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[CRITIQUE] : Blue Summer (A Song Sung Blue)


Réalisatrice : Zihan Geng
Acteurs : Zhou MeijunZiqi HuangJing Liang, Long Liang,...
Distributeur : Bodega Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Chinois.
Durée : 1h32min.

Synopsis :
Xian se souviendra toujours de l'été de ses 15 ans. Sa mère, médecin, part en mission en Afrique. Elle se retrouve sous la garde de son père photographe libre d’esprit. Il tient un petit studio de photo dont l’ambiance kitsch et glamour exaspère la solitaire Xian. Elle y fait la rencontre de la fille de sa compagne, Mingmei, une jeune femme d’origine coréenne libre et séduisante qui la fascine. Cet été marque la fin de son enfance et le début de ses désirs troublants d’adolescente…



Critique :



Si Jul' Maroh - puis Abdellatif Kechiche - nous avait assuré que  " Le bleu est une couleur chaude ", pour son premier long-métrage, Zihan Geng - avec le travail combiné du coloriste Yov Moor et du chef opérateur Hao Jiayue - vient nous confirmer qu'elle est aussi et surtout une couleur follement mélancolique dans toutes ses nuances.

Blue Summer (A Song Sung Blue) - qui cite directement un tube de Neil Diamond -, se veut comme un délicat récit  d'émancipation et de passage à l'âge adulte tout en désir tranquille et le temps d'un été, d'une jeune adolescente chinoise qui se cherche dans un monde sensiblement masculin et complexe.

Copyright The Seventh Art Pictures

Soit Xian qui, alors que sa mère médecin a dû partir en Afrique pour le travail, se retrouve à passer l'été chez son paternel photographe et libre d'esprit, qu'elle n'a plus réellement côtoyer depuis le divorce de ses parents.
Flanqué dans son petit studio de photo kitsch et glamour, la gamine y fait la connaissance de la séduisante fille de sa nouvelle compagne coréenne, Mingmei, qui va titiller en elle les affres et les pulsions de l'adolescence...

D'une intrigue sensiblement rebattu, Zihan Geng croque une œuvre toute en expérimentations et en sensations, remplie de regards et de non-dits, de gros plans suggestifs et méticuleux autant que de montages elliptiques, un style (parfois excessif) et une délicatesse qui n'est pas sans rappeler la papesse du spleen adolescent, Sofia Coppola, ou l'objet du désir se fait aussi bien un modèle hypnotique à suivre et un outil pour mieux se connaître, qu'un avertissement tout en chair des dangers de la vie d'adulte, dans une société où la liberté se conquiert par la force.

Copyright The Seventh Art Pictures

Esthétiquement superbe même si un poil trop sage pour son bien (non, le bleu n'est pas ici la couleur la plus chaude), Blue Summer (A Song Sung Blue), à défaut de renouveler une popote assez familière, séduit dans sa manière de sonder les émois et les troubles contradictoires de l'adolescence.


Jonathan Chevrier