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[CRITIQUE] : La Malédiction : L'Origine



Réalisatrice : Arkasha Stevenson
Acteurs : Nell Tiger FreeBill Nighy, Tawfeek BarhomSônia Braga,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h00min.

Synopsis :
Après avoir été envoyée à Rome pour entrer au service de l'Église, une jeune Américaine se retrouve bientôt confrontée à des forces obscures qui l'amènent à remettre en question sa propre foi et à lever le voile sur une terrifiante conspiration qui entend donner naissance à l’incarnation du Mal.



Critique :



Dans une horreur contemporaine ou tout ou presque a été expérimenté (à croire même que tous les concepts de production y sont nés), rares sont pourtant les prequelles - comme les suites et les remakes, au fond - de franchises populaires à marquer les mémoires, tous ou presque ayant une feroce tendance à trop s'appuyer sur leurs matériaux d'origine, pour concocter leurs tambouilles/calques loin d'être inspirés, quand bien même ils sont amputés d'un élément essentiel : l'effet de surprise.

Ce qui légitime en partie, cette peur de l'inconnu et donc le manque d'audace, cette idée de faire le moins de faux-pas au sein d'un champ de mines où la catastrophe n'est jamais vraiment loin - mais c'est aussi le jeu en même temps, ma pauvre Lucette.

Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Place à La Malédiction : L'Origine donc, préquel méchamment tardif du chef-d'œuvre de Richard Donner (qui avait déjà eu droit à deux suites tièdasses et un remake immonde), dégainé en salles à quelques encablures du Immaculée de Michael Mohan (avec qui la comparaison est inéluctable), et échoué à une Arkasha Stevenson qui opère ici rien de moins que son baptême du feu sur grand écran... et ça ne se voit pas, tant il n'y a aucun doute que les éléments les plus intéressants de ce come-back improbable de la saga, réside dans la mise en scène solide de cette conception/naissance impie du futur antéchrist connu sous le doux petit nom de Damien, et son arrivée au sein de la famille Thorn.

Abordant frontalement une horreur catho-crado et rétro qui n'a décemment pas peur du ridicule (et heureusement), et comblant par sa caméra sûre les moindres recoins paresseux d'une écriture aussi prévisible et mécanique que bâclée (à laquelle elle a pourtant participé de loin, avec Tim Smith et Keith Thomas, le tout basé sur une histoire de Ben Jacoby), elle vient presque donner une légitimité à un projet au demeurant surchargé et absurde, venant revendiquer la paternité d'origines dont le spectateur tout comme la franchise, n'avait nullement besoin.

Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Pire, il n'y a au fond même pas besoin de connaître le film original de Donner (même si c'est un plus pour déceler les nombreux coups de rétroviseur qu'il lui lance, notamment une introduction qui l'inscrit totalement dans sa continuité), pour comprendre l'issue de l'histoire (dont le contexte social et même politique, n'apparaît ici que comme un cadre beaucoup trop chaotique et fané, même si ça tire nerveusement sur les institutions religieuses), ni même prévoir le moindre rebondissement qui va nous y amener - même au-delà des limites de la crédulité.

L'important ici - ou le seul intérêt, c'est selon -, réside donc dans la gratuité de son pendant horrifique, dans sa manière frappante et inhabituelle d'offrir une terreur qui n'a rien d'édulcorée et qui enracine toute son essence dans le regard d'une femme qui glisse d'un quotidien étrange, à un cauchemar à la brutalité merveilleusement primaire.
À la fois intelligente et méchante dans son rythme et sa jolie capacité à jouer avec nos attentes, la vision horrifique de Stevenson (qui emprunte autant au gallo qu'à l'épouvante britannique des 70s),  qui n'a de cesse de faire de la Mort un personnage omniprésent, donne quelques solides frissons et sensations fortes, mais surtout in vrai sentiment de malaise que l'on n'aurait pas cru possible dans un film d'épouvante de studio.

Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Pas de quoi transformer l'eau en vin certes, et encore plus face à l'idée qu'un succès viendrait totalement rebattre les cartes de la franchise d'une manière encore plus improbable, mais suffisant pour faire de ce que l'on jugeait avant d'entrer en salles, comme une séance inutile et obsolète, un vrai moment de cinéma plutôt couillu et généreux, même dans ses grosses carences.
Hallelujah ?


Jonathan Chevrier


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