[CRITIQUE] : Mis Hermanos
Réalisatrice : Claudia Huaiquimilla
Avec : Iván Cáceres, Cesar Herrera, Paulina García, Andrew Bargsted,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Chilien.
Durée : 1h25min
Synopsis :
Au Chili, une prison pour mineurs encerclée de montagnes. Angel et son jeune frère Franco purgent leur peine. Malgré cet environnement difficile, ils ont construit un groupe d’amis solide qui leur permet de rêver ensemble de liberté. Tout change avec l’arrivée de Jaim, un adolescent survolté qui va leur offrir la possibilité d’une réelle évasion, mais à quel prix ?
Critique :
On ne dénombre plus les drames inspirés de faits réels, qui se font justement vampiriser par les événements qu'ils comptent, que leurs narrations n'ont presque plus de sens autre que de jouer la carte artificielle de la simple exposition des faits, sans le moindre regard critique derrière, sans la moindre observation un tant soit peu personnelle et/où originale.
Trouver l'équilibre entre l'importance requise au sujet et à l'histoire qui doit pousser le spectateur à s'y plonger, est un exercice aussi délicat que précaire, mais il est trouvé avec un certain brio par la cinéaste Claudia Huaiquimilla avec son second et puissant long-métrage Mis Hermanos, plongée à la fois cruelle et âpre dans la vérité du centre de détention pour mineurs à Puerto Montt - au sud du Chili -, désormais fermé mais au cœur duquel des milliers d'adolescents, garçons comme filles, ont vus leurs destins - littéralement - brisés (et y ont même connu la mort, pour beaucoup).
Constamment logé entre espoir et désespoir, la narration se fixe sur les atermoiements de deux frangins fusionnels, Angel et Franco, qui cherchent une raison pour continuer à survivre dans ce monde brutal et dénué de liberté, frappé par la culpabilité autant que par la détresse (voire même purement et simplement, la dépression) de ne se sentir désiré et vivant nulle part, tant l'abandon de leurs parents les catapulte dans une situation terrible où ils n'ont qu'eux-mêmes pour affronter la réalité, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de cette prison pour mômes (la violence sourde des gardiens ne se fait que l'expression physique de la violence répressive du gouvernement en place, qui viole éhontément tous leurs droits), cadres ne leur promettant qu'une issue tragique et rien d'autre.
Ne ménageant jamais ses efforts pour retranscrire une réalité aussi dure qu'angoissante (mais pas emprunt, parfois, d'une solidarité extraordinaire), sans pour autant se laisser aller à un voyeurisme vulgaire qui annihilerait toute sa vérité brute (son regard reste tout du long bienveillant), Mis Hermanos, à peine allégé par quelques digressions oniriques/imaginaires salutaires (quelques maigres rêves d'évasion sous le poids des anxiolytiques, projections de leurs désirs et du futur qu'ils imaginent pouvoir avoir), se fait un étonnant drame carcéral, rugueux et sans concession, subjugue par sa puissance autant que par sa justesse et sa mélancolie.
Jonathan Chevrier
Avec : Iván Cáceres, Cesar Herrera, Paulina García, Andrew Bargsted,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Chilien.
Durée : 1h25min
Synopsis :
Au Chili, une prison pour mineurs encerclée de montagnes. Angel et son jeune frère Franco purgent leur peine. Malgré cet environnement difficile, ils ont construit un groupe d’amis solide qui leur permet de rêver ensemble de liberté. Tout change avec l’arrivée de Jaim, un adolescent survolté qui va leur offrir la possibilité d’une réelle évasion, mais à quel prix ?
Critique :
Ne ménageant jamais ses efforts pour retranscrire une réalité dure et angoissante, sans pour autant se laisser aller à un voyeurisme vulgaire qui annihilerait toute sa vérité brute, #MisHermanos se fait un étonnant drame carcéral à la fois bienveillant, rugueux et sans concession pic.twitter.com/F1Lad3ILOy
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 13, 2024
On ne dénombre plus les drames inspirés de faits réels, qui se font justement vampiriser par les événements qu'ils comptent, que leurs narrations n'ont presque plus de sens autre que de jouer la carte artificielle de la simple exposition des faits, sans le moindre regard critique derrière, sans la moindre observation un tant soit peu personnelle et/où originale.
Copyright JHR Films |
Trouver l'équilibre entre l'importance requise au sujet et à l'histoire qui doit pousser le spectateur à s'y plonger, est un exercice aussi délicat que précaire, mais il est trouvé avec un certain brio par la cinéaste Claudia Huaiquimilla avec son second et puissant long-métrage Mis Hermanos, plongée à la fois cruelle et âpre dans la vérité du centre de détention pour mineurs à Puerto Montt - au sud du Chili -, désormais fermé mais au cœur duquel des milliers d'adolescents, garçons comme filles, ont vus leurs destins - littéralement - brisés (et y ont même connu la mort, pour beaucoup).
Constamment logé entre espoir et désespoir, la narration se fixe sur les atermoiements de deux frangins fusionnels, Angel et Franco, qui cherchent une raison pour continuer à survivre dans ce monde brutal et dénué de liberté, frappé par la culpabilité autant que par la détresse (voire même purement et simplement, la dépression) de ne se sentir désiré et vivant nulle part, tant l'abandon de leurs parents les catapulte dans une situation terrible où ils n'ont qu'eux-mêmes pour affronter la réalité, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de cette prison pour mômes (la violence sourde des gardiens ne se fait que l'expression physique de la violence répressive du gouvernement en place, qui viole éhontément tous leurs droits), cadres ne leur promettant qu'une issue tragique et rien d'autre.
Copyright JHR Films |
Ne ménageant jamais ses efforts pour retranscrire une réalité aussi dure qu'angoissante (mais pas emprunt, parfois, d'une solidarité extraordinaire), sans pour autant se laisser aller à un voyeurisme vulgaire qui annihilerait toute sa vérité brute (son regard reste tout du long bienveillant), Mis Hermanos, à peine allégé par quelques digressions oniriques/imaginaires salutaires (quelques maigres rêves d'évasion sous le poids des anxiolytiques, projections de leurs désirs et du futur qu'ils imaginent pouvoir avoir), se fait un étonnant drame carcéral, rugueux et sans concession, subjugue par sa puissance autant que par sa justesse et sa mélancolie.
Jonathan Chevrier