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[CRITIQUE] : Bolero


Réalisatrice : Anne Fontaine
Acteurs : Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Jeanne Balibar, Vincent Perez, Emmanuelle Devos,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Biopic, Musical.
Nationalité : Français.
Durée : 2h00min.

Synopsis :
En 1928, alors que Paris vit au rythme des années folles, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie - les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert… Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son oeuvre universelle, le Bolero.



Critique :


Pas une semaine ne passe sans qu'un biopic ne pointe le bout de son nez dans les salles obscures, l'expression navrante de la déclinaison redondante et abusive d'une formule bien trop établie et éprouvée, symbole éclaté et éclatant d'un manque cruel d'originalité et d'envie au sein d'une production mondiale aussi navrante qu'elle peut être, dans le même temps, assez enthousiasmante - quand elle s'en donne les moyens.

Copyright Pascal Chantier

Censé n'être qu'un énième exercice de glorification/gestion de marques/icônes, articulé entre des numéros musicaux fédérateurs, des performances d'acteurs plus ou moins grimés à la perfection et une intrigue distribuant avec plus ou moins de finesse, des informations biographiques approuvées par la page Wikipedia du sujet; Boléro d'Anne Fontaine, biopic ciblé librement inspiré sur les années de succès du compositeur Maurice Ravel, dépasse les limites imposées par la stricte et classique définition du genre, pour mieux voguer vers une mayonnaise certes pas foncièrement révolutionnaire, mais dont la tournure est sensiblement plus goûteuse qu'à l'accoutumée.

Structuré autour d'une vanité simple, la création difficile du fameux Boléro, commande passée par son amie la danseuse Ida Rubinstein face à laquelle le compositeur est resté longtemps sans inspiration, la narration de Fontaine, qui jongle avec plus ou moins d'adresse entre les temporalités, prend autant son temps pour dresser le portrait de la conception du dit ballet titre, appelé à lui échapper, que de celui d'un homme atypique, effacé et réservé (qui n'a jamais su s'exprimer au mieux que par sa propre musique) dont le génie fut protégé/préservé par les femmes de sa vie.

Copyright Pascal Chantier

Tout n'est évidemment pas parfait, et l'on pourra sans doute tiquer sur sa mécanique un poil trop schématique (et prévisible, jusqu'à un dernier tiers abrupte) voire même sur son rythme pas toujours entraînant (et alourdit par un phrasé trop riche pour son bien), mais difficile de ne pas saluer la tenue emballante de cet édifice charmé et charmant, incarné avec prestance par un Raphaël Personnaz tourmenté, auquel répond une Doria Tillier absolument délicieuse et une Jeanne Balibar joliment fantasque.

Minutieux et didactique, Bolero réussit la où beaucoup de divertissement ce sont cassé la note : rendre captivant une histoire à l'académisme prononcé, mais jamais écrasant.
On n'aurait pas franchement parié dessus en entrant en salles.


Jonathan Chevrier


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