[CRITIQUE] : Smoke Sauna Sisterhood
Réalisatrice : Anna Hints
Acteurs : -
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Estonien, Français, Islandais.
Durée : 1h29min.
Synopsis :
Dans l’intimité des saunas sacrés d’Estonie, tous les rituels de la vie se croisent. Les femmes y racontent ce qu’elles taisent partout ailleurs, et dans la fumée des pierres brûlantes, la condition féminine apparaît, dans toute sa vérité et sa force éternelle.
Critique :
Il y a de quelque chose d'infiniment puissant qui se dégage du documentaire Smoke Sauna Sisterhood, premier long-métrage de Anna Hints (que l'on peut voir, d'une certaine manière, comme une réponse féminine au documentaire finlandais Steam of life de Joonas Berghäll et Mika Hotakainen), qui nous catapulte au plus près d'une culture/tradition scandinave séculaire : la culture des saunas à fumée, espace mystique, intemporel et tout en communion, ou la fumée blanche qui émane des pierres savamment frottées se fait un appel à la confession pour une galerie de femmes qui viennent s'y purifier, physiquement comme métaphoriquement.
Dans le sud-est de l'Estonie, au coeur des tréfonds d'une nature enneigée et paisible mais en réalité presque aussi sombre que la société qui l'entoure, des femmes se réunissent, ouvrent leurs âmes et parlent de leur quotidien, de leur expérience, de sujets variés mais tous sensiblement liés à la condition féminine dans une société estonienne furieusement traditionnelle et oppressante.
Un lieu essentiel, pour se confesser comme se purifier (le corps, l'âme dans ce qui peut s'apparenter à une expérience quasi-chamanique, un rituel libre et autonome) et même se libérer des impositions/injonctions de la société, ou la nudité renforce l'esprit de confidences, de libération de ce qui nous pèse.
Le sauna, ou les corps se perdent dans l'obscurité (et permet l'anonymat à certaines de ses intervenantes), se fait alors un lieu de refuge sororal sûr et bienveillant ou les questions d'identités de genre, de regard féminin, de représentation risible de la virilité, de rencontres sentimentales, d'agressions - verbales comme physiques - ou même de viol, sont partagées et abordées sans tabous, sans le moindre jugement.
Ou quand autonomisation rime naturellement avec résistance au patriarcat écrasant.
Dans la chaleur des saunas (embaumée par la photographie onirique de Ants Tammik), Anna Hints nous guide à travers l'obscurité et élimine les barrières de la fiction en signant un formidable documentaire à l'intensité et à la sensibilité désarmantes, un bouillant et tout en compréhension portrait de femmes, à la fois différentes et identiques, magnifiques et solidaires.
Jonathan Chevrier
Acteurs : -
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Estonien, Français, Islandais.
Durée : 1h29min.
Synopsis :
Dans l’intimité des saunas sacrés d’Estonie, tous les rituels de la vie se croisent. Les femmes y racontent ce qu’elles taisent partout ailleurs, et dans la fumée des pierres brûlantes, la condition féminine apparaît, dans toute sa vérité et sa force éternelle.
Critique :
Dans la chaleur des saunas, Anna Hints nous guide à travers l'obscurité et fait de #SmokeSaunaSisterhood un formidable documentaire à l'intensité désarmante, un puissant et tout en compréhension portrait de femmes dont la parole se libère dans une communion sororale bienveillante pic.twitter.com/HIzbVdMHpB
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 24, 2024
Il y a de quelque chose d'infiniment puissant qui se dégage du documentaire Smoke Sauna Sisterhood, premier long-métrage de Anna Hints (que l'on peut voir, d'une certaine manière, comme une réponse féminine au documentaire finlandais Steam of life de Joonas Berghäll et Mika Hotakainen), qui nous catapulte au plus près d'une culture/tradition scandinave séculaire : la culture des saunas à fumée, espace mystique, intemporel et tout en communion, ou la fumée blanche qui émane des pierres savamment frottées se fait un appel à la confession pour une galerie de femmes qui viennent s'y purifier, physiquement comme métaphoriquement.
Copyright Ants Tammik/Alexandra Film |
Dans le sud-est de l'Estonie, au coeur des tréfonds d'une nature enneigée et paisible mais en réalité presque aussi sombre que la société qui l'entoure, des femmes se réunissent, ouvrent leurs âmes et parlent de leur quotidien, de leur expérience, de sujets variés mais tous sensiblement liés à la condition féminine dans une société estonienne furieusement traditionnelle et oppressante.
Un lieu essentiel, pour se confesser comme se purifier (le corps, l'âme dans ce qui peut s'apparenter à une expérience quasi-chamanique, un rituel libre et autonome) et même se libérer des impositions/injonctions de la société, ou la nudité renforce l'esprit de confidences, de libération de ce qui nous pèse.
Le sauna, ou les corps se perdent dans l'obscurité (et permet l'anonymat à certaines de ses intervenantes), se fait alors un lieu de refuge sororal sûr et bienveillant ou les questions d'identités de genre, de regard féminin, de représentation risible de la virilité, de rencontres sentimentales, d'agressions - verbales comme physiques - ou même de viol, sont partagées et abordées sans tabous, sans le moindre jugement.
Ou quand autonomisation rime naturellement avec résistance au patriarcat écrasant.
Copyright Ants Tammik/Alexandra Film |
Dans la chaleur des saunas (embaumée par la photographie onirique de Ants Tammik), Anna Hints nous guide à travers l'obscurité et élimine les barrières de la fiction en signant un formidable documentaire à l'intensité et à la sensibilité désarmantes, un bouillant et tout en compréhension portrait de femmes, à la fois différentes et identiques, magnifiques et solidaires.
Jonathan Chevrier