[CRITIQUE] : Heroico
Réalisateur : David Zonana
Avec : Santiago Sandoval Carbajal, Monica Del Carmen, Fernando Cuautle, Esteban Caicedo,...
Distributeur : Paname Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Mexicain.
Durée : 1h28min.
Synopsis :
Luis, un jeune homme de 18 ans aux racines indigènes, entre au Collège militaire dans l'espoir de s'assurer un meilleur avenir. Là, il se heurte à un système rigide et violent, conçu pour faire de lui un parfait soldat.
Critique :
Bien que le septième art soit une fantastique ouverture sur le monde, rares sont les films du plus où moins prospère issus du cinéma mexicain, à venir taquiner nos salles obscures - seule le magnifique Eureka de Lisandro Alonso, nous revient en mémoire ces derniers mois.
En ce sens, le second long-métrage écrit et realisé par le wannabe cinéaste David Zonana, Heroico, a tout d'une sacré curiosité d'autant qu'il est loin de laisser insensible et qu'il fait preuve d'une puissance étonnante et inhabituel pour un film dit de la " confirmation " - même issue d'une production sud-américaine/d'Amérique centrale ne prenant pas où peu de gants avec son auditoire.
Sous couvert d'un récit de passage à l'âge adulte dont il épouse la formule familière autant qu'il en offre une approche sensiblement épidermique et frontale (une habitude du moment du côté de la production locale), Zonana s'attaque à une véritable institution locale, l'Heroico Colegio Militar, pour mieux sonder les dynamiques de pouvoir abusive, les divisions de classe et la corruption des institutions qui gangrène sa nation, tout en s'éloignant intelligemment de l’idéalisme chimérique de la guerre.
Le tout vissé sur les atermoiements du jeune Luis et de ses camarades d'infortune, un mome à peine majeur et aux racines indigènes, qui entre au collège militaire dans l'espoir de s'assurer un avenir autant qu'un statut économique suffisamment conséquent pour subvenir aux besoins des siens, mais qui se voit in confronté à une violence sourde, à une soumission constante aux humiliations - physiques comme psychologiques et sexuelles - et au despotisme de leurs aînés supérieurs, mais aussi à celle, motivée, de certains de ses camarades.
Un cycle que les jeunes âmes vont perpétuer au-delà même des murs de l'établissement...
Une déshumanisation par la douleur que le cinéaste ne déjoue jamais par un semblant d'héroïsme ou de mysticisme, rendant d'autant plus forte et anxiogène, sa dénonciation d'une violence pathogène et institutionnalisée, portée par une mise en scène de manière clinique, dont la symétrie des cadres (à l'image de la symétrie même des lieux) accentue le sentiment d'oppression constante.
On pense souvent au pessimiste du Full Metal Jacket de Kubrick, mais c'est avant tout son propre cri d'agonie et d'alerte que lance Heroico, où même l'innocence supposée de l'enfance, est le chaînon d'une mécanique infernale qu'il faut renverser.
Jonathan Chevrier
Avec : Santiago Sandoval Carbajal, Monica Del Carmen, Fernando Cuautle, Esteban Caicedo,...
Distributeur : Paname Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Mexicain.
Durée : 1h28min.
Synopsis :
Luis, un jeune homme de 18 ans aux racines indigènes, entre au Collège militaire dans l'espoir de s'assurer un meilleur avenir. Là, il se heurte à un système rigide et violent, conçu pour faire de lui un parfait soldat.
Critique :
On pense souvent à sa vision au Full Metal Jacket de Kubrick, mais c'est avant tout son propre cri d'agonie et d'alerte que lance #Heroico, dénonciation clinique d'une violence pathogène et institutionnalisée, sous couvert d'un récit de passage à l'âge adulte brutal et anxiogène pic.twitter.com/tVsXyb97Rl
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 22, 2024
Bien que le septième art soit une fantastique ouverture sur le monde, rares sont les films du plus où moins prospère issus du cinéma mexicain, à venir taquiner nos salles obscures - seule le magnifique Eureka de Lisandro Alonso, nous revient en mémoire ces derniers mois.
En ce sens, le second long-métrage écrit et realisé par le wannabe cinéaste David Zonana, Heroico, a tout d'une sacré curiosité d'autant qu'il est loin de laisser insensible et qu'il fait preuve d'une puissance étonnante et inhabituel pour un film dit de la " confirmation " - même issue d'une production sud-américaine/d'Amérique centrale ne prenant pas où peu de gants avec son auditoire.
Copyright Paname Distribution |
Sous couvert d'un récit de passage à l'âge adulte dont il épouse la formule familière autant qu'il en offre une approche sensiblement épidermique et frontale (une habitude du moment du côté de la production locale), Zonana s'attaque à une véritable institution locale, l'Heroico Colegio Militar, pour mieux sonder les dynamiques de pouvoir abusive, les divisions de classe et la corruption des institutions qui gangrène sa nation, tout en s'éloignant intelligemment de l’idéalisme chimérique de la guerre.
Le tout vissé sur les atermoiements du jeune Luis et de ses camarades d'infortune, un mome à peine majeur et aux racines indigènes, qui entre au collège militaire dans l'espoir de s'assurer un avenir autant qu'un statut économique suffisamment conséquent pour subvenir aux besoins des siens, mais qui se voit in confronté à une violence sourde, à une soumission constante aux humiliations - physiques comme psychologiques et sexuelles - et au despotisme de leurs aînés supérieurs, mais aussi à celle, motivée, de certains de ses camarades.
Un cycle que les jeunes âmes vont perpétuer au-delà même des murs de l'établissement...
Copyright Paname Distribution |
Une déshumanisation par la douleur que le cinéaste ne déjoue jamais par un semblant d'héroïsme ou de mysticisme, rendant d'autant plus forte et anxiogène, sa dénonciation d'une violence pathogène et institutionnalisée, portée par une mise en scène de manière clinique, dont la symétrie des cadres (à l'image de la symétrie même des lieux) accentue le sentiment d'oppression constante.
On pense souvent au pessimiste du Full Metal Jacket de Kubrick, mais c'est avant tout son propre cri d'agonie et d'alerte que lance Heroico, où même l'innocence supposée de l'enfance, est le chaînon d'une mécanique infernale qu'il faut renverser.
Jonathan Chevrier