[CRITIQUE/RESSORTIE] : Dersou Ouzala
Réalisateur : Akira Kurosawa
Avec : Yuri Solomin, Aleksandr Pyatkov, Maksim Munzuk, Svetlana Danilchenko,…
Distributeur : Splendor Films
Budget : 4 000 000 $
Genre : Aventure, Drame.
Nationalité : Japon, Russe.
Durée : 1h55min
Date de sortie : 22 décembre 1976
Date de ressortie : 13 mars 2024
Synopsis :
En 1902, Vladimir Arseniev, officier-topographe, mène une expédition chargée d’explorer la région de l’Oussouri, en Russie orientale. Il y rencontre Dersou Ouzala, un chasseur qui connait parfaitement le territoire. Ensemble, les deux hommes affronteront une nature hostile et finiront par se lier d’amitié.
Critique :
Considéré - à raison - comme le chef-d'œuvre lyrique d'Akira Kurosawa, produit à une heure sombre pour le cinéaste (fortement endetté, il a tenté de se suicider en se tranchant la gorge et les poignets avec un rasoir à plusieurs reprises, quelques années plus tôt), qui c'était tourné la Russie et la firme Mosfilm après le four critique et public de son Dodes’kaden - son premier film en couleurs -; Dersou Ouzala, qui s'offre une sortie toute pimpante en salles ces jours-ci grâce à Splendor Films, tutoie la grandeur par la simplicité, un incroyable film humaniste qui incarne, sans doute, la plus belle histoire d'amitié jamais capturée sur la pellicule.
Basé sur les mémoires autobiographiques éponyme de Vladimir Arseniev (déjà adaptée par le cinéaste arménien Agassi Babaïan en 1961), le film s'attache à conter le lien fort et extraordinaire qui a unit l'officier-topographe et un chasseur nomade sibérien au début du XXe siècle, alors que le premier est missionné par l'armée impériale russe de faire le relevé de terres alors encore inexplorées dans la vallée de l'Oussouri, à la frontière chinoise, et que le second, qui vit du commerce des peaux de zibelines, lui sert de guide.
De leur rencontre, Kurosawa (qui tournera ici son seul film non-japonais) tisse une histoire poignante tout en compassion, en confiance mutuelle et en respect, entre deux hommes profondément dissemblables mais unit par une amitié sincère et inébranlable au coeur d'une nature aussi somptueuse que dangereuse; une vraie expérience de vie cinématographique pure, brute et poétique, embaumée dans la photographie follement mélancolique et pittoresque de Asakazu Nakai.
Film de survivants, sorte de vrai/faux buddy movie avant l'heure au sein de la taïga, récit initiatique touchant et spirituel voire même puissante fable écologique sous fond d'allégorie sur le déséquilibre environnemental provoqué par une intervention humaine frénétique et aveugle, dénuée de toute valeur morale; Dersou Ouzala, Fordien dans l'âme et dans le cœur, est un chef-d'œuvre élégiaque et humaniste qui inspire et renverse.
Le genre de pepite qui pousse l'homme à devenir meilleur, si tenté est que l'on en soit tous un tant soit peu capable.
Jonathan Chevrier
Avec : Yuri Solomin, Aleksandr Pyatkov, Maksim Munzuk, Svetlana Danilchenko,…
Distributeur : Splendor Films
Budget : 4 000 000 $
Genre : Aventure, Drame.
Nationalité : Japon, Russe.
Durée : 1h55min
Date de sortie : 22 décembre 1976
Date de ressortie : 13 mars 2024
Synopsis :
En 1902, Vladimir Arseniev, officier-topographe, mène une expédition chargée d’explorer la région de l’Oussouri, en Russie orientale. Il y rencontre Dersou Ouzala, un chasseur qui connait parfaitement le territoire. Ensemble, les deux hommes affronteront une nature hostile et finiront par se lier d’amitié.
Critique :
Film de survivants, vrai/faux buddy movie avant l'heure au cœur de la taïga, de récit initiatique touchant et spirituel voire même de puissante fable écologique, #DersouOuzala, Fordien dans l'âme, est un chef-d'œuvre élégiaque et humaniste qui inspire autant qu'il renverse. pic.twitter.com/fUzje9o0I3
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 16, 2024
Considéré - à raison - comme le chef-d'œuvre lyrique d'Akira Kurosawa, produit à une heure sombre pour le cinéaste (fortement endetté, il a tenté de se suicider en se tranchant la gorge et les poignets avec un rasoir à plusieurs reprises, quelques années plus tôt), qui c'était tourné la Russie et la firme Mosfilm après le four critique et public de son Dodes’kaden - son premier film en couleurs -; Dersou Ouzala, qui s'offre une sortie toute pimpante en salles ces jours-ci grâce à Splendor Films, tutoie la grandeur par la simplicité, un incroyable film humaniste qui incarne, sans doute, la plus belle histoire d'amitié jamais capturée sur la pellicule.
EVERETT/AURIMAGES |
Basé sur les mémoires autobiographiques éponyme de Vladimir Arseniev (déjà adaptée par le cinéaste arménien Agassi Babaïan en 1961), le film s'attache à conter le lien fort et extraordinaire qui a unit l'officier-topographe et un chasseur nomade sibérien au début du XXe siècle, alors que le premier est missionné par l'armée impériale russe de faire le relevé de terres alors encore inexplorées dans la vallée de l'Oussouri, à la frontière chinoise, et que le second, qui vit du commerce des peaux de zibelines, lui sert de guide.
De leur rencontre, Kurosawa (qui tournera ici son seul film non-japonais) tisse une histoire poignante tout en compassion, en confiance mutuelle et en respect, entre deux hommes profondément dissemblables mais unit par une amitié sincère et inébranlable au coeur d'une nature aussi somptueuse que dangereuse; une vraie expérience de vie cinématographique pure, brute et poétique, embaumée dans la photographie follement mélancolique et pittoresque de Asakazu Nakai.
SPLENDOR FILMS |
Film de survivants, sorte de vrai/faux buddy movie avant l'heure au sein de la taïga, récit initiatique touchant et spirituel voire même puissante fable écologique sous fond d'allégorie sur le déséquilibre environnemental provoqué par une intervention humaine frénétique et aveugle, dénuée de toute valeur morale; Dersou Ouzala, Fordien dans l'âme et dans le cœur, est un chef-d'œuvre élégiaque et humaniste qui inspire et renverse.
Le genre de pepite qui pousse l'homme à devenir meilleur, si tenté est que l'on en soit tous un tant soit peu capable.
Jonathan Chevrier