[CRITIQUE] : Riddle of Fire

Réalisateur : Weston Razooli
Acteurs : Lio Tipton, Charles Halford, Weston Razooli, Danielle Hoetmer,...
Distributeur : ASC Distribution
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min.

Synopsis :
Il était une fois un trio d’enfants cherchant à craquer le code parental de leur nouvelle console et aussi la parfaite recette de la blueberry pie, une secte de braconniers qui ne cessent de se chicaner, une petite fille qui a des dons elfiques… Un premier long métrage dont le budget est aussi lilliputien que sont géantes sa sophistication formelle et sa liberté épique. Comme si, dans une forêt enchantée du Wyoming, Tom Sawyer, le Club des cinq et les Goonies s’étaient donné rendez-vous pour faire un jeu de plateau autour d’un feu de camp.

Critique :

Aventure vaporeuse et enchantée tournant autour d'un MacGuffin totalement improbable (une tarte aux myrtilles!),#RiddleOfFire, qui aurait mérité qu'on lui taille un bon bout de gras au montage, incarne une ode rafraîchissante et exaltante à l'enfance et au pouvoir de l'imaginaire pic.twitter.com/Fko7i42sRG
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 18, 2024

Ce n'est pas les mômes biberonnés aux peloches Amblin qui diront le contraire : les teen movies, et encore plus les films vissés sur deux jeunes protagonistes, manquent au sein d'un genre majoritairement occupé par des figures adolescentes.
Peut-être aussi parce que, époque oblige, il manque de films qui s'attachent eux-mêmes simplement à ce que cela signifie être un enfant, ce champ incroyable des possibles mâtiné de magie et de merveilleux, propice à titiller/développer l'imaginaire face à l'ennui du monde adulte, ne serait-ce le temps d'un jeu, d'une après-midi, d'une simple journée.

Cette joie face à l'innocence et l'insouciance de la jeunesse, c'est tout le moteur vrombissant et vibrant du premier long-métrage aussi enthousiasmant et un poil anarchique que teinté de sépia, du wannabe cinéaste Weston Razooli, Riddle of Fire, plongée au cœur de la journée déglinguée d'une poignée de mômes faussement inoffensifs du Wyoming, qui n'ont que pour seul désir, au-delà de barouder avec leurs motos tout-terrain et de tirer sur tout ce qui bouge avec leur flingue de paintball, est de jouer à leur nouvelle console, chose que leur matriarche leur interdit via une subtile interdiction : un put*** de code parentale.

Le seul moyen d'arriver à leur fin, c'est de ramener à leur mère une boîte d'œufs très spéciale, pour réussir la plus parfaite des tartes aux myrtilles...
Tourné dans un 16mm granuleux qui ne fait que renforcer ses contours nostalgiques, ce premier effort semble tellement arraché aux années 80 qu'il en épouse, inéluctablement, ses principaux travers : une intrigue serpentant à travers une narration aussi décousue (et sans réelle tension dramatique) que peut l'être son rythme, qui implique à son auditoire la nécessité, comme pour un Goonies ou un Home Alone, de pleinement se connecter à ses jeunes personnages et à leur odyssée barrée, sous peine de trouver l'expérience aussi superficielle qu'anecdotique.

Un calvaire pour ceux qui n'y sont pas sensibles donc, mais un bonheur pour les initiés, tant Razooli déjoue avec malice et ironie les codes du conte de fées, à travers une aventure vaporeuse et enchantée tournant autour d'un MacGuffin totalement improbable - une simple tarte aux myrtilles -, Riddle of Fire, qui aurait certes mérité qu'on lui taille un bon bout de gras au montage, se fait néanmoins un teen movie rafraîchissant et exaltant, qui digère suffisamment bien ses références pour ne pas se perdre dans le copie-calque éreintant.
La petite surprise rétro et sucrée du moment.

Jonathan Chevrier