[CRITIQUE] : Hopeless
Réalisateur : Kim Chang-hoon
Acteurs : Hong Xa-bin, Song Joong-ki, Kim Seo-hyung, Park Bo-kyung,...
Distributeur : BAC Films
Budget : -
Genre : Policier, Drame.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 2h04min.
Synopsis :
Pour fuir une vie sans avenir et sans espoir, un jeune homme est entraîné dans une spirale de violence qui le conduira au cœur d’une organisation criminelle menée par un leader charismatique.
Critique :
À la différence d'un cinéma américain qui traite désormais, au-delà des bouteilles lancées à la mer par les vieux briscards du genre, le cinéma d'action avec un dédain rarement poli, le cinéma sud-coréen lui, tout comme ses voisins hongkongais et japonais, continue de célébrer avec des concepts aussi familiers qu'ils sont parfois gentiment corsés.
Des cinémas toujours prompt à dégainer quelques reliques héroïques d'un autre temps, presque perdues, qui titille gentiment notre nostalgie de l'époque bénie (oui) des 80s/90s, et de leurs VHS poncées jusqu'à la moelle.
C'est la limonade annoncée et plutôt bien vendue par Hopeless, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Kim Chang-hoon, petit bout de cinéma logé entre le drame social, le thriller néo-noir et le film de gangsters aux engrenages savamment Scorsesiens, fraîchement adoubé lors de la dernière réunion Cannoise mais aussi lors de la dernière édition de Reims Polar - cuvée 2023, évidemment.
En prenant son temps tout en jouant la carte de l'efficacité à l'extrême, Chang-hoon, qui a l'intelligence (ce que certains spectateurs peu rompus aux bisseries à l'ancienne pourraient, il est vrai, considérer comme un défaut) de ne jamais compliquer plus que de raison les enjeux de sa narration, croque l'histoire à la fois familière et nerveuse du jeune Yeon Gyu, qui en voulant s'extirper de la violence de son beau-père et d'un environnement destructeur, se perd au cœur d’une spirale criminelle dont les engrenages le mènent toujours plus loin dans la violence, là où chaque faveur est empoisonnée, là où chaque dette est impayable.
Une initiation à la dure de la vie pour une jeunesse désespérée et laissée à l’abandon (thème récurrent au sein du cinéma sud-coréen, même si habituellement abordé par un versant plus dramatique), où le jeune homme, désireux de se débarrasser coûte que coûte du carcan du déterminisme social, essuiera une à une les conséquences sauvages de ses choix.
Du velours donc, que ce soit dans les thèmes abordés (une charge à peine masquée contre les ressorts anxiogènes de la société patriarcale sud-coréenne, et sa domination masculine abusive et autoritaire), ou même la propension du cinéaste à aussi bien sur-esthétiser sa violence, qu'à se perdre parfois dans une lenteur contemplative un poil irritante.
Pas exempté de défauts - comme tout premier film qui se respecte - et peut-être un peu trop poseur pour son bien, Hopeless n'en reste pas moins une proposition entraînante, élégante et radicale, promesse - sans doute - de l'émergence d'un nouveau visage à suivre au sein du cinéma burné sud-coréen.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Hong Xa-bin, Song Joong-ki, Kim Seo-hyung, Park Bo-kyung,...
Distributeur : BAC Films
Budget : -
Genre : Policier, Drame.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 2h04min.
Synopsis :
Pour fuir une vie sans avenir et sans espoir, un jeune homme est entraîné dans une spirale de violence qui le conduira au cœur d’une organisation criminelle menée par un leader charismatique.
Critique :
Pas exempté de défauts - comme tout premier film - et peut-être un peu trop poseur pour son bien, #Hopeless n'en reste pas moins une séance entraînante et brutale, logée entre le thriller néo-noir et le drame social sur une jeunesse sud-coréenne désespérée et laissée à l’abandon. pic.twitter.com/FUa2TejTTG
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 17, 2024
À la différence d'un cinéma américain qui traite désormais, au-delà des bouteilles lancées à la mer par les vieux briscards du genre, le cinéma d'action avec un dédain rarement poli, le cinéma sud-coréen lui, tout comme ses voisins hongkongais et japonais, continue de célébrer avec des concepts aussi familiers qu'ils sont parfois gentiment corsés.
Des cinémas toujours prompt à dégainer quelques reliques héroïques d'un autre temps, presque perdues, qui titille gentiment notre nostalgie de l'époque bénie (oui) des 80s/90s, et de leurs VHS poncées jusqu'à la moelle.
Copyright Plus M Entertainment |
C'est la limonade annoncée et plutôt bien vendue par Hopeless, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Kim Chang-hoon, petit bout de cinéma logé entre le drame social, le thriller néo-noir et le film de gangsters aux engrenages savamment Scorsesiens, fraîchement adoubé lors de la dernière réunion Cannoise mais aussi lors de la dernière édition de Reims Polar - cuvée 2023, évidemment.
En prenant son temps tout en jouant la carte de l'efficacité à l'extrême, Chang-hoon, qui a l'intelligence (ce que certains spectateurs peu rompus aux bisseries à l'ancienne pourraient, il est vrai, considérer comme un défaut) de ne jamais compliquer plus que de raison les enjeux de sa narration, croque l'histoire à la fois familière et nerveuse du jeune Yeon Gyu, qui en voulant s'extirper de la violence de son beau-père et d'un environnement destructeur, se perd au cœur d’une spirale criminelle dont les engrenages le mènent toujours plus loin dans la violence, là où chaque faveur est empoisonnée, là où chaque dette est impayable.
Une initiation à la dure de la vie pour une jeunesse désespérée et laissée à l’abandon (thème récurrent au sein du cinéma sud-coréen, même si habituellement abordé par un versant plus dramatique), où le jeune homme, désireux de se débarrasser coûte que coûte du carcan du déterminisme social, essuiera une à une les conséquences sauvages de ses choix.
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Du velours donc, que ce soit dans les thèmes abordés (une charge à peine masquée contre les ressorts anxiogènes de la société patriarcale sud-coréenne, et sa domination masculine abusive et autoritaire), ou même la propension du cinéaste à aussi bien sur-esthétiser sa violence, qu'à se perdre parfois dans une lenteur contemplative un poil irritante.
Pas exempté de défauts - comme tout premier film qui se respecte - et peut-être un peu trop poseur pour son bien, Hopeless n'en reste pas moins une proposition entraînante, élégante et radicale, promesse - sans doute - de l'émergence d'un nouveau visage à suivre au sein du cinéma burné sud-coréen.
Jonathan Chevrier