[FESTIVAL] : Retour sur la 16ème édition du festival Millenium
Le festival international du film documentaire Millenium 2024 - du 15 au 22 mars.
Spécialisé dans le cinéma documentaire, le festival bruxellois Millenium a clôturé sa seizième édition il y a quelques jours, l’occasion de revenir sur plusieurs films de sa sélection.
Si l’ouverture de cette édition 2024 du festival Millenium a fait parler d’elle avec la présence du réalisateur américain Oliver Stone, elle a également permis de mettre en avant un documentaire à priori modeste d’apparence mais pourtant passionnant dans son approche de fond.
Spécialisé dans le cinéma documentaire, le festival bruxellois Millenium a clôturé sa seizième édition il y a quelques jours, l’occasion de revenir sur plusieurs films de sa sélection.
Si l’ouverture de cette édition 2024 du festival Millenium a fait parler d’elle avec la présence du réalisateur américain Oliver Stone, elle a également permis de mettre en avant un documentaire à priori modeste d’apparence mais pourtant passionnant dans son approche de fond.
The art of losing, récompensé justement du prix spécial du jury, suit le guitariste chilien Andrès Godoy, victime durant son adolescence d’un accident qui lui coûta un bras. Loin de tomber dans le pathos facile, le film de Sebastian Saam trouve son point d’intérêt dans l’équilibre entre le portrait d’artiste et son fond historique ouvertement politique, résonnant avec l’état actuel du pays.
C’est dans cette même direction que se dirige aussi de manière surprenante Le vrai du faux, où Armel Hostiou cherche la personne derrière le compte Facebook usurpant son identité. D’un rapport sur l’identité numérique, on bascule vers un portrait du Congo et des besoins de survie post-colonialiste avec un apport passionnant dans le regard adopté par le réalisateur.
Ce rapport à l’identité virtuelle vire dans une autre angoisse avec Another body, l’histoire d’une étudiante découvrant des vidéos pornographiques avec son visage rajouté par le biais des deepfakes. La terreur de cet outil numérique transpire dans ce film qui constitue autant une investigation sur l’identité du responsable qu’un portrait d’une masculinité qui cherche à asseoir le contrôle sur les femmes par le biais de technologies identitaires. Il en sort une réflexion aussi pertinente qu’effrayante sur la désappropriation du corps par le biais de l’image numérique.
C’est aussi une question d’image qui transparaît dans Dreams about Putin, témoignages de rêves impliquant le président russe. Ici, c’est son omniprésence médiatique qui impose une autre forme de contrôle sur l’inconscient, ce que parvient à aborder le film.
Pour revenir à l’invité d’honneur du festival, Oliver Stone est venu présenter son dernier film, Nuclear Now, défense de l’énergie nucléaire au didactisme qui ne peut que cliver. Si l’on peut s’interroger sur certains points, reste à admettre que la conviction d’action du metteur en scène se conserve à travers ce documentaire clairement militant. Hiding Saddam Hussein trouve une autre veine dans son récit du fermier qui a dissimulé Saddam Hussein durant la chasse à l’homme l’entourant. Halkwat Mustafa alimente le témoignage de recréations du réel et d’images d’archives trouvées avec difficulté pour mieux souligner la proximité de son personnage avec son leader tombé en disgrâce ainsi que la violence d’action américaine, essentiellement dans sa dernière partie.
Enfin, la quête de contrôle alimente d’une certaine façon Touché, suivant la championne d’escrime Nathalie Moellhausen durant une période compliquée de sa vie. Le rapport d’image documentaire resitue alors une quête d’accomplissement que capte assez bien la réalisatrice Martina Moor. De quoi nous conforter sur la bonne sensation de cette édition du festival Millenium et de la multiplicité du cinéma documentaire à l’heure des doutes sur notre propre rapport à l’image.
Merci au festival Millenium pour l’accès aux entretiens et aux films.
Le vrai du faux - Copyright Météore Films |
C’est dans cette même direction que se dirige aussi de manière surprenante Le vrai du faux, où Armel Hostiou cherche la personne derrière le compte Facebook usurpant son identité. D’un rapport sur l’identité numérique, on bascule vers un portrait du Congo et des besoins de survie post-colonialiste avec un apport passionnant dans le regard adopté par le réalisateur.
Ce rapport à l’identité virtuelle vire dans une autre angoisse avec Another body, l’histoire d’une étudiante découvrant des vidéos pornographiques avec son visage rajouté par le biais des deepfakes. La terreur de cet outil numérique transpire dans ce film qui constitue autant une investigation sur l’identité du responsable qu’un portrait d’une masculinité qui cherche à asseoir le contrôle sur les femmes par le biais de technologies identitaires. Il en sort une réflexion aussi pertinente qu’effrayante sur la désappropriation du corps par le biais de l’image numérique.
C’est aussi une question d’image qui transparaît dans Dreams about Putin, témoignages de rêves impliquant le président russe. Ici, c’est son omniprésence médiatique qui impose une autre forme de contrôle sur l’inconscient, ce que parvient à aborder le film.
Nuclear Now - Copyright Abramorama |
Pour revenir à l’invité d’honneur du festival, Oliver Stone est venu présenter son dernier film, Nuclear Now, défense de l’énergie nucléaire au didactisme qui ne peut que cliver. Si l’on peut s’interroger sur certains points, reste à admettre que la conviction d’action du metteur en scène se conserve à travers ce documentaire clairement militant. Hiding Saddam Hussein trouve une autre veine dans son récit du fermier qui a dissimulé Saddam Hussein durant la chasse à l’homme l’entourant. Halkwat Mustafa alimente le témoignage de recréations du réel et d’images d’archives trouvées avec difficulté pour mieux souligner la proximité de son personnage avec son leader tombé en disgrâce ainsi que la violence d’action américaine, essentiellement dans sa dernière partie.
Enfin, la quête de contrôle alimente d’une certaine façon Touché, suivant la championne d’escrime Nathalie Moellhausen durant une période compliquée de sa vie. Le rapport d’image documentaire resitue alors une quête d’accomplissement que capte assez bien la réalisatrice Martina Moor. De quoi nous conforter sur la bonne sensation de cette édition du festival Millenium et de la multiplicité du cinéma documentaire à l’heure des doutes sur notre propre rapport à l’image.
Merci au festival Millenium pour l’accès aux entretiens et aux films.