[CRITIQUE] : Veneciafrenia
Réalisateur : Álex de la Iglesia
Avec : Ingrid García-Jonsson, Silvia Alonso, Goize Blanco, Nicolás Illoro,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h20min.
Synopsis :
Un groupe de touristes espagnols visitent la belle ville de Venise. Ils ne savent pas encore que leur survie est en jeu. En effet, les vénitiens, las des touristes, s'en prennent aux vacanciers...
Critique :
On ne reviendra jamais assez autant sur la maestria détonnante que sur le manque cruel de reconnaissance (au-delà des sphères de cinéphiles un minimum avertis), du formidablement singulier cinéma du cinéaste espagnol Àlex de la Iglesia, fou génial dont l'histoire d'amour avec les salles obscures hexagonales, c'est souvent avérée plus compliquée qu'autre chose - et le mot est faible.
Nouvelle preuve en date avec Veneciafrenia, dégainé avec un dédain irritant par Prime Vidéo sur son catalogue (aucune promotion, on a l'habitude), trip aussi acide que fourre-tout co-écrit avec l'un de ses collaborateurs fétiches, Jorge Guerricaechevarría, ou le faiseur de rêve basque prend par les cojones et avec irrévérence piquante, le problème du tourisme de masse au coeur d'une lettre d'amour bancale mais sincère au giallo cher à Argento et Bava, le tout catapulté en plein carnaval de Venise.
Les petits plats dans les grands donc (et un vrai fantasme de gosse, faire un giallo en terres italiennes), pour ce qui peut se voir comme un quasi-rip-off du sympathique - mais turbo-teubé - Hostel de Eli Roth (jusqu'à l'aspect furieusement niais de ses personnages, taillés à la serpe), au pitch aussi épuré à l'extrême (des touristes espagnols font les frais du ras le bol face au tourisme, d'une petite bande de vénitiens un chouïa psychopathes), que sa désinvolture est poussée jusqu'à l'exagération la plus totale; Veneciafrenia ne cherche nullement à incarner une expérience cohérente ou un tant soit peu fouillée psychologiquement, tant elle joue tout du long la carte du défouloir jouissif et déglingué, la réponse sanglante à un tourisme sauvage et de masse tellement aveuglé par son caprice d'amusement et de profit de l'instant, qu'il refuse toute convenance voire même toute coexistence avec les populations locales.
Déglinguée et foncièrement ridicule au moins autant qu'elle est furieusement frénétique (parce que totalement conscient que le moindre ralentissement de son intrigue bricolée, lui serait fatal), la cuvée 2024 - enfin, 2022 - d'Álex de la Iglesia n'a évidemment pas la même saveur que ses plus hauts faits (et elle n'en a nullement l'attention), mais elle démontre la propension toujours intact du bonhomme à nouer question sociale et terreur, au cœur d'une proposition ludique même si sa narration compte un nombre astronomique de nids-de-poule.
Un délire en pilote automatique, avec du cœur sanglant mais pas vraiment de profondeur, catapulté dans un sublime et gothique cadre vénitien jamais totalement célébré à sa juste valeur.
Pas mémorable donc, mais pas plus déshonorant que la majorité des propositions d'un catalogue qui lui, est définitivement moins défendable.
Jonathan Chevrier
Avec : Ingrid García-Jonsson, Silvia Alonso, Goize Blanco, Nicolás Illoro,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h20min.
Synopsis :
Un groupe de touristes espagnols visitent la belle ville de Venise. Ils ne savent pas encore que leur survie est en jeu. En effet, les vénitiens, las des touristes, s'en prennent aux vacanciers...
Critique :
#Veneciafrenia ou un délire aussi fourre-tout que furieusement déglingué et taillé à la serpe, ou De la Iglesia, sensiblement en pilote automatique, s'attaque avec irrévérence au problème du tourisme de masse au coeur d'une lettre d'amour à la fois bancale et sincère au giallo. pic.twitter.com/LNMMKEwQQL
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 5, 2024
On ne reviendra jamais assez autant sur la maestria détonnante que sur le manque cruel de reconnaissance (au-delà des sphères de cinéphiles un minimum avertis), du formidablement singulier cinéma du cinéaste espagnol Àlex de la Iglesia, fou génial dont l'histoire d'amour avec les salles obscures hexagonales, c'est souvent avérée plus compliquée qu'autre chose - et le mot est faible.
Copyright Sony Pictures |
Nouvelle preuve en date avec Veneciafrenia, dégainé avec un dédain irritant par Prime Vidéo sur son catalogue (aucune promotion, on a l'habitude), trip aussi acide que fourre-tout co-écrit avec l'un de ses collaborateurs fétiches, Jorge Guerricaechevarría, ou le faiseur de rêve basque prend par les cojones et avec irrévérence piquante, le problème du tourisme de masse au coeur d'une lettre d'amour bancale mais sincère au giallo cher à Argento et Bava, le tout catapulté en plein carnaval de Venise.
Les petits plats dans les grands donc (et un vrai fantasme de gosse, faire un giallo en terres italiennes), pour ce qui peut se voir comme un quasi-rip-off du sympathique - mais turbo-teubé - Hostel de Eli Roth (jusqu'à l'aspect furieusement niais de ses personnages, taillés à la serpe), au pitch aussi épuré à l'extrême (des touristes espagnols font les frais du ras le bol face au tourisme, d'une petite bande de vénitiens un chouïa psychopathes), que sa désinvolture est poussée jusqu'à l'exagération la plus totale; Veneciafrenia ne cherche nullement à incarner une expérience cohérente ou un tant soit peu fouillée psychologiquement, tant elle joue tout du long la carte du défouloir jouissif et déglingué, la réponse sanglante à un tourisme sauvage et de masse tellement aveuglé par son caprice d'amusement et de profit de l'instant, qu'il refuse toute convenance voire même toute coexistence avec les populations locales.
Copyright Sony Pictures |
Déglinguée et foncièrement ridicule au moins autant qu'elle est furieusement frénétique (parce que totalement conscient que le moindre ralentissement de son intrigue bricolée, lui serait fatal), la cuvée 2024 - enfin, 2022 - d'Álex de la Iglesia n'a évidemment pas la même saveur que ses plus hauts faits (et elle n'en a nullement l'attention), mais elle démontre la propension toujours intact du bonhomme à nouer question sociale et terreur, au cœur d'une proposition ludique même si sa narration compte un nombre astronomique de nids-de-poule.
Un délire en pilote automatique, avec du cœur sanglant mais pas vraiment de profondeur, catapulté dans un sublime et gothique cadre vénitien jamais totalement célébré à sa juste valeur.
Pas mémorable donc, mais pas plus déshonorant que la majorité des propositions d'un catalogue qui lui, est définitivement moins défendable.
Jonathan Chevrier