feel good qui, à défaut d'incarner une belle et touchante comédie enlevée, se fait une modeste et digne célébration d'une pluie de femmes aussi exploitées et invisibles quelles sont essentielles. pic.twitter.com/WaLm2YPatL
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 3, 2024
Il faut croire que de l'écriture des aléas comico-familiaux des Tuches, à celle des aternoiements d'éducateurs au sein d'établissements spécialisées dans l'accueil temporaire de mineurs en difficulté, il n'y avait qu'un pas.
Ou plutôt qu'une plume, en l'occurrence celle de Nessim Chikhaoui, qui a été capable d'opérer ce grand écart digne de JCVD pour son premier long-métrage, Placés, directement inspiré de sa propre expérience personnelle puisqu'il a lui-même été, pendant dix ans, un éducateur spécialisé auprès d'une jeunesse à qui la vie n'a résolument pas fait de cadeau.
Copyright Michael Crotto - Albertine Productions - Prima Vista Films |
Une jolie fable dynamique, réflexive et humaniste faisant autant la part belle à ses personnages hauts en couleur qu'à un vrai sentiment, honnête et jamais inquisiteur, de réalisme social vibrant, sensiblement dans l'ombre du cinéma pas toujours adroit il est vrai, du tandem Nakache/Toledano.
Deux ans plus tard, le voilà confronté à la dure épreuve du dit film de la confirmation, territoire sinueux pour lequel il s'ajoute une difficulté supplémentaire : la présence de Corinne Masiero en vedette, étincelante quand elle est bien dirigée (mais passablement irritante dans le cas inverse), elle qui semble de plus en plus enfermée dans une réplique constante du rôle qui l'a fait exploser : Capitaine Marleau (ce qui, finalement, n'est pas le cas ici, loin de la même, tant elle compose une prestation d'une sobriété étonnante).
Tout en énergie - involontairement - contradictoire sur le papier malgré une sincérité et une authenticité évidentes, Petites Mains trompe néanmoins en bonne partie le mauvais sort en incarnant une plongée immersive et haute en couleurs dans le quotidien d'une équipe soudée et solidaire de femmes de chambres officiant dans un grand hôtel.
Copyright Michael Crotto - Albertine Productions - Prima Vista Films |
Un petit bout de cinéma socialement pertinent même si assez léger (il s'inspire directement du vrai combat et des mouvements de grèves tout en persévérance, menés par les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles) qui, à défaut d'être une comédie enlevée et expurgé de tout pathos, réserve une belle galerie de personnalités touchantes et plaisantes à suivre, dans cette modeste et digne célébration de ses figures aussi exploitées et invisibles quelles sont essentielles.
Un agréable et humain feel good movie donc, même si un plus grand film (documentaire ?) se cachait dans l'ombre.
Jonathan Chevrier