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[CRITIQUE] : Par-delà les montagnes


Réalisateur : Mohamed Ben Attia
Acteurs : Majd MastouraWalid BouchhiouaSamer BisharatHelmi Dridi,...
Distributeur : Kinovista
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Tunisien, Français, Belge, Saoudien, Qatari.
Durée : 1h38min.

Synopsis :
Rafik, un homme d’apparence ordinaire, semblait avoir tout pour lui. Jusqu’à sa condamnation à quatre ans de prison pour un accès de folie que son entourage ne parvient pas à expliquer. À sa sortie, il décide d’enlever son enfant et de l’emmener dans les montagnes pour lui révéler son incroyable secret.



Critique :



Il y a des propositions qui nous apparaissent parfois, d'une manière volontaire ou non, encore plus anarchique que le propos ou l'histoire même (qui peut l'être aussi, l'un n'empêche définitivement pas l'autre) qu'elle cherche à mettre en images, autant dans sa narration que dans son exécution.

Pas dénué d'ambitions, Par-delà les montagnes, estampillé troisième long-métrage du cinéaste tunisien Mohamed Ben Attia, que l'on avait laissé sur deux très belles notes (le drame romantico-social sous fond d'émancipation Hedi, un vent de liberté, mais également Mon cher enfant, poignant mélodrame familial et minimaliste), correspond sensiblement à cette définition, quand bien même il fait écho sur de nombreux points, à ses efforts passés, ou même qu'il arrive tant bien que mal à captiver l'intérêt de son auditoire, par son imprévisibilité.

Copyright Kinovista

Cocktail détonnant mais déconnant entre le drame social réaliste, le thriller psychologique sauce huis clos à la tension manquant un poil de corps, et le road movie sous fond de transmission avec une légère dose de fantastique, le tout nouée autour d'une relation père/fils un poil contrariée; le film suit les atermoiements de Rafik (Majd Mastoura, un habitué du cinéaste), un homme d’apparence ordinaire et qui semblait avoir tout pour lui, jusqu'à ce qu'il pète - littéralement - un plomb, mettant à sac son lieu de travail dans un spasme de rage aussi soudain et violent qu'inexpliqué (même par le film en lui-même).
Un acte qui le verra condamné à quatre ans de prison, qu'il encaissera sans broncher jusqu'à ce qu'a sa sortie, il décide d’enlever son fils, Yassine, avec qui il souhaite coûte que coûte de renouer (un espoir viscéral même s'il semble inapte à assumer son rôle de père, et qu'il a tout autant conscience qu'il est plus chimérique que réaliste), et de l’emmener dans les montagnes pour lui révéler son incroyable secret.

Si le cinéaste a un talent indéniable pour croquer des personnages solides et conséquents - bien ancrés dans la Tunisie contemporaine -, autant que de faire susciter à son auditoire une vraie tendresse à leur égard (même lorsque leurs actes impliquent le contraire), il le laisse nettement moins poindre dans la structure de ce qui peut se voir comme une fable mystico-chaotique et allégorique sur une Tunisie aussi à la dérive que son anti-héros qui ne demande qu'à s'en affranchir.

Copyright Kinovista

Une expérience à part, souvent malaisante, qui ne manque pas d'ambition (juste de moyens) et qui n'a même décemment pas peur de plonger tête la première dans l'inattendu - une imprévisibilité qui est, comme dit plus haut, une force comme sa plus grande faiblesse.
Poétique et elliptique, doux et brutal, captivant et maladroit à la fois, Par-delà les montagnes n'en reste pas moins une vraie proposition qui mérite, même dans ses faiblesses, son pesant de pop-corn.


Jonathan Chevrier


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