[CRITIQUE] : Première Affaire
Réalisatrice : Victoria Musiedlak
Avec : Noée Abita, Anders Danielsen Lie, Alexis Neises, François Morel,…
Distributeur : Tandem
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min
Synopsis :
Jeune avocate fraichement diplômée, Nora a l'impression de n'avoir rien vécu lorsqu'elle est propulsée dans sa première affaire pénale. De sa première garde à vue au suivi de l’instruction, Nora découvre la cruauté du monde qui l’entoure, dans sa vie intime comme professionnelle. Emportée par la frénésie de sa nouvelle vie, elle multiplie les erreurs et en vient à questionner ses choix.
Critique :
Exploration intime d'une jeunesse en quête d'émancipation, façon contre-interrogation sur la manière dont les actes conditionnent les personnalités, #PremièreAffaire, pas dénué de quelques maladresses, n'en reste pas moins un solide et captivant thriller juridique à l'ancienne. pic.twitter.com/SDzMGcnQnQ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 23, 2024
C'est la belle histoire d'une jeune comédienne aussi prometteuse que talentueuse qui se fait discrète, trop peut-être quand bien même elle mène, jusqu'ici, une carrière faite de curiosité plus que de facilité, d'horizons éclectiques plus que de détours familiers et redondants.
Noée Abita, c'est un vrai talent fait pour le cinéma, de ceux qui marque la rétine à chaque apparition pour ne plus jamais la quitter, de celle qui prend discrètement de la place par sa présence, peut-être pas forcément charismatique mais vivante, vibrante, au point de se rendre presque indispensable.
D'où la frustration justement, évidente puisque cruciale dans l'équation, de ne pas la voir plus souvent et c'est ce qui est, paradoxalement, l'une de ses plus grandes forces, l'apanage de grandes actrices que l'on oublie pas : la rareté, l'intelligence des choix.
Et gageons qu'elle est totalement consciente de cette aura qui, au fil du temps, se confirme, s'épaissit, se bonifie.
Copyright Tandem Films |
Nouvelle preuve avec sa dernière partition en date, remarquable, au cœur de Première Affaire, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Victoria Musiedlak, thriller judiciaire " à l'ancienne ", notamment dans sa manière de convoquer la sensualité qui avait envahit le genre au cœur des années 90.
Toute l'histoire ou presque est vissée sur le vibrante odyssée d'une avocate en herbe, Nora, fraîchement diplômée de la faculté de droits et employée comme avocate pour des affaires financières, qui s'en va - littéralement - bouleverser son existence en acceptant sa première affaire (tout est dans le titre) pénale, la défense d'un jeune homme maladroit et paumé, accusé de l'assassinat de la meilleure amie de sa sœur.
Une plongée tout en initiation et en mutation, ou la caméra scrute avec attention autant son combat plein d'idéaux pour résister à une réalité professionnelle majoritairement masculine, que sa détermination à s'y imposer et à s'affirmer malgré sa crédulité, quitte à brûle la bougie par les deux bouts - professionnellement comme sentimentalement.
Exploration intime d'une jeunesse en quête d'émancipation et de pouvoir, façon contre-interrogation sur la manière dont les actes conditionnent les personnalités, Première Affaire, pas dénué de quelques maladresses mais intelligemment expurgé de tout pathos, incarne un solide et captivant premier effort.
Jonathan Chevrier