[CRITIQUE] : L'idée d'être avec toi

Réalisateur : Michael Showalter
Acteurs : Anne Hathaway, Nicholas Galitzine, Ella Rubin, Annie Mumolo,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h55min

Synopsis :
Solène, une mère célibataire de 40 ans, entame une romance inattendue avec Hayes Campbell, 24 ans, le chanteur d'August Moon, le boys band le plus en vogue de la planète. Lorsque Solène doit chaperonner le voyage de sa fille adolescente au festival de musique de Coachella après que son ex se soit désisté à la dernière minute, elle rencontre Hayes par hasard et l'étincelle est instantanée et indéniable. Alors qu'ils entament une romance éclair, le statut de superstar de Hayes ne tarde pas à poser des défis inévitables à leur relation, et Solène découvre bientôt que la vie sous les feux des projecteurs de Hayes pourrait être plus que ce qu'elle avait prévu.

Critique :

Cocktail bancal entre une romance charnelle et sirupeuse avec un doigt de Coup de foudre à Notting Hill, et une simili-fan fiction béate, #TheIdeaOfYou se revendique comme une romcom à l'ancienne, mais ne fonctionne que par (légers) à-coups, malgré une superbe Anne Hathaway. pic.twitter.com/4FhTaQu52O
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 3, 2024

Rarement un titre aura été aussi juste que celui que porte The Idea of You (L'idée d'être avec toi par chez nous) de Michael Showalter, adaptation du roman éponyme de Robinne Lee, car tout n'est qu'idée ici, tout est survolé, manque de corps et d'envie.

Un vrai cocktail malade entre une romance charnelle et sirupeuse avec un doigt de Coup de foudre à Notting Hill (pour le côté célébrité), et une simili-fan fiction béate (sous-genre naissant de la littérature, qui n'a pas encore pleinement glissé vers le grand écran) furieusement inspirée d'Harry Styles, sans que sa figure masculine centrale - Hayes Campbell - ne ressemble réellement à Harry Styles (même si oui, il est britannique, tatoué et membre d'un boys band ultra-populaire dont il est appelé à devenir encore plus imposant).

Un être aux contours flou, une idée de personnage (tout n'est qu'idée on vous dit) qui n'est jamais complet (simplement jeune et belle pop star qui profite des avantages de faire partie d'un phénomène commercial/produit manufacturé pour fonctionner auprès d'un jeune public), et encore moins complété par la relation mouvementée qu'il entretient avec Solène Marchand (une magnifique et vulnérable Anne Hathaway, qui ne fait pas ses quatre décennies, ce qui atténue l'aspect " provocant " de cet amour " transgressif "), la galeriste de Silver Lake âgée de 40 ans qui l'a croisé par hasard à Coachella, alors qu'elle accompagnait sa fille adolescente.

Comme si le film - nous ne jugeront pas d'un roman que nous n'avons pas lu - assume de ne rien être plus que le fantasme d'un fantasme sur pellicule, une aventure (dans tous les sens du terme) aussi futile qu'éphémère, mise en scène avec un manque d'envie et d'ambition abyssale.
Pourtant, il y a quelque chose de séduisant qui se cache derrière cette histoire conventionnelle qui inverse pourtant subtilement les rôles (rares que ce soit une quadragénaire qui tombe amoureuse d'un homme fraîchement dans la vingtaine), derrière ce refus de réellement construire une relation contrariée qui ne résume in fine qu'à quelques échanges plus ou moins vigoureux (à tel point qu'il ne profite jamais vraiment de l'alchimie assez folle entre Hathaway et Nicolas Galitzine, qui aurait très bien pu improviser toute la seconde moitié du film à leur sauce) et de nombreux coups de frein, le symbole même d'une romance de vacances dont on attend avec une impatience non feinte, que la fin de l'été sonne son glas.

Sporadiquement entraînante et touchante, notamment dans son portrait vivant d'une femme/mère divorcée se sentant à nouveau désirable et renouant avec des sentiments/sensations qu'elle pensait perdu (ou comment elle décide que son bonheur ne doit plus être priorisé/conditionné par d'autres ni par ce que l'on attend d'elle, mais uniquement par ses propres désirs), The Idea of You se revendique comme une comédie romantique à l'ancienne, mais ne fonctionne que par (légers) à-coups.

Jonathan Chevrier