[CRITIQUE] : Un p'tit truc en plus
Réalisateur : Artus
Avec : Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, Marc Riso,…
Budget : -
Distributeur : Pan Distribution
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais.
Critique :
Si l'adage veut que l'enfer soit pavé de bonnes intentions, il n'est pas totalement naïf de penser que bon nombres de cinéastes pensent à l'origine bien faire lorsqu'ils abordent des sujets dont ils n'ont pas toujours la maîtrise où même, pour certains, le minimum requis de connaissance pour ne pas totalement foirer comme dit plus haut, les intentions de départ.
En ce sens, difficile de ne pas craindre le pire à l'idée de voir une comédie populaire française suivre les pas furieusement maladroit du tandem Olivier Nakache/Éric Toledano, en abordant le sujet du handicap - ici mental - avec les gros sabots qu'on lui connait si bien.
Certes, c'est un préjugé facile qui vient en fustiger de potentielles autres issus d'un film même pas encore vu, et c'est, en partie, ce qui facilite paradoxalement à ré-enclencher tous les 36 du mois (comprendre plutôt chaque semaine de sorties), le CD rayé du supposé manque de qualité de la production hexagonale, une stupidité sans nom relayé par des " spectateurs " qui le sont si ce n'est tout autant, au minimum très mal informés (volontairement où non).
Contre toute attente, et bien qu'il soit marqué par le sceau écrasant du premier long-métrage, Un p'tit truc en plus, même s'il ne vient pas mettre une balayette à toutes nos craintes, s'avère in fine bien loin de la catastrophe redouté et ce, sans pour autant totalement s'extirper du statut de péloche funambule au fessier coincé entre bien trop de fauteuils, pour ne pas gentiment se ramasser un minimum la poire - mais avec une certaine grâce quand-même.
Partant d'un pitch méchamment casse-gueule (un tandem de braqueurs père et fils, pour échapper à la police, trouve refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, le plus jeune se faisant passer pour un pensionnaire et l'autre son éducateur spécialisé), le premier long-métrage d'Artus, qui brigue également ici les casquettes de rôle titre et de co-scénariste, roule plutôt bien sa bosse entre un humour complice et une sincérité jamais feinte (que ce soit dans sa volonté de rire de tout, comme de parler avec honnêteté des personnes avec un " p'tit truc en plus "), un cocktail venant plus ou moins savamment tromper les nombreux poncifs ronflant qu'il enchaîne avec gourmandise (comme le duo Nakache et Toledano post-Nos jours heureux, en moins moralisateur cela dit).
Tout n'est pas parfait donc, on flirte plus d'une fois avec le mauvais goût (ce qui est l'apanage même, du pendant humoriste d'un Artus qui ne s'est jamais refusé aucun sujet sur scène, même les plus osés) et la mise en scène, furieusement fonctionnelle, ne vient jamais donner une facture autre au film, que celle d'un téléfilm de luxe made in France Télévision.
Mais, heureusement, c'est par sa direction d'acteurs, délicate, mais surtout son écriture, légère mais plus fine qu'elle n'en a l'air, notamment dans le soin apporté à ses personnages et à la propension de rire avec eux et non d'eux, que Un p'tit truc en plus fait gentiment mouche.
Au lieu de bêtement séparer sur l'autel sacrificiel d'un humour potache souvent peu fédérateur, le film joue la carte de la bienveillance piquante et tendre tout en tentant, certes naïvement, de sensibiliser et de rassembler.
Autant dire donc que c'est déjà (vraiment) pas mal.
Jonathan Chevrier
Avec : Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, Marc Riso,…
Budget : -
Distributeur : Pan Distribution
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais.
Critique :
Au lieu de bêtement diviser sur l'autel sacrificiel d'un humour potache souvent peu fédérateur, #UnPtitTrucEnPlus joue la carte de la légèreté piquante et tendre, traite avec sincérité du handicap tout en tentant, certes naïvement, de sensibiliser et de rassembler. Jolie surprise pic.twitter.com/kRvCcPUJjz
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 30, 2024
Si l'adage veut que l'enfer soit pavé de bonnes intentions, il n'est pas totalement naïf de penser que bon nombres de cinéastes pensent à l'origine bien faire lorsqu'ils abordent des sujets dont ils n'ont pas toujours la maîtrise où même, pour certains, le minimum requis de connaissance pour ne pas totalement foirer comme dit plus haut, les intentions de départ.
En ce sens, difficile de ne pas craindre le pire à l'idée de voir une comédie populaire française suivre les pas furieusement maladroit du tandem Olivier Nakache/Éric Toledano, en abordant le sujet du handicap - ici mental - avec les gros sabots qu'on lui connait si bien.
Copyright 2024 David Koskas |
Certes, c'est un préjugé facile qui vient en fustiger de potentielles autres issus d'un film même pas encore vu, et c'est, en partie, ce qui facilite paradoxalement à ré-enclencher tous les 36 du mois (comprendre plutôt chaque semaine de sorties), le CD rayé du supposé manque de qualité de la production hexagonale, une stupidité sans nom relayé par des " spectateurs " qui le sont si ce n'est tout autant, au minimum très mal informés (volontairement où non).
Contre toute attente, et bien qu'il soit marqué par le sceau écrasant du premier long-métrage, Un p'tit truc en plus, même s'il ne vient pas mettre une balayette à toutes nos craintes, s'avère in fine bien loin de la catastrophe redouté et ce, sans pour autant totalement s'extirper du statut de péloche funambule au fessier coincé entre bien trop de fauteuils, pour ne pas gentiment se ramasser un minimum la poire - mais avec une certaine grâce quand-même.
Partant d'un pitch méchamment casse-gueule (un tandem de braqueurs père et fils, pour échapper à la police, trouve refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, le plus jeune se faisant passer pour un pensionnaire et l'autre son éducateur spécialisé), le premier long-métrage d'Artus, qui brigue également ici les casquettes de rôle titre et de co-scénariste, roule plutôt bien sa bosse entre un humour complice et une sincérité jamais feinte (que ce soit dans sa volonté de rire de tout, comme de parler avec honnêteté des personnes avec un " p'tit truc en plus "), un cocktail venant plus ou moins savamment tromper les nombreux poncifs ronflant qu'il enchaîne avec gourmandise (comme le duo Nakache et Toledano post-Nos jours heureux, en moins moralisateur cela dit).
Copyright 2024 David Koskas |
Tout n'est pas parfait donc, on flirte plus d'une fois avec le mauvais goût (ce qui est l'apanage même, du pendant humoriste d'un Artus qui ne s'est jamais refusé aucun sujet sur scène, même les plus osés) et la mise en scène, furieusement fonctionnelle, ne vient jamais donner une facture autre au film, que celle d'un téléfilm de luxe made in France Télévision.
Mais, heureusement, c'est par sa direction d'acteurs, délicate, mais surtout son écriture, légère mais plus fine qu'elle n'en a l'air, notamment dans le soin apporté à ses personnages et à la propension de rire avec eux et non d'eux, que Un p'tit truc en plus fait gentiment mouche.
Au lieu de bêtement séparer sur l'autel sacrificiel d'un humour potache souvent peu fédérateur, le film joue la carte de la bienveillance piquante et tendre tout en tentant, certes naïvement, de sensibiliser et de rassembler.
Autant dire donc que c'est déjà (vraiment) pas mal.
Jonathan Chevrier