[CRITIQUE] : Karaoké

Réalisateur : Stéphane Ben Lahcene
Acteurs : Michèle Laroque, Claudia Tagbo, David Mora, Sébastien Chassagne,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h29min.

Synopsis :
Après une soirée pleine d’excès, Bénédicte, célèbre chanteuse d’opéra, voit sa carrière s’écrouler. Fatou, passionnée de karaoké, est la seule à lui tendre la main. Elle a une idée derrière la tête : convaincre Bénédicte de participer au grand concours national de karaoké. La parfaite maîtrise vocale de l’une et la ténacité de l’autre pourraient bien faire des étincelles et les amener très loin.

Critique :

Si quelques séquences - surtout musicales - font mouche, #Karaoké et son opposition des classes ridicule sous fond de "vis ma vie dans la France populaire", ne fait qu'empiler avec une gourmandise malsaine tous les clichetons possibles, malgré l'abattage énergique de ses actrices pic.twitter.com/uLsoRhvT0d
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 24, 2024

Il est toujours mauvais de tirer aveuglément sur l'ambulance de la comédie populaire française dite " facile " - pour être poli -, ne serait-ce parce que cela alimente les commentaires tout aussi faciles de spectateurs/haters bas du front considérant que le cinéma hexagonal ne produit que cela (absurdité elle-même alimentée il est vrai, par une campagne promotionnelle résolument plus importante pour ce type de production), mais aussi et surtout parce que cracher sa bile sans le moindre argument (et parfois même sans avoir vu le film en question dans son vomis textuel), démontre avant tout et surtout que l'on est un média ne visant que du putaclic - donc inconsistant et à chier, pas de ça chez nous.

Reste qu'il est parfois étonnamment difficile de ne pas tomber du côté obscur de la toile et de ne pas se lancer tête baissée dans la traque du bon mot bien gras, pour cravater mignon et sans vaseline une oeuvre dont la volonté première n'est pas tant de paresseusement faire rire son auditoire, que de passablement se foutre de sa poire dans une symphonie en prout majeur semblant tout droit sortie des recoins les moins glorieux de notre production hexagonale.

Alors oui, évidemment, tout n'est définitivement pas à jeter dans le nouveau long-métrage écrit et réalisé par Stéphane Ben Lahcene (le pas folichon Le Premier de la classe, déjà avec Michèle Laroque), Karaoké, dont le pitch furieusement abracadabrantesque (une célèbre chanteuse d’opéra, dont la carrière est foutue après un gros bad buzz, se voit persuadée par la seule personne qui lui tend la main, une passionnée de karaoké, de justement de participer au grand concours national de karaoké - oui, ça existe apparemment) laisse pourtant présager le pire, même avec des co-pilotes désopilantes comme Michèle Laroque et Claudia Tagbo (qui fond clairement le boulot), mais les bonnes intentions ne font pas toujours un film - et inversement.

Quand bien même quelques séquences - surtout musicales - font mouche, cette opposition/choc des classes ridicule (entre une bourgeoise bien bourgeoise, et sa femme de chambre) sous fond de " vis ma vie dans la France populaire " et enrobé dans un glucose socialo-politique faisandé, ne fait qu'empiler avec une gourmandise malsaine tous les clichetons possibles, malgré l'abattage énergique de ses comédiennes (que ne vient même pas relever une mise en scène férocement conventionnelle).

Pas vraiment feel good donc, ni même good tout court.

Jonathan Chevrier