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[CRITIQUE] : Le monde est à eux


Réalisateur : Jérémie Fontanieu
Acteurs : -
Distributeur : L'Atelier Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h15min.

Synopsis :
C’est l’histoire d’une classe d'un lycée de banlieue qui propose une méthode pédagogique collective. Basée sur une alliance entre les élèves, leurs parents et les professeurs, elle affiche 100% de réussite au baccalauréat depuis cinq ans. Tourné par les élèves et leurs deux professeurs principaux, Jérémie Fontanieu et David Benoît durant une année scolaire, le film suit ce parcours d’équipe inspirant qui leur permet de découvrir leurs potentiels et de s'ouvrir de nouveaux horizons.



Critique :



Les salles de classes ont à peine été refoulées depuis un tout petit mois maintenant suite aux dernières vacances scolaires, que le septième art hexagonal, hasard du calendrier où aléas d'un planning des sorties devant empiler un maximum de productions dans un temps furieusement limité, n'a pas vraiment traîné pour dégainer les péloches diverses et variées dans les salles, avec le milieu scolaire pour cadre.

Après l'excellent La Salle des profs de İlker Çatak et le résolument plus cocasse Bis Repetita de Émilie Noblet, c'est par le biais non pas de la fiction mais du documentaire, que le sujet revient avec Le Monde est à eux de Jérémie Fontanieu, qui fait écho au L'école est à nous d’Alexandre Castagnetti, tant les deux partent du principe fantasque mais finalement pas si bête de laisser les élèves prendre les commandes de leur scolarité... ou pas loin.

Copyright Sylvie Bisconi

En effet, le documentaire se fait la mise en images d'une méthode pédagogique unique et révolutionnaire appelée " Réconciliations ", élaborée au lycée Eugène Delacroix de Drancy depuis 2012, et co-créé (avec David Benoît) par le réalisateur, basée sur une alliance tout en discipline entre les élèves les " moins prometteurs ", leurs parents et les professeurs, qui affiche 100% de réussite au baccalauréat depuis cinq ans.
Le genre de principe à la fois vertueux et douteux (puisqu'à la lisière du mépris de classe) mais dont les résultats forcent le respect, qui mérite décemment d'être partagé et mis en images, et encore plus à une heure où l’Éducation nationale, tout comme le corps enseignant, est en souffrance et peine à donner un peu de fraîcheur à la notion d'apprentissage.

Regard réconfortant et même inspirant (naïf, dirons les mauvaises langues), qui dévoile une solidarité un brin insoupçonnée mais salvatrice dans une France dont les institutions sont à la dérive, Le Monde est à eux se fait un joli et nécessaire effort, qui touche par son énergie et sa façon de nouer une complicité sincère avec ces sujets.


Jonathan Chevrier


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