[CRITIQUE] : S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace
Réalisateur : Gil Kenan
Avec : Mckenna Grace, Paul Rudd, Carrie Coon, Finn Wolfhard, Dan Aykroyd, Bill Murray, Ernie Hudson, Patton Oswalt,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.
Synopsis :
La famille Spengler revient là où tout a commencé, l'emblématique caserne de pompiers de New York. Ils vont alors devoir faire équipe avec les membres originels de S.O.S. Fantômes, qui ont mis en place un laboratoire de recherche top secret pour faire passer la chasse aux fantômes à la vitesse supérieure. Lorsque la découverte d'un ancien artefact libère une armée de fantômes qui répand une menace de glace sur la ville, les deux équipes S.O.S. Fantômes doivent unir leurs forces pour protéger leur maison et sauver le monde d'une seconde ère glaciaire.
Critique :
Il n'aura même pas fallu attendre la vision de S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace de Gil Kenan, pour réaliser que la fausse promesse annoncée par l'opus précédent, L'Héritage/Afterlife, allait être trahie au point même que l'on ne sache plus réellement à qui s'adresse la franchise Ghostbusters : la bande annonce suffisait amplement à jouer les oiseaux de mauvais augure.
Il faut dire, le film de Jason Reitman, bien que hanté par le fantôme de son paternel et une nostalgie un peu trop poussée pour son bien (comme Le Réveil de la Force), avait quand-même esquissé l'idée assez claire de relancer la franchise avant tout et surtout pour un public plus jeune, dans une sorte de passage de témoin assez émouvant, même dans ses traits les plus grossiers.
Mais rien de tout cela, étrangement, ne transparaît dans sa suite directe, qui s'accroche avec une telle énergie du désespoir au passé de la franchise, qu'elle à tout d'une anomalie qui vient faire reculer tout concept d'évolution.
Parce que rien ne peut vieillir paisiblement à Hollywood, sans que l'opportunisme le plus crasseux ne vienne piller la moindre tombe ayant un léger potentiel mercantile, La Menace de Glace creuse encore un petit peu plus dangereusement et sans le moindre scrupule, le sillon de la nostalgie mal placée en ramenant toute la tribu Spengler - même le professeur Greg - aux origines de la traque surnaturelle, dans un New-York géré d'une main de fer par le maire/ancien agent de protection de l'environnement Walter Peck (oui, ce pauvre William Atherton est lui aussi de retour), et où tout le monde tripote en toute décontraction du pack de protons et casse du fantôme.
Car oui, après trente années de confinement, les esprits ont enfin droit à sévir une nouvelle fois dans la Grosse Pomme - fallait juste relancer le business.
Pourquoi pas après tout, sauf que ce paradoxe ridicule vient continuellement se percuter à un autre : la présence toujours accrue et incompréhensible du casting original, qui font tellement partie intégrante du gang Spengler qu'ils ont quasiment autant de temps de présence à l'écran, même dans le feu de l'action.
Et c'est là tout le problème même de ce cinquième film (déjà) de la saga, vouloir contenter - en vain - tous les publics, en conservant une distribution maousse costaud ou chacun des anciens personnages ne cherchent même plus à se départir de leurs caricatures, ni même à se distinguer en tant que proto-mentors, de leurs héritiers fonctionnels encore plus taillés à la serpe qu'ils ne le sont - excepté une Mckenna Grace qui fait vraiment ce qu'elle peut pour être la seule lumière au milieu du blizzard ingrat.
D'autant que le scénario de Reitman et Kenan semble inexplicablement plus intéressé par son intrigue labyrinthique et inutilement alambiquée (un ancien Dieu cherche cherche à se venger d'une trahison, pourquoi maintenant, c'était au soin de la fée des intrigues pourries de la préciser... elle a oublié), que par toute idée de fun, malgré le concept de faire entrer New-York dans une seconde ère glaciaire - via une entité tuant de sang froid -, à un niveau qui aurait pu nous rappeler au bon souvenir Jour d'après de Roland Emmerich.
En dehors de quelques morceaux de chasses et d'un final amorphe en activité fantomatique (et les 15 minutes de présence syndicale du vilain majeur), tout ici n'est qu'une accumulation de dialogues barbants d'expositions/explications que ne vient jamais booster un humour aux punchlines réchauffées comme ce n'est pas permis (un comble pour une " Menace de Glace "... même pas pardon).
Fruit d'une écriture paresseuse et désintéressée (même quand elle aborde en surface, les contours du teen movie un brin existentiel), qui épouse elle-même une mise en scène conventionnelle, sans ambition ni ampleur, S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace où la représentation cruellement factuelle d'une franchise lessivée qui, même si elle ne vieillit pas très bien, arrivait jadis à être amusante et pleine de vie, mais également à faire de la Grosse Pomme un vrai personnage à part entière.
Une franchise qui avait décemment plus à offrir, mais qui semble désormais réduite à n'être rien de plus qu'un lourd défilé de séquences creuses et familières, légèrement remanufacturées pour faire illusion.
Reste une bande originale enlevée de Dario Marianelli (qui elle, sait gérer son héritage et l'ombre imposante des sonorités passées), une poignée de belles séquences et une nostalgie qui colle aux pop-corn, c'est maigre donc, rachitique même.
Jonathan Chevrier
Avec : Mckenna Grace, Paul Rudd, Carrie Coon, Finn Wolfhard, Dan Aykroyd, Bill Murray, Ernie Hudson, Patton Oswalt,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.
Synopsis :
La famille Spengler revient là où tout a commencé, l'emblématique caserne de pompiers de New York. Ils vont alors devoir faire équipe avec les membres originels de S.O.S. Fantômes, qui ont mis en place un laboratoire de recherche top secret pour faire passer la chasse aux fantômes à la vitesse supérieure. Lorsque la découverte d'un ancien artefact libère une armée de fantômes qui répand une menace de glace sur la ville, les deux équipes S.O.S. Fantômes doivent unir leurs forces pour protéger leur maison et sauver le monde d'une seconde ère glaciaire.
Critique :
Fruit d'une écriture désintéressée et d'une mise en scène sans ambition ni ampleur, #SOSFantômesLaMenaceDeGlace où la représentation cruelle d'une saga lessivée, réduite à n'être qu'un lourd défilé de séquences creuses et familières, légèrement remanufacturées pour faire illusion pic.twitter.com/RfXTMobMKw
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 1, 2024
Il n'aura même pas fallu attendre la vision de S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace de Gil Kenan, pour réaliser que la fausse promesse annoncée par l'opus précédent, L'Héritage/Afterlife, allait être trahie au point même que l'on ne sache plus réellement à qui s'adresse la franchise Ghostbusters : la bande annonce suffisait amplement à jouer les oiseaux de mauvais augure.
Il faut dire, le film de Jason Reitman, bien que hanté par le fantôme de son paternel et une nostalgie un peu trop poussée pour son bien (comme Le Réveil de la Force), avait quand-même esquissé l'idée assez claire de relancer la franchise avant tout et surtout pour un public plus jeune, dans une sorte de passage de témoin assez émouvant, même dans ses traits les plus grossiers.
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Mais rien de tout cela, étrangement, ne transparaît dans sa suite directe, qui s'accroche avec une telle énergie du désespoir au passé de la franchise, qu'elle à tout d'une anomalie qui vient faire reculer tout concept d'évolution.
Parce que rien ne peut vieillir paisiblement à Hollywood, sans que l'opportunisme le plus crasseux ne vienne piller la moindre tombe ayant un léger potentiel mercantile, La Menace de Glace creuse encore un petit peu plus dangereusement et sans le moindre scrupule, le sillon de la nostalgie mal placée en ramenant toute la tribu Spengler - même le professeur Greg - aux origines de la traque surnaturelle, dans un New-York géré d'une main de fer par le maire/ancien agent de protection de l'environnement Walter Peck (oui, ce pauvre William Atherton est lui aussi de retour), et où tout le monde tripote en toute décontraction du pack de protons et casse du fantôme.
Car oui, après trente années de confinement, les esprits ont enfin droit à sévir une nouvelle fois dans la Grosse Pomme - fallait juste relancer le business.
Pourquoi pas après tout, sauf que ce paradoxe ridicule vient continuellement se percuter à un autre : la présence toujours accrue et incompréhensible du casting original, qui font tellement partie intégrante du gang Spengler qu'ils ont quasiment autant de temps de présence à l'écran, même dans le feu de l'action.
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Et c'est là tout le problème même de ce cinquième film (déjà) de la saga, vouloir contenter - en vain - tous les publics, en conservant une distribution maousse costaud ou chacun des anciens personnages ne cherchent même plus à se départir de leurs caricatures, ni même à se distinguer en tant que proto-mentors, de leurs héritiers fonctionnels encore plus taillés à la serpe qu'ils ne le sont - excepté une Mckenna Grace qui fait vraiment ce qu'elle peut pour être la seule lumière au milieu du blizzard ingrat.
D'autant que le scénario de Reitman et Kenan semble inexplicablement plus intéressé par son intrigue labyrinthique et inutilement alambiquée (un ancien Dieu cherche cherche à se venger d'une trahison, pourquoi maintenant, c'était au soin de la fée des intrigues pourries de la préciser... elle a oublié), que par toute idée de fun, malgré le concept de faire entrer New-York dans une seconde ère glaciaire - via une entité tuant de sang froid -, à un niveau qui aurait pu nous rappeler au bon souvenir Jour d'après de Roland Emmerich.
En dehors de quelques morceaux de chasses et d'un final amorphe en activité fantomatique (et les 15 minutes de présence syndicale du vilain majeur), tout ici n'est qu'une accumulation de dialogues barbants d'expositions/explications que ne vient jamais booster un humour aux punchlines réchauffées comme ce n'est pas permis (un comble pour une " Menace de Glace "... même pas pardon).
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Fruit d'une écriture paresseuse et désintéressée (même quand elle aborde en surface, les contours du teen movie un brin existentiel), qui épouse elle-même une mise en scène conventionnelle, sans ambition ni ampleur, S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace où la représentation cruellement factuelle d'une franchise lessivée qui, même si elle ne vieillit pas très bien, arrivait jadis à être amusante et pleine de vie, mais également à faire de la Grosse Pomme un vrai personnage à part entière.
Une franchise qui avait décemment plus à offrir, mais qui semble désormais réduite à n'être rien de plus qu'un lourd défilé de séquences creuses et familières, légèrement remanufacturées pour faire illusion.
Reste une bande originale enlevée de Dario Marianelli (qui elle, sait gérer son héritage et l'ombre imposante des sonorités passées), une poignée de belles séquences et une nostalgie qui colle aux pop-corn, c'est maigre donc, rachitique même.
Jonathan Chevrier