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[CRITIQUE] : Frères


Réalisateur : Olivier Casas
Acteurs : Mathieu Kassovitz, Yvan Attal, Alma Jodorowsky, Victor Escoudé-Oury, Enzo Bonnet,...
Distributeur : Zinc Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
L’histoire vraie de deux petits garçons de 5 et 7 ans qui, abandonnés par leur mère en 1948, s'enfuient dans la forêt. Ils vont y survivre pendant sept années et tisser un lien qui les unira à jamais. Des décennies plus tard, les deux frères quittent tout pour se retrouver. Mais le passé et les secrets les rattrapent, même à l'autre bout du monde.



Critique :



On avait laissé le pendant cinéaste, et acteur pour le coup, d'Yvan Attal sur une sacrée fausse note en janvier dernier : Le Coup de dès, qui faisait suite aux définitivement plus réussis Mon Chien Stupide et Les Choses Humaines (basés sur des œuvres littéraires, ceci explique peut-être - assurément - cela), mise en images plutôt libre d'un texte de feu Éric Assous, première incursion frontale du cinéaste au cœur du thriller, ici proto-paranoïaque et tout en - faux - mystères, dont l'exécution pachydermique (cette voix-off omniprésente...) et définitivement trop premier degré pour son bien, s'en allait annihiler la moindre de ses hypothétiques bonnes intentions.

Une catastrophe à tous les niveaux, alignant avec entrain les rebondissements faisandés et les dialogues risibles à souhait, sans oublier une mise en scène ni sophistiqué et encore moins investi, ainsi qu'une direction d'acteurs proprement à la ramasse, malgré la fraîcheur d'une Alma Jodorowsky trop peu présente à l'écran (et également créditée au casting ici, doux hasard).

Copyright Zinc

Pas de quoi faire frémir son cinéphile donc, à l'idée de le retrouver aux côtés d'un Mathieu Kassovitz définitivement plus heureux devant une caméra que sur les réseaux sociaux (les vrais savent), en vedette du second long-métrage d'Olivier Casas, papa du peu mémorable - pour être poli - Baby Phone.
Mais ce qui avait tout du bingo de la mort sur le papier, s'avère in fine moins douloureux à l'écran, tant Frères se fait un drame intime et fraternel plutôt décent et sensible, vissé sur la belle fictionnalisation d'une histoire vraie (qu'aurait vécu Michel de Robert, qui s'est confié sur plusieurs années au cinéaste).

Soit celle de deux jeunes frères - tout est dans le titre -, Patrice et Michel, qui à la suite d'une tragédie et d'une mécomprehension propre à un regard de la vie à hauteur d'enfants, quitte le pensionnat ou ils ont été recueillis, pour (sur)vivre en autarcie dans la forêt d'une France post-Seconde Guerre mondiale pendant... sept ans.
La narration navigue donc entre ce passé de Robinson Crusoé improvisé, et un présent plus morne ou Patrice, frappé par le cancer, tente de renouer avec cette enfance perdue en quittant un monde urbain dans lequel il ne s'est jamais totalement intégré, pour renouer autant avec une enfance idéalisée qu'avec mère nature, et vivre dans une cabane au fond des bois canadiens.

Copyright Zinc

Tout en ellipses (pas toujours adroites) et en nostalgie, Casas dresse le parcours brisé de ses deux gosses écorchés-vifs avec une dévotion étonnante, rendant touchante et empathique cette relation fusionnelle construite dans l'isolement et les épreuves d'une vie à la fois à la marge et épanouie.
Alors certes, si la voix-off sur-présente et inutile, couplée à quelques dialogues un peu trop sur-écrits pour leur bien, viennent parfois parasiter un édifice pas toujours équilibré, son double duo d'acteurs, Yvan Attal/Mathieu Kassovitz d'un côté, et les plus jeunes (mais impressionnants) Victor Escoudé-Oury/Enzo Bonnet de l'autre, font continuellement en sorte de garder la barque sur le bon rivage.

Pas révolutionnaire pour un sou donc, mais sensiblement divertissant.


Jonathan Chevrier


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