[CRITIQUE] : Madame Hofmann
Réalisateur : Sébastien Lifshitz
Avec : -
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h44min
Synopsis :
"Bienvenue dans ma vie", cette phrase, Sylvie Hofmann la répète à longueur de journée ou presque. Sylvie est cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Sa vie, c’est courir. Entre les patients, sa mère, son mari et sa fille, elle consacre ses journées aux autres depuis toujours. Et si elle décidait de penser un peu à elle ? De partir à la retraite ? En a-t-elle le droit, mais surtout en a-t-elle vraiment envie ?
Critique :
Alors oui, c'est tout con hein mais le sujet du nouvel effort du cinéaste Sébastien Lifshitz, c'est comme le Port-Salut : c'est écrit dessus.
Car oui donc, Madame Hofmann a donc pour sujet... Sylvie Hofmann, cadre en pneumologie.
Levé de rideaux, merci et au revoir.
Blague à part, tout y est question d'une magnifique rencontre, de celle d'une femme aussi courageuse qu'empathique qui se bat au quotidien dans le silence, celui d'une profession où l'on dédie sa vie aux autres, sans réserve mais surtout dans un univers manquant cruellement de moyens, symbole d'une institution délaissée, dont les vagues promesses et autres belles paroles, d'un avenir meilleur post-pandémie du Covid-19, se sont évanouies comme tant d'autres, dans l'océan moribond d'une politique gouvernementale médiocre, irresponsable et manipulatrice.
Et son quotidien lui, n'est définitivement pas bâti sur des fausses promesses mais bien sur du concret, sur des convictions solides et une dévotion extraordinaire, presque surhumaine.
Tourné dans l'urgence, entre les deux confinements, la caméra reste tout du long vissée sur cette femme à l'aube d'une retraite qui pointe lentement le bout de son nez, au corps éprouvé par quarante années de carrière mais aussi et surtout harrassé par les vagues successives de la pandémie, qui n'ont fait que pointer durement le manque de moyens, de soutien et d'effectifs face à une charge de travail qui ne faiblit jamais.
Même si elle doit bientôt lâcher les armes et apprendre à vivre un peu pour elle, elle continue vaillamment le combat, avec son charme naturel et sa propension à toujours dégainé le bon mot et l'humour pour motiver une équipe qui, comme elle face à la violence tout comme la beauté de leur quotidien (même intime, elle qui doit négocier avec la rechute du cancer de sa mère, à 85 ans), sacrifie sa propre santé, son propre bien-être physique et émotionnel, tout en remettant continuellement en jeu le peu de temps de répit et de calme qu'ils peuvent avoir, au milieu des tempêtes.
Au-delà de la volonté, évidente, d'incarner un magnifique portrait de femme, Madame Hofmann se fait tout autant un déchirant cri du cœur, une plongée nerveuse et aux émotions vibrantes et savamment à distance (au point que les caméras semblent totalement s'effacer dans la vérité du réel), dans la vérité rude et pleine d'amertume d'un microcosme hospitalier sur les rotules - et pas depuis hier.
Une immersion humble et captivante, dont la simplicité n'a d'égal que son humanité authentique.
Jonathan Chevrier
Avec : -
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h44min
Synopsis :
"Bienvenue dans ma vie", cette phrase, Sylvie Hofmann la répète à longueur de journée ou presque. Sylvie est cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Sa vie, c’est courir. Entre les patients, sa mère, son mari et sa fille, elle consacre ses journées aux autres depuis toujours. Et si elle décidait de penser un peu à elle ? De partir à la retraite ? En a-t-elle le droit, mais surtout en a-t-elle vraiment envie ?
Critique :
Au-delà de la volonté, évidente, d'incarner un magnifique et empathique portrait de femme courage, #MadameHofmann se fait tout autant un déchirant cri du cœur, une plongée nerveuse et vibrante dans la vérité rude et pleine d'amertume d'un microcosme hospitalier sur les rotules. pic.twitter.com/u07isjWgVe
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 10, 2024
Alors oui, c'est tout con hein mais le sujet du nouvel effort du cinéaste Sébastien Lifshitz, c'est comme le Port-Salut : c'est écrit dessus.
Car oui donc, Madame Hofmann a donc pour sujet... Sylvie Hofmann, cadre en pneumologie.
Levé de rideaux, merci et au revoir.
Blague à part, tout y est question d'une magnifique rencontre, de celle d'une femme aussi courageuse qu'empathique qui se bat au quotidien dans le silence, celui d'une profession où l'on dédie sa vie aux autres, sans réserve mais surtout dans un univers manquant cruellement de moyens, symbole d'une institution délaissée, dont les vagues promesses et autres belles paroles, d'un avenir meilleur post-pandémie du Covid-19, se sont évanouies comme tant d'autres, dans l'océan moribond d'une politique gouvernementale médiocre, irresponsable et manipulatrice.
Copyright AGAT FILMS - ARTE France - 2023 |
Et son quotidien lui, n'est définitivement pas bâti sur des fausses promesses mais bien sur du concret, sur des convictions solides et une dévotion extraordinaire, presque surhumaine.
Tourné dans l'urgence, entre les deux confinements, la caméra reste tout du long vissée sur cette femme à l'aube d'une retraite qui pointe lentement le bout de son nez, au corps éprouvé par quarante années de carrière mais aussi et surtout harrassé par les vagues successives de la pandémie, qui n'ont fait que pointer durement le manque de moyens, de soutien et d'effectifs face à une charge de travail qui ne faiblit jamais.
Même si elle doit bientôt lâcher les armes et apprendre à vivre un peu pour elle, elle continue vaillamment le combat, avec son charme naturel et sa propension à toujours dégainé le bon mot et l'humour pour motiver une équipe qui, comme elle face à la violence tout comme la beauté de leur quotidien (même intime, elle qui doit négocier avec la rechute du cancer de sa mère, à 85 ans), sacrifie sa propre santé, son propre bien-être physique et émotionnel, tout en remettant continuellement en jeu le peu de temps de répit et de calme qu'ils peuvent avoir, au milieu des tempêtes.
Copyright AGAT FILMS - ARTE France - 2023 |
Au-delà de la volonté, évidente, d'incarner un magnifique portrait de femme, Madame Hofmann se fait tout autant un déchirant cri du cœur, une plongée nerveuse et aux émotions vibrantes et savamment à distance (au point que les caméras semblent totalement s'effacer dans la vérité du réel), dans la vérité rude et pleine d'amertume d'un microcosme hospitalier sur les rotules - et pas depuis hier.
Une immersion humble et captivante, dont la simplicité n'a d'égal que son humanité authentique.
Jonathan Chevrier