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[CRITIQUE] : Nicky Larson


Réalisateur : Yûichi Satô
Acteurs : Ryohei SuzukiMisato MoritaMasanobu AndoFumino Kimura,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Comédie, Policier
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h42min

Synopsis :
Tireur d'élite et éternel séducteur, le détective privé Nicky Larson fait équipe à contrecœur avec la sœur de son ancien partenaire pour enquêter sur la mort de ce dernier.



Critique :



Contre toute attente, Nicky Larson : Le Parfum de Cupidon de Philippe Lacheau, bien plus réussi que beaucoup voudront l'admettre (en tout cas définitivement plus recommandable que la vraie/fausse adaptation porté par Jackie Chan - mais moins fun que Mr Mumble), avait joliment remis sur le devant de la scène le héros né de la plume de Tsukasa Hōjō, qui n'avait plus réellement été célébré dans l'hexagone depuis les glorieuses heures de feu Le Club Dorothée (le générique de Jean-Paul Césari dans nos veines, à jamais), qui avait cela dit méchamment kitschiser son contenu par la force d'un doublage dément - dans tous les sens du terme.

Copyright Netflix

Peu de temps après, le sympathique (mais un chouïa opportuniste, n'ayons pas peur des termes) Nicky Larson : Private Eyes de Kenji Kodama lui avait même emboîté le pas et avait profité de son second souffle, atterrissant même dans des salles obscures pas forcément habituées à accueillir des OAV de shōnens autres que les aventures - souvent dispensables - de Luffy et Sangoku.
Quelques semaines après le réussi Nicky Larson – City Hunter : Angel Dust, toujours de Kodema, c'est pas le giron du live-action et d'une firme au Toudoum fraîchement auréolé du petit succès de ses adaptations télévisées de One Piece et Avatar, le dernier maître de l’air, que Nicky/Ryo revient avec le sobrement intitulé Nicky Larson, simili-reboot de l'œuvre de Hōjō chapeauté par Yûichi Satô, visant à draguer un nouvel auditoire sans pour autant se mettre à dos les aficionados de la première heure.

Mise en images de la première aventure du célèbre détective/nettoyeur, passé à la moulinette de la relecture personnelle et un brin contemporaine de Tatsuro Mishima (comprendre : une propension à moins se pencher sur les déviances cartoonesques et potaches de son héros, sur lesquels Lacheau s'appuyait férocement), l'intrigue suit la quête de Nicky pour retrouver l'assassin de son coéquipier et ami Tony, en compagnie de la sœur de ce dernier, Laura, alors que la fameuse technologie/drogue Angel Dust, qui permet à tous ceux qui la consomme de développer des pouvoirs surhumains et de ne plus ressentir la douleur, commence gentiment à faire des ravages.

Copyright Netflix

Du velours donc, pour un film qui s'approprie l'essence même de son matériau d'origine, sans pour autant trahir son propre héritage (ni perdre son sincère souci de réalisme), au sein d'une adaptation qui tient étonnamment bien la route, à la fois solide dans son action, jamais effrayé par ses émotions et appliquée dans son interprétation (sans surprise, la bande annonce laissait déjà présager d'un Ryohei Suzuki littéralement on fire en Nicky), quand bien même rien ne dépasse, pas même dans une mise en scène fonctionnelle qui aurait décemment mérité un poil plus de folie.

Et c'est là où, peut-être, le film de Lacheau le surpasse d'une courte tête, quand bien même il est difficile de totalement bouder son plaisir devant ce Nicky Larson cuvée 2024 qui, contre toute attente, fait joliment le café.
En même temps, on ne pouvait pas faire pire que la version de Jing Wong avec Jackie Chan...


Jonathan Chevrier