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[CRITIQUE] : Quelques jours pas plus


Réalisatrice : Julie Navarro
Acteurs : Benjamin Biolay, Camille Cottin, Amrullah SafiMakita Samba,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min.

Synopsis :
Arthur Berthier, critique rock relégué aux informations générales après avoir saccagé une chambre d’hôtel, découvre que le journalisme est un sport de combat. Envoyé à l’hôpital par un CRS en couvrant l’évacuation d’un camp de migrants, il tombe sous le charme de Mathilde, la responsable de l’association Solidarité Exilés et accepte, pour quelques jours croit-il, d’héberger Daoud, un jeune Afghan.



Critique :



Difficile de ne pas voir de douloureux points communs entre Une Année Difficile du tandem Olivier Nakache/Éric Toledano (qui avait jusqu'ici, toujours plus ou moins swingué sur le fil de la gênance), et Quelques jours pas plus de Julie Navarro, non pas pour leurs sujets dissemblables (le militantisme écologique et la précarité/misère sociale d'un côté, le drame de la situation des migrants de l'autre), mais bien pour leur déconnexion totale dans la manière de les aborder, par excès de prétention peut-être (sûrement), mais aussi et surtout une propension à s'en servir comme d'une toile de fond autant pour un parcours initiatique cabossé, que pour une romance passablement faisandé.

Et, comme dit plus haut, cette odyssée bancale d'un critique rock égocentrique et désabusé, qui se découvre une humanité - et surtout un love interest, pour ne rien gâcher - aux contacts des plus démunis, en est la parfaite définition.
Bien d'illustrer un système biaisé, moins de ne jamais chercher à le remettre en cause...

Copyright Bac Films

Pas subtil pour un sou et encore moins audacieuse, l'écriture, quand bien même inspirée du roman De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire de Marc Salbert (scénariste du film et compagnon de la réalisatrice, qui ne fait qu'accentuer encore un peu plus l'impression d'un entre-soi persistant), empile avec gourmandise les clichés et la caricature faciles, desservant autant son propos social important (un hommage juste aux associations dédiées à l'aide aux migrants, dont le cynisme de l'accueil en France, est ici plutôt bien retranscrit, même si très en surface) que celui plus familier d'une hypocrisie générale à dénoncer (le fameux bon vivre ensemble, nappage hypocrite et tout en guimauve collé sur le gâteau empoisonné d'une xénophobie qui n'a jamais paru aussi imposante en France), tout en survolant fébrilement le moindre des thèmes abordés - parce que la romance est plus importante que tout.

Certes, s'il est difficile de juger pleinement de la sincérité derrière l'entreprise (qui a le bon ton de ne jamais tomber dans le misérabilisme racoleur), voire même ses bonnes intentions (qui ne font pas un film, nous sommes tous d'accord) et encore moins de l'investissement de ses comédiens (joli duo Cottin/Biolay), ce n'est pas pour autant que la séance s'avère plus concluante ni convaincante.


Jonathan Chevrier