[CRITIQUE] : L'homme aux 1000 visages
Réalisatrice : Sonia Kronlund
Avec : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Il s’appelle Alexandre, Ricardo ou Daniel. Il se dit chirurgien ou ingénieur, argentin ou brésilien. Il vit avec quatre femmes en même temps, adaptant à chacune son récit et même ses traits de caractère. Enquête à la première personne, avec l’aide d’un détective privé, sur un imposteur aux mille vies imaginaires.
Critique :
Dixit Philip Roth, " la réalité dépasse la fiction, mais les mensonges la dépassent bien plus encore ", et il difficile de ne pas donner raison au romancier face à la vision de L'homme aux 1000 visages de la documentariste et auteure française Sonia Kronlund (loin d'être étrangère aux auditeurs de France Culture).
Un second effort cinématographique (après l'excellent Nothingwood, centré sur Salim Shaheen, acteur et réalisateur derrière une bonne centaine de séries Z populaires en Afghanistan) qui met en images après l'avoir gravé sur le papier (le roman éponyme est sorti en janvier dernier, et le documentaire s'en fait un pendant à la fois plus optimiste et radical), l'histoire incroyable mais vrai d'un " arnacoeur " de chair, d'os et de mensonge, un serial seducteur/imposteur professionnel qui a piégé et trompé de nombreuses femmes à travers une immense toile d'araignée manipulatrice faites de multiples identités, de mensonges savamment orchestrés et d'une organisation démesurée, aussi perverse que folle.
Fruit d'une enquête de sept ans, le documentaire - et le roman, plus personnel - plonge au cœur de ses manipulations vertigineuses à travers les témoignages des victimes de celui que l'on surnomme " Ricardo ", de ses femmes trompées mais pourtant charmées, dans un processus tout en bienveillance où la cinéaste se met en scène aux côtés des victimes comme pour mieux partager une tromperie qui l'a, elle aussi (mais pas par le même homme), touchée par le passé, comme pour mieux les déculpabiliser face à un homme qui a su adapter son emprise sur chaque femme, travaillait assidûment sur chaque personnage qu'il créait pour les faire succomber.
Moins auscultation de la méthodologie démente ni de la vérité psychologie de ce que l'on peut aisément définir comme un monstre, qu'une épopée grisante sur la solidarité féminine et une réflexion sur le pouvoir du mensonge (de ceux/celles qui acceptent d'y croire à ceux qui, au contraire, en ont conscience mais ne veulent pas affronter la vérité), L'homme aux 1000 visages se fait un effort à la fois sincère, drôle et glaçant, un film-enquête qui s'échine à conter que même la plus incroyable des histoires fictionnelles, n'est rien face à la réalité.
Jonathan Chevrier
Avec : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Il s’appelle Alexandre, Ricardo ou Daniel. Il se dit chirurgien ou ingénieur, argentin ou brésilien. Il vit avec quatre femmes en même temps, adaptant à chacune son récit et même ses traits de caractère. Enquête à la première personne, avec l’aide d’un détective privé, sur un imposteur aux mille vies imaginaires.
Critique :
Moins auscultation de la méthodologie démente ni de la vérité psychologie d'un monstre manipulateur, qu'une épopée grisante sur la solidarité féminine et une réflexion sur le pouvoir du mensonge, #LHhommeAux1000Visages se fait un film-enquête à la fois sincère, drôle et glaçant. pic.twitter.com/UfPK0S4EmC
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 18, 2024
Dixit Philip Roth, " la réalité dépasse la fiction, mais les mensonges la dépassent bien plus encore ", et il difficile de ne pas donner raison au romancier face à la vision de L'homme aux 1000 visages de la documentariste et auteure française Sonia Kronlund (loin d'être étrangère aux auditeurs de France Culture).
Un second effort cinématographique (après l'excellent Nothingwood, centré sur Salim Shaheen, acteur et réalisateur derrière une bonne centaine de séries Z populaires en Afghanistan) qui met en images après l'avoir gravé sur le papier (le roman éponyme est sorti en janvier dernier, et le documentaire s'en fait un pendant à la fois plus optimiste et radical), l'histoire incroyable mais vrai d'un " arnacoeur " de chair, d'os et de mensonge, un serial seducteur/imposteur professionnel qui a piégé et trompé de nombreuses femmes à travers une immense toile d'araignée manipulatrice faites de multiples identités, de mensonges savamment orchestrés et d'une organisation démesurée, aussi perverse que folle.
Copyright Pyramide Distribution |
Fruit d'une enquête de sept ans, le documentaire - et le roman, plus personnel - plonge au cœur de ses manipulations vertigineuses à travers les témoignages des victimes de celui que l'on surnomme " Ricardo ", de ses femmes trompées mais pourtant charmées, dans un processus tout en bienveillance où la cinéaste se met en scène aux côtés des victimes comme pour mieux partager une tromperie qui l'a, elle aussi (mais pas par le même homme), touchée par le passé, comme pour mieux les déculpabiliser face à un homme qui a su adapter son emprise sur chaque femme, travaillait assidûment sur chaque personnage qu'il créait pour les faire succomber.
Moins auscultation de la méthodologie démente ni de la vérité psychologie de ce que l'on peut aisément définir comme un monstre, qu'une épopée grisante sur la solidarité féminine et une réflexion sur le pouvoir du mensonge (de ceux/celles qui acceptent d'y croire à ceux qui, au contraire, en ont conscience mais ne veulent pas affronter la vérité), L'homme aux 1000 visages se fait un effort à la fois sincère, drôle et glaçant, un film-enquête qui s'échine à conter que même la plus incroyable des histoires fictionnelles, n'est rien face à la réalité.
Jonathan Chevrier